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Francesco II Ordelaffi

mercredi 19 janvier 2022, par ljallamion

Francesco II Ordelaffi (mort en 1374)

Seigneur de Forlì de 1331 à 1359

Membre de la famille des Ordelaffi [1] de la ville de Forlì [2].

Fils de Sinibaldo Ordelaffi, petit-fils de Teobaldo Ordelaffi et d’Onestina dei Calboli, il est le frère de Scarpetta Ordelaffi et de Francesco 1er . La famille Ordelaffi soutenait la faction gibeline [3] et la famille Calboli soutenait la faction guelfe [4].

Il épousa Marzia degli Ubaldini, dite Cia et il soutint en permanence le parti gibelin.

Il commence à gouverner Forlì avec son oncle Francesco 1er jusqu’à ce qu’ils soient tous les 2 expulsés de la ville par les armées papales en 1332 et qu’ils ne conservent que la seigneurie de Forlimpopoli [5]. Toutefois, il réussit à reprendre rapidement son titre en devenant le chef gibelin de Romagne [6].

En 1337 il fait prisonnier l’archevêque de Ravenne [7] et est alors excommunié par le pape Benoît XII. Sa brouille avec le pape se termine à son avantage car il est nommé, en 1338, vicaire pontifical [8] de Forlì, Cesena [9] et Forlimpopoli en échange d’un tribut annuel. Il est à nouveau excommunié quand il prend plus tard le parti de l’empereur Louis IV de Bavière pour ne plus avoir à payer le tribut. Pour indiquer nettement le camp qu’il a choisi, il réussit à obtenir le titre de vicaire impérial.

En 1347-1348 il héberge Boccace, qui fréquente, près de lui, les poètes Nereo Morandi et Francesco Miletto de Rossi, dit Checco, avec lequel il maintiendra ensuite une correspondance amicale.

En 1350 il conquiert BertinoroBertinoro est une commune de la province de Forlì-Cesena dans la région Émilie-Romagne en Italie., Meldola [10], Fontanafredda [11] et Giaggiolo [12] mais il voit s’opposer à lui le cardinal Albornoz, aidé des Malatesta [13] de Rimini [14].

Il demeure seigneur de Forlì jusqu’à sa défaite en 1359 devant les armées pontificales dirigées par le cardinal Albornoz après une forte résistance, pendant laquelle sa femme et son fils Ludovico défendent le château de Cesena. Forlì tomba aux mains des armées pontificales le 4 juillet 1359. Il dut alors se contenter du titre de Vicaire de Forlimpopoli et de Castrocaro [15].

Plus tard, il combat pour Barnabé Visconti contre les armées du pape et essaye sans succès de reprendre Forlì.

Il meurt à Venise [16] en 1374.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Rendina, Claudio (1994). I capitani di ventura. Rome : Newton Compton.

Notes

[1] Les Ordelaffi sont une famille italienne qui tint, avec des interruptions, la ville de Forlì en Émilie-Romagne entre la fin du 13ème siècle et les débuts du 16ème siècle.

[2] Forlì, ou Forly, est la ville chef lieu de la province de Forlì-Cesena en Émilie-Romagne en Italie.

[3] Les gibelins (la pars gebellina), soutiennent la dynastie des Hohenstaufen, au-delà, celles du Saint Empire romain germanique.

[4] Les guelfes et les gibelins sont deux factions (parti ou, plus souvent, brigate ou sette) médiévales qui s’opposèrent militairement, politiquement et culturellement dans l’Italie des Duecento et Trecento. À l’origine, elles soutenaient respectivement deux dynasties qui se disputaient le trône du Saint Empire : la pars Guelfa appuyait les prétentions de la dynastie des « Welf » et de la papauté, puis de la maison d’Anjou, la pars Gebellina, celles des Hohenstaufen, et au-delà celles du Saint Empire. Conflit en apparence limité au Saint Empire, l’opposition entre Guelfes et Gibelins va se transporter dans diverses parties d’Europe, principalement dans les villes de la péninsule italienne. Dans cette bipolarisation, parfois surestimée, les allégeances dynastiques sont parfois secondaires, les adhésions fluctuantes, et il faut attendre le règne de Frédéric II pour que papauté et empire deviennent des symboles forts de ralliement et que se construise une véritable division antithétique. Ce clivage trouve des manifestations dans le domaine civique et religieux et cristallise les tensions entre les villes italiennes, au sein de leurs élites et parfois entre la ville et son contado. L’écho du conflit se manifeste à des époques ultérieures, en revêtant de nouveaux caractères et en stigmatisant des oppositions idéologiques nouvelles.

[5] Forlimpopoli est une ville de la province de Forlì-Cesena, placé le long de la Via Emilia, à une dizaine de kilomètres à l’est de la capitale, Forlì. Au 13ème siècle, la ville tomba sous l’influence de la famille Ordelaffi qui, de Forlì, tentait d’étendre son influence sur la Romagne. L’action des Ordelaffi rencontra l’opposition de l’Église qui regagna le territoire grâce à l’action énergique du cardinal Egidio Albornoz qui, en 1361, ordonna la destruction de Forlimpopoli restée fidèle aux seigneurs de Forlì. Dix ans après, un document de l’ancienne cité nous dit qu’il n’y avait pratiquement plus rien, l’évêché fut transféré à Bertinoro et, sur le lieu de la cathédrale, a été construite une forteresse appelée Salvaterra, la Rocca actuelle. Quelques années après Sinibaldo I Ordelaffi, fit la paix avec l’Église, reconstruisit Forlimpopoli, avec la construction de murs de la ville. Dans les 15ème et 16ème siècles, Forlimpopoli fut détenue par plusieurs maîtres, notamment Catherine Sforza et Cesar Borgia.

[6] La Romagne est une région historique, géographique et linguistique de l’Italie septentrionale et centrale, qui forme, avec l’Émilie, la région italienne de l’Émilie-Romagne. La République de Saint-marin et certaines communes des régions adjacentes de Toscane et des Marches sont considérées comme faisant traditionnellement partie de la Romagne. La Romagne n’a pas de capitale administrative propre, la ville la plus peuplée du territoire est Ravenne.

[7] Ravenne est une ville italienne de la province de Ravenne en Émilie-Romagne. Elle est considérée comme la capitale mondiale de la mosaïque. Ravenne fut une cité de première importance au tournant de l’Antiquité et du Moyen Âge. En 402, pendant le règne d’Honorius, elle fut, du fait de sa position stratégique plus favorable, élevée au rang de capitale de l’Empire romain d’Occident en lieu et place de Milan, trop exposée aux attaques terrestres des barbares. Son port de grande capacité, sur l’Adriatique, la mettait en communication aisée avec Constantinople, capitale de l’Empire romain d’Orient. La cité continua d’être le centre de l’Empire d’Occident jusqu’à la chute de celui-ci en 476. Elle devint alors la capitale du royaume d’Italie d’Odoacre, puis à partir de 493 celle du royaume des Ostrogoths, sous Théodoric le Grand, qui englobait l’Italie, la Rhétie, la Dalmatie et la Sicile. En 540, sous le règne de Justinien 1er, Ravenne fut conquise par le général de l’Empire d’orient Bélisaire ; elle fut ensuite reconquise par les Ostrogoths avant d’être à nouveau reprise par le général de l’Empire d’orient Narsès en 552. C’est pour contrer le danger né de l’invasion des Lombards en Italie à partir de 568, que Ravenne devint le siège de l’exarchat byzantin d’Italie, par décision de l’empereur Maurice. La concentration de tous les pouvoirs civils et militaires entre les mains de l’exarque, représentant personnel de l’empereur byzantin favorisa, à long terme, l’émancipation des territoires du nord de l’Italie vis-à-vis du pouvoir impérial. Ravenne fut prise en 752 par Aistolf, roi des Lombards. Deux ans après, Pépin le Bref, roi des Francs, la lui enleva et la donna au Saint-Siège.

[8] Vicaire est un titre religieux chrétien. Étymologiquement, ce mot est un emprunt au latin classique vicarius signifiant « suppléant, remplaçant ».

[9] Cesena (parfois appelée en français Césène) est une ville italienne de la province de Forlì-Cesena en Émilie-Romagne, près de la mer Adriatique.

[10] Meldola est une commune italienne de la province de Forlì-Cesena dans la région Émilie-Romagne en Italie.

[11] Fontanafredda est une commune italienne de la province de Pordenone dans la région Frioul-Vénétie Julienne en Italie.

[12] Civitella di Romagna est une commune italienne de la province de Forlì-Cesena dans la région Émilie-Romagne en Italie.

[13] Les Malatesta ou Malatesti sont une famille noble d’Italie, qui régna en souveraine sur Rimini et sur une partie de la Romagne du 13ème au 15ème siècle.

[14] Rimini est une ville d’Italie, capitale de la province de Rimini, dans la région Émilie-Romagne. Située sur le littoral adriatique, entre l’embouchure de la Marecchia (l’Ariminus des Romains) et l’Ausa (Aprusa en latin), c’est l’une des plus grandes stations balnéaires d’Europe, grâce à ses quelque 15 km de plage sableuse et ses nombreux hôtels. Elle connut une histoire mouvementée après la chute de l’Empire romain d’occident, jusqu’au 13ème siècle où elle passa au pouvoir des princes de Malatesta qui la conservèrent jusqu’en 1528, date à laquelle elle passa au pouvoir des papes. Au 19ème siècle, Rimini s’imposa comme l’un des bastions de la cause de l’unité italienne.

[15] Castrocaro Terme e Terra del Sole est une commune de la province de Forlì-Cesena en Émilie-Romagne (Italie). En 1403, le château de Castrocaro revient au Grand duché de Toscane. En 1471, son agrandissement, sous la direction de l’architecte Giuliano da Maiano, le fait passer de simple tour à une véritable forteresse. En 1564, conjointement avec la construction de Terra del Sole, la forteresse de Montepoggiolo devient un poste de vigie qui est désarmé en 1772.

[16] Venise est une ville portuaire du nord-est de l’Italie, sur les rives de la mer Adriatique. Elle s’étend sur un ensemble de 121 petites îles séparées par un réseau de canaux et reliées par 435 ponts. Située au large de la lagune vénète, entre les estuaires du Pô et du Piave, Venise est renommée pour cette particularité, ainsi que pour son architecture et son patrimoine culturel