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Pierre II de Bretagne dit le Simple

mercredi 1er décembre 2021, par ljallamion

Pierre II de Bretagne dit le Simple (1418-1457)

Duc de Bretagne de 1450 à 1457

Fils de Jean V duc de Bretagne, et de Jeanne de France. Nommé comte de Guingamp [1] par son père, il combat contre les Anglais en Normandie en 1449 et en 1450 avec son frère le duc François 1er de Bretagne, et son oncle le connétable de Richemont et prend plusieurs villes, parmi lesquelles Coutances [2], Saint-Lô [3] et dans les marches bretonnes [4] Fougères [5].

Pierre II devient duc, à la mort de François 1er. Celui-ci n’ayant pas de fils, suivant les dispositions du premier traité de Guérande de 1365 [6] qui exclut ses filles de la succession, il désigne son frère Pierre de préférence à Marguerite et Marie, pour lui succéder par une déclaration du 16 juillet 1450. Le nouveau duc rend l’Hommage féodal au roi de France le 3 novembre 1450 à Montbazon [7] près de Tours [8].

Sous l’influence de son oncle Arthur connétable de Richemont, Pierre II fait poursuivre les assassins de son autre frère, Gilles. L’exécutant Olivier de Méel est jugé par les États de Bretagne réunis à Vannes [9] le 24 mai 1451 et il est décapité le 8 juin suivant. Ses acolytes sont suppliciés par la sénéchaussée de la ville. Quant à l’instigateur du meurtre Arthur de Montauban il réussit à s’échapper et à se cacher dans le couvent de l’ordre des Célestins de Paris [10] où il demeure jusqu’au règne de Louis XI.

C’est sous le règne de Pierre II qu’est formalisée l’invention de l’institution des « Neuf anciennes baronnies de Bretagne » censées faire le pendant aux neuf évêchés de Bretagne. Lors des États de 1451 il est donc ainsi procédé à la création de trois nouvelles baronnies en faveur de Jean de Derval le 19 mai, de Jean IV Raguenel baron de Malestroit [11] le 22 mai et de Tristan du Perrier, baron de Quintin [12] le 23 mai.

Ces créations complétaient les quatre baronnies contrôlées par la Maison de Laval [13] ainsi que celles d’Ancenis [14] détenue par le sire de Rieux [15] et de Léon [16] par la Maison de Rohan [17].

En 1453 le duc Pierre II envoie une troupe de 1 500 chevaliers en Guyenne [18] sous le commandement nominal de son cousin-germain François II comte d’Étampes [19] et la direction effective des sires de Montauban [20] et de la Hunaudaie qui participent à la bataille de Castillon [21] et à l’expulsion définitive des anglais de France. Le duc doit ensuite arbitrer le conflit de préséance qui oppose Perrine du Feu abbesse de Saint-Georges de Rennes [22] à l’abbé de Saint-Melaine [23] soutenu par l’évêque de Rennes [24]. Malgré une bulle du Pape Nicolas V du 7 novembre 1453 condamnant les prétentions de l’abbesse, Pierre II doit intervenir par ordonnance lors de l’intronisation du nouvel évêque de Rennes Jacques d’Espinay le 10 avril 1454 et contraindre l’abbesse récalcitrante.

En 1455, il devient évident que Pierre II et son épouse, Françoise d’Amboise, ne peuvent avoir de descendance. Avec les problèmes de santé de Pierre II, se pose la question de sa succession car son oncle et successeur désigné le Connétable Arthur de Richemont âgé de 62 ans est lui-même sans enfant après 3 mariages.

Pour éviter d’éventuelles contestations ultérieures, le duc décide de marier sa nièce, Marguerite de Bretagne, fille aînée de son frère aîné François 1er, à son cousin, François de Bretagne, comte d’Étampes, et second dans l’ordre de succession agnatique. Pour sceller cette union, le duc convoque les États de Bretagne [25] à Vannes [26], lesquels s’y réunissent le jeudi 13 novembre 1455, dans la salle haute de la Cohue [27].

S’y rassemblent les principaux seigneurs bretons, ainsi que les évêques, les abbés et les représentants des villes. Tous approuvent l’union matrimoniale voulue par Pierre II. Les noces débutent le 16 novembre par une grande messe en la cathédrale Saint-Pierre de Vannes [28], présidée par l’évêque de Nantes [29], Guillaume de Malestroit . S’ensuivent des banquets et des danses au château de l’Hermine [30], les joutes animent la place des Lices.

L’année 1455 est également marquée par la visite du duc Pierre II de Bretagne à la cour du roi de France. Pierre II répond à une invitation de Charles VII et part de Redon [31] à la mi juillet 1455. Il est reçu à Mehun-sur-Yèvre [32] avec amitiés et magnificence avant d’atteindre Tours. Il est de retour à Redon le 20 septembre 1455. Cette même année voit également l’accomplissement d’un grand projet de Pierre II la canonisation de Vincent Ferrer pour laquelle une enquête canonique avait été engagée par le Pape Nicolas V le 18 octobre 1451.

C’est finalement Calixte III, le successeur du pontife lui aussi originaire de Valence, qui adresse au duc la bulle solennelle du 14 juillet 1455 qui notifie la canonisation du prédicateur. Les premières cérémonies en son honneur interviennent en Bretagne le 4 avril 1456 devant le tombeau du nouveau saint à Vannes en présence du cardinal Alain IV de Coëtivy , évêque de Dol [33]. Ce même cardinal de Coëtivy obtint en 1455 une bulle de Calixte III confirmant la création d’une église nationale des Bretons à Rome : L’Église Saint-Yves-des-Bretons [34].

Le règne relativement court de ce duc n’a pas marqué l’histoire. Ses contemporains ont décrit Pierre II le Simple , bien conseillé par sa femme, mais peu fait pour la fonction ducale, lourd d’esprit comme de corps, sujet à des sautes d’humeur et timide. À sa mort son oncle sexagénaire Arthur de Richemont lui succède sous le nom d’Arthur III.

Pierre II s’était fait édifier de son vivant, alors qu’il était encore seulement comte de Guingamp, un tombeau sculpté dans la collégiale Notre-Dame de Nantes, disparu à la Révolution, et dans son testament du 5 septembre 1457 il confirme sa volonté d’y être inhumé.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Jean-Pierre Leguay & Hervé Martin Fastes et malheurs de la Bretagne ducale 1213-1532 Ouest-France Université Rennes (1982) (ISBN 285882309X)

Notes

[1] Guingamp est une commune française située dans le département des Côtes-d’Armor

[2] Coutances est une commune française, située dans le département de la Manche en Normandie. Elle est notamment connue pour sa cathédrale, son festival Jazz sous les pommiers. Coutances est sous-préfecture, le siège de la Cour d’assises de la Manche et celui de l’évêché de Coutances et Avranches.

[3] Saint-Lô est une commune située dans le département de la Manche. Saint Louis vient dans la cité à deux reprises, en 1256 et 1269. Saint-Lô est alors la troisième ville de Normandie derrière Rouen et Caen. Elle est spécialisée dans les tanneries avec l’appellation du cuir dit la vache de Saint-Lô. D’après Toustain de Billy, le seul commerce de lacets et aiguillettes de cuir se monte en 1555 à un million. Dans l’orfèvrerie ; et dans les textiles, c’est un des principaux centres de France. On compte plus de 2 000 tisserands, situés pour la plupart près de la Dollée, rivière moins puissante que la Vire et au débit plus régulier. On importe la laine de tout le Cotentin. Une ordonnance du 20 juin 1460 fixe une lisière spéciale pour les draps de Saint-Lô.

[4] La marche de Bretagne, créée au 8ème siècle par la réunion de plusieurs comtés francs, se composait du Rennais, du Nantais et du Vannetais, ainsi que d’une partie du Maine. Véritable zone tampon sous administration militaire, son plus célèbre préfet fut Roland que la légende a fait neveu de Charlemagne, mort en 778 à Roncevaux. Entièrement conquise et intégrée au royaume de Bretagne par Nominoë et ses successeurs, une seconde marche de Bretagne est créée, comprenant la Touraine, l’Anjou et le Maine, et confiée à Robert le Fort en 861. Une partie de cette seconde marche sera à son tour cédée à la Bretagne au traité d’Entrammes en 863.

[5] Fougères est une commune française sous-préfecture d’Ille-et-Vilaine. Fougères est située dans les Marches de Bretagne, au nord-est du département d’Ille-et-Vilaine. La ville fortifiée s’est développée initialement sur le plateau de la rive gauche du Nançon, un affluent de rive droite du fleuve côtier Couesnon, seuls des faubourgs s’étaient développés de manière limitée sur l’autre rive.

[6] Le premier traité de Guérande est signé en 1365. Il met fin à la première guerre de Succession de Bretagne qui opposait Jeanne de Penthièvre, nièce du dernier duc Jean III, soutenue par son époux Charles de Blois, à Jean de Montfort, demi-frère du précédent. Après sa mort, son fils Jean IV reprend sa revendication et finit par triompher à la bataille d’Auray.

[7] Montbazon est une commune située dans le département d’Indre-et-Loire. Le premier événement majeur dans l’histoire de Montbazon est la construction, à l’initiative de Foulques Nerra, d’un site castral en haut d’un promontoire à la fin du 10ème ou au début du 11ème siècle. À ses pieds, l’espace se structure en un bourg pendant tout le Moyen Âge avec notamment, au 15ème siècle, l’édification d’une enceinte. Vers 1550, la paroisse de Montbazon est créée et, à la fin du 16ème siècle, la seigneurie devient un duché pairie.

[8] Tours est une commune de l’ouest de la France, sur les rives de la Loire et du Cher, dans le département d’Indre-et-Loire, dont elle est le chef-lieu. Ancienne Caesarodunum cité des Turones, fondé par Auguste, capitale de la 3ème Lyonnaise avec un des plus grands amphithéâtres de l’empire romain. Sanctuaire national avec saint Martin, Grégoire de Tours et Alcuin sous les Mérovingiens et les Carolingiens, avec l’adoption par les Capétiens de la monnaie locale la livre tournois qui deviendra la monnaie du royaume. Capitale du comté de Tours qui deviendra la Touraine, le jardin de la France. Première ville de l’industrie de la soie, voulu par Louis XI, capitale royale sous les Valois avec ses châteaux de la Loire et ville d’art avec l’École de Tours. Capitale de loyauté pour Henri III et Henri IV pendant les guerres de Religion

[9] Le comté de Vannes semble disparaître après la mort de Rudalt en 913 et les invasions normandes du début du 10ème siècle. Orscand, évêque de Vannes en 970 et descendant d’Alain le Grand, roi de Bretagne, contrôle « de facto » le Vannetais pour le compte de son allié Conan 1er de Bretagne, comte de Rennes. Le territoire du Vannetais est alors en grande partie rattaché au domaine ducal sous le règne du « Princeps Britannorum », Conan 1er de Bretagne.

[10] Le couvent des Célestins de Paris était un ancien couvent de l’ordre des Célestins aujourd’hui disparu. Fondé au 14ème siècle dans l’actuel 4e arrondissement de Paris, il était situé à proximité de la place de la Bastille, dans le quartier de l’Arsenal. C’était la deuxième plus importante nécropole royale, après la basilique Saint-Denis, puisque nombre de princes y furent inhumés.

[11] La famille Raguenel est une famille noble française qui s’est éteinte au xvie siècle.

[12] Le château de Quintin est élevé, à la fin du 12ème siècle, par Geoffroy 1er Botherel pour défendre un gué du Gouët sur la voie romaine Alet-Carhaix. Geoffroy 1er Botherel, fils du comte Alain 1er de Penthièvre, reçoit en 1228, en partage de son frère Henri II d’Avaugour, le territoire de Quintin qui comprend 28 paroisses. De retour de la 7ème croisade, à laquelle il a participé avec Louis IX, il entreprend, autour de Quintin, la construction d’une muraille d’enceinte percée de quatre portes. En 1443, le château, mal entretenu, est abandonné par les seigneurs habitant généralement l’Hermitage, et, en 1480, l’une des tours est encore en construction. Formant un comté, Quintin sera érigé en 1451 en baronnie. En juin ou juillet 1487, le château de Quintin, résidence de Pierre de Rohan, est pris et saccagé par des soldats du parti breton. En 1494, Jeanne du Perier et Pierre de Rohan, son époux donnent un terrain et une maison situés en bas de la rue des Carmes pour y aménager un hôpital. La seigneurie passe en 1547 à la Maison de Rieux, puis aux Coligny, lesquels introduisent en 1576 le calvinisme à Quintin. En novembre 1589, alors que la ville tient la cause du Béarnais, le château, est assiégé par les Ligueurs du Duc de Mercœur et capitule le 21 novembre 1589. L’armée royale reprend Quintin vers le 4 juillet 1591. Le château est en bien mauvais état quand Claude de La Trémoille, duc de Thouars, prince de Talmont, en hérite. Henri III de La Trémoille, endetté, vend la seigneurie en 1637 à son beau-frère Amaury Gouyon, marquis de La Moussaye.

[13] Vitré, Châteaubriant, Retz et la Roche-Bernard

[14] Ancenis est une commune de l’Ouest de la France, dans le département de la Loire-Atlantique. Ancenis est situé à l’est du département de la Loire-Atlantique, en bordure de celui du Maine-et-Loire. La ville est à 35 km à l’est de Nantes, à 50 km à l’ouest d’Angers, à 50 km au nord de Cholet, et à 50 km au sud de Châteaubriant.

[15] La famille de Rieux est une des plus anciennes et des plus considérables de la noblesse bretonne du Moyen Âge et de la Renaissance, qui tient son nom du fief de Rieux dans le Morbihan. Elle est éteinte depuis la fin du 18ème siècle en la personne de Louis de Rieux, né en 1768 à Paris, mort sans alliance à 25 ans, fusillé en 1795 à Auray après avoir participé au débarquement de Quiberon.

[16] La vicomté de Léon, dans le nord-ouest de la Bretagne, a existé depuis au moins le milieu du 11ème siècle et a disparu à la fin du 13ème siècle. Son territoire correspondait peu ou prou avec celui de l’évêché de Léon et à la majeure partie de l’ancien pays de Léon, dénommé alors comté de Léon avant la partition de 1176 qui donne naissance à la vicomté de Léon et, au profit d’une branche cadette, à la seigneurie de Léon

[17] La maison de Rohan est une famille subsistante de la noblesse française, originaire de Bretagne, où elle tient son nom de la terre de Rohan, dans le Morbihan. Elle est issue en ligne agnatique des vicomtes de Porhoët, dont la filiation suivie remonte à 1028. Elle fut au Moyen-Âge l’une des familles les plus puissantes du duché de Bretagne. Elle a formé plusieurs branches dont seule subsiste la branche de Rohan-Rochefort, ducs de Montbazon, ducs de Bouillon et princes autrichiens de Rohan, établie au début du 19ème siècle en Autriche

[18] La Guyenne est une ancienne province, située dans le sud-ouest de la France. Ses limites ont fluctué au cours de l’histoire sur une partie des territoires des régions françaises Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Portant le titre de duché, la Guyenne avait pour capitale Bordeaux. Son nom est apparu au 13ème siècle en remplacement du terme d’« Aquitaine ». Sous l’Ancien régime, la Guyenne était l’une des plus grandes provinces de France et regroupait divers pays et provinces plus petites comme le Périgord, l’Agenais, le Quercy et le Rouergue. Le terme de « Guyenne propre » correspondait à la région de Bordeaux, également appelée le Bordelais. La Guyenne était couramment associée avec la Gascogne dont la capitale était Auch et qui regroupait notamment l’Armagnac, le Bigorre, le Labourd, la Soule et le Comminges. Guyenne et Gascogne partageaient ainsi le même gouvernement général militaire.

[19] Le comté d’Étampes fut donné en apanage par Philippe III à son fils Louis, comte d’Évreux. En 1327, le comté d’Étampes est érigé en comté-pairie. En 1375 la comtesse d’Étampes, Jeanne de Brienne-Eu, soumise à des difficultés financières, passa un accord avec Jean de Berry. Ce dernier lui apportait l’argent nécessaire à surmonter ses difficultés et obtenait un droit de préemption sur ses héritages s’il n’y avait pas de descendance. La comtesse mourut en 1368 et le comte d’Étampes en 1400. Jean de Berry avait à son tour promis de léguer le comté d’Étampes au duc de Bourgogne, mais il annula cette donation en 1407 à la suite de l’assassinat du duc d’Orléans.

[20] La maison de Montauban est une famille féodale bretonne qui contrôlait la seigneurie de Montauban-de-Bretagne, s’étendant sur huit paroisses, de la fin du 12ème siècle au 15ème siècle. Son origine a longtemps été discutée, mais les dernières études tendent à confirmer qu’il s’agirait d’une branche cadette issue de la maison de Rohan. La maison de Montauban s’est éteinte au 17ème siècle avec la branche puînée du Goust

[21] La bataille de Castillon eut lieu le 17 juillet 1453 entre les armées de Henri VI d’Angleterre et celles de Charles VII de France. Cette victoire décisive pour les Français met fin à la guerre de Cent Ans.

[22] L’abbaye Saint-Georges de Rennes est une ancienne abbaye bretonne fondée par le duc Alain III de Bretagne en 1032 afin d’y accueillir sa sœur Adèle et les moniales bénédictines. L’abbaye est brûlée avec une partie de la ville par Henri II d’Angleterre à la fin du 12ème siècle. Elle se trouve en dehors de la cité jusqu’à l’extension des murailles en 1448.L’abbatiale est détruite vers 1820. La piscine Saint-Georges et le palais Saint-Georges occupent aujourd’hui son emplacement.

[23] Notre-Dame-en-Saint-Melaine est une église abbatiale française située à Rennes dans le prolongement de la rue Saint-Melaine, dans la partie nord-est du centre de la ville médiévale, dans le département d’Ille-et-Vilaine

[24] L’archidiocèse de Rennes est une église particulière de l’Église catholique en France. Érigé au 3ème siècle, le diocèse de Rennes est un des neuf diocèses historiques de Bretagne. À la veille de la Révolution française, il couvrait le pays de Rennes, un pays traditionnel de Haute Bretagne.

[25] Les États de Bretagne, ou par opposition aux États généraux de l’Ancien régime, États particuliers de Bretagne, étaient l’assemblée des représentants du clergé, de la noblesse et des villes (le tiers état) de Bretagne du 14ème siècle à 1789. C’est la cour souveraine du duché de Bretagne ayant des compétences principalement financières ou fiscales pour décider des impôts, de leur assiette, de leur montant, de leur répartition et de leur collecte, mais aussi de la guerre, de tout ce qui concerne l’administration du Pays. Plus tard, la Bretagne faisant partie des pays d’États, ils continuèrent à siéger après la réunion du duché de Bretagne à la couronne de France en 1532 jusqu’à leur abolition unilatérale prononcée par la France en 1789 par l’Assemblée constituante.

[26] Vannes est une commune française située dans l’ouest de la France sur la côte sud de la région Bretagne. La ville, située en Basse-Bretagne, est la préfecture du département du Morbihan. La ville est bâtie en amphithéâtre au fond du golfe du Morbihan ; la vieille ville est enfermée dans ses remparts, groupée autour de la cathédrale Saint-Pierre. Vannes devient après la guerre de Succession de Bretagne le siège de la puissance ducale. Théâtre de l’Union de la Bretagne à la France en 1532, Vannes connaît un essor religieux exceptionnel au cours des 16ème et 17ème siècle.

[27] Situé au cœur de la ville face à la cathédrale Saint-Pierre de Vannes, le lieu a deux usages : le rez-de-chaussée abrite le marché et de nombreuses échoppes ; à l’étage, siège le palais de la justice ducale, ce jusqu’en 1796 ; à partir de 1675, le parlement de Bretagne exilé à Vannes y tint séances. La Cohue, accueille les États de Bretagne à dix reprises de 1431 à 1703. Devenue propriété de la ville en 1813, la Cohue est transformée en théâtre qui fut actif jusque dans les années 1950.

[28] La cathédrale Saint-Pierre de Vannes est une cathédrale catholique romaine située à Vannes, dans le département du Morbihan. Siège du diocèse de Vannes, elle porte aussi le titre de basilique mineure. De style gothique, elle est élevée sur le site de l’ancienne cathédrale romane. Sa construction s’étend sur 5 siècles, du 15ème au 19ème siècle, et si l’on inclut la durée d’existence de la tour-clocher romane conservée de l’ancien édifice, on arrive à une durée de construction de 7 siècles. Dans son ensemble, l’édifice reste, malgré tout, fidèle à l’ancienne romane et comprend une nef accompagnée de dix chapelles latérales, un transept à bras inégaux, un chœur enveloppé d’un déambulatoire et en enfilade deux chapelles axiales.

[29] Le diocèse de Nantes est une circonscription territoriale de l’Église catholique correspondant au département de la Loire-Atlantique. Le diocèse de Nantes faisait partie de l’Archidiocèse de Tours jusqu’en 2002. C’est un des neuf évêchés de la Bretagne historique (symbolisés par les 9 bandes du drapeau breton Gwen ha du) ; son territoire constituait le Pays nantais, lui-même correspondant approximativement à l’actuel département de la Loire-Atlantique.

[30] Le château de l’Hermine est un ancien château fort disparu intégré aux remparts de la ville de Vannes (Morbihan). Le château fut la résidence des ducs de Bretagne entre le 14ème siècle et le 16ème siècle. Au cours du 18ème siècle, un hôtel particulier est construit sur les ruines de l’ancienne forteresse.

[31] Redon est une commune française, sous-préfecture du département d’Ille-et-Vilaine. Située au nord de la confluence de l’Oust et de la Vilaine qui longe la ville à l’est, à 60 km au sud-ouest de Rennes, 50 km à l’est de Vannes et 60 km au nord-ouest de Nantes. Le canal de Nantes à Brest longe l’Oust puis traverse le centre de la commune. Pendant la minorité de la duchesse Anne de Bretagne, la cour ducale s’établit pendant quelque temps à Redon, à la fin de 1488. En février 1489, le roi d’Angleterre Henri VII conclut avec la jeune duchesse - elle n’a que 12 ans - le "traité de Redon" aux termes duquel il s’engage à lui apporter une aide militaire si un conflit devait l’opposer à la France. L’histoire évoluera autrement, puisque Anne épousera 2 ans plus tard le roi de France, Charles VIII. Autour de l’abbaye, les activités artisanales et commerciales se sont développées.

[32] Le château de Mehun-sur-Yèvre est une ancienne forteresse médiévale située dans la commune de Mehun-sur-Yèvre, département du Cher, anciennement dans le duché de Berry. Actuellement en ruines, il est situé sur une éminence rocheuse qui domine la confluence de l’Yèvre et de l’Annain. L’existence d’un château défensif à Mehun-sur-Yèvre remonte sans doute au 9ème siècle, il appartint aux familles de Mehun, de Vierzon au 11ème siècle, puis de Courtenay-Champignelles au 12ème siècle, avant de passer à la maison d’Artois. Après confiscation des biens de Robert III d’Artois en 1332, il revient finalement à la Couronne et donc à la famille royale des Valois. Le château a connu ses heures de gloire au Moyen Âge vers les 14ème siècle et 15ème siècle mais fut très vite délaissé par les rois après le règne de Charles VII et les visites de Jeanne d’Arc entre 1429 et 1431.

[33] Le diocèse de Dol est un ancien diocèse de l’Église catholique en France. Il était un des neuf diocèses ou évêchés historique de Bretagne. Le territoire du diocèse correspondait au Pays de Dol et le siège épiscopal se trouvait à Dol-de-Bretagne. Il est caractérisé par de nombreuses enclaves sur tout le territoire breton. Son existence est attestée comme tel dès le 6ème siècle, et la tradition lui donne pour fondateur saint Samson. Il tient sa fortune de la volonté des rois Nominoë et Salomon, qui voulaient assurer l’autonomie religieuse de la Bretagne, jusque-là rattachée à la province ecclésiastique de Tours, et favorisent l’érection de Dol en archevêché vers 848. La nouvelle province ecclésiastique comprenait les anciens diocèses de Vannes, Quimper, Léon et Alet, ainsi que les nouveaux diocèses de Dol, Saint-Brieuc et Tréguier. Un concile se tint à Dol en 1128

[34] L’église Saint-Yves-des-Bretons de Rome, église nationale des Bretons à Rome depuis le 15ème siècle, est l’une des cinq églises françaises de Rome. Elle est située au numéro 8 du vicolo della Campana. Cette ruelle part sur la gauche de la via della Scrofa en la remontant depuis l’église Saint-Louis-des-Français dont elle est peu distante. C’est au début du 15ème siècle que le cardinal Alain de Coëtivy, originaire du Léon en Bretagne, obtint du pape Nicolas V la concession d’une église à Rome, Saint-André de Mortariis datant des 8ème et 9ème siècles, pour en faire une église nationale des Bretons formant paroisse, comme il en existait bien d’autres à Rome. Par la bulle Rationi congruit datée du 20 avril 1455, le pape Calixte III confirma cette attribution. Le 8 avril 1513, à la recommandation d’Anne de Bretagne, duchesse de Bretagne devenue reine de France, et du cardinal Robert Guibé, le pape Léon X érigea canoniquement la Confrérie de Saint-Yves-des-Bretons par la bulle Si populus Israeliticus. La confrérie, bénéficiant des ressources d’un patrimoine immobilier localisé principalement à proximité de Saint-Yves, était chargée non seulement de l’église mais aussi d’un hôpital. En effet en 1420, les Bretons étaient déjà en possession d’un hôpital dans lequel ils faisaient soigner les pauvres et les pèlerins de leur nation. Cet hôpital a eu plusieurs localisations successives depuis sa création. En 1553, il a ainsi été transféré dans le palatium situé en face de l’église Saint-Yves. La Confrérie de Saint-Yves-des-Bretons continua de prospérer et eut son existence à part durant plusieurs décennies après l’ajout de la Bretagne au domaine de France.