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Françoise d’Amboise

lundi 18 juillet 2016

Françoise d’Amboise (1427-1485)

Duchesse consort de Bretagne de 1450 à 1457

Françoise d'Amboise Duchesse consort de Bretagne de 1450 à 1457 (Portrait de Françoise d'Amboise tiré d'un livre du 18ème siècle.). Source : wiki/ Françoise d'Amboise/ domaine publicNée au château de Thouars [1], Elle est une personnalité religieuse de premier plan car elle est la fondatrice du premier carmel féminin de France à Vannes. Devenue veuve, elle entre au Carmel et devient la prieure de son couvent.

Fille du riche seigneur Louis d’Amboise, prince de Talmont [2] et vicomte de Thouars, et de Louise-Marie de Rieux.

En pleine guerre de Cent Ans, sa mère s’enfuit avec elle pour échapper à la violence des grands seigneurs, et elles se réfugient à la cour de Bretagne, qui réside à Vannes. Plus tard celle-ci est déplacée à Nantes.

Dès l’âge de trois ans, elle est fiancée au second fils du duc de Bretagne nommé Pierre. Le mariage a lieu en 1442, elle est alors âgée de quinze ans. Les jeunes époux s’installent au château de Guingamp [3]. Après la mort inopinée de son frère en 1450, Pierre devient duc de Bretagne, au mois d’août 1450, sous le nom de Pierre II de Bretagne.

À cette date, Françoise est déjà très aimée et appréciée pour son entrain, sa gaieté et sa patience. Après son couronnement, elle est rapidement nommée la bonne duchesse.

Devenue duchesse, Françoise d’Amboise prend une part discrète mais active au gouvernement de Bretagne. Elle vient en aide aux petits, aux pauvres et aux malades. Elle s’occupe aussi des questions de justice. Son époux, le duc Pierre II, est emporté par la maladie en 1457.

Veuve sans avoir eu d’enfant, sa famille songe à la remarier. Mais elle souhaite se faire religieuse. Sa famille s’oppose à ce projet. Le duc Arthur III, inflexible, estime qu’une riche et jeune douairière n’entre pas en religion. Son père, Louis d’Amboise menace de la déshériter. Malgré ces pressions, Françoise d’Ambroise reste déterminée.

Étant donné qu’elle est le premier enfant de Louis d’Amboise qui n’a que trois filles, le roi Louis XI veut fortement la remarier avec l’un de ses familiers, afin d’annexer la vicomté de Thouars au royaume. Le jeune Louis XI vient en Bretagne et essaie de la faire venir à Nantes d’où il espère bien la décider à le suivre à la Cour. Le roi pense même à la faire enlever ! Grâce au dévouement de l’amiral Quelennec et soutenue par le peuple nantais qui lui garde une grande affection, François d’Ambroise parvient à échapper à ce complot.

Quelques années avant la mort de son époux, la duchesse Françoise avait installé un couvent de Clarisses à Nantes. Veuve, elle fait deux tentatives pour intégrer leur communauté, mais ce sont des échecs.

Françoise rencontre alors Jean Soreth , prieur général des Carmes, qui est de passage en Bretagne pour visiter les couvents des frères Carmes. Jean Soreth depuis une dizaine d’années, a créé trois couvents de femmes suivant la règle de vie du Carmel dans les Flandres, et souhaite créer de nouveaux couvents en France. Séduite par son projet, Françoise fait alors construire une maison à Vannes, à proximité du couvent des frères Carmes fondé en 1427, dans le quartier du Bondon. Ce sera le premier carmel féminin français.

Le 2 novembre 1463, 9 religieuses arrivent de Liège pour prendre possession de ce couvent qui sera nommé les Trois-Marie [4]. Cinq ans plus tard, après avoir réglé des affaires difficiles et déjoué les projets de mariage, Françoise entre dans son petit monastère, le 25 mars 1468. L’année suivante, elle fait sa profession religieuse. Françoise est élue prieure de sa communauté de Vannes quelque temps avant son transfert aux Couëts [5].

En 1477, le duc François II, son neveu, l’appelle à Nantes pour redresser le monastère de bénédictines des Couëts [6], où la discipline serait un peu trop relâchée. La communauté des carmélites quitte alors Vannes et s’installe aux Couëts, qui se transforme en un monastère de carmélites [7].

Quand une sœur du couvent est atteinte de la peste, Mère Françoise insiste pour soigner personnellement la malade. Elle contracte à son tour la maladie qui lui sera fatale. Elle meurt le 4 novembre 1485, dans son monastère des Couëts, pendant qu’une religieuse fait la lecture de l’évangile de la Passion.

Quelques années après sa mort, elle est proclamée bienheureuse par Innocent VIII.

Ses reliques sont exposées dans un grand reliquaire exposé dans une chapelle latérale de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes [8]. Un autel lui est également dédié dans la cathédrale même.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Joseph Trochu, Françoise d’Amboise : Duchesse et carmélite, 1427-1485, Nantes, Librairie Lanoë,‎ 1984

Notes

[1] À l’origine, il y eut un premier château fort rasé en 762 par Pépin le Bref. Puis un second château fort pour défendre l’importante place forte qu’est Thouars durant la guerre de Cent Ans. Le château fut en particulier repris par Duguesclin en 1372. Après être passée à la famille d’Amboise puis avoir été annexée au domaine royal la vicomté de Thouars est restituée aux La Trémoïlle par Louis XI. Charles IX les fait ducs de la Trémoïlle puis Henri IV pairs de France

[2] Talmont-Saint-Hilaire est une commune du Centre Ouest de la France, située sur la côte de Lumière, dans le département de la Vendée. Le château de Talmont, siège de la principauté de Talmont, était situé à l’extrémité occidentale de l’ancienne région du Bas Poitou. Construit sur une hauteur, son caractère défensif se voyait renforcé par le fait que l’Océan Atlantique baignait ses douves deux fois par jour.

[3] Le château de Pierre II est un ancien château Fort, du début du 11ème siècle, situé sur la commune de Guingamp dans les Côtes-d’Armor. Situé sur une hauteur, il domine la vallée du Trieux et la rivière du même nom. Le château faisait également partie de la ceinture défensive de la ville : des remparts construits en 1446 par Jean de Beuves pour Pierre II, étaient également présents et dessinaient les contours de la ville au 15ème siècle. Le démantèlement de l’édifice fut ordonné par Louis XIII en 1626, en représailles de la révolte de César de Vendôme dans la conspiration de Chalais, seigneur de Guingamp à l’époque.

[4] Marie, la mère de Jésus, Marie Salomé et Marie Jacobé

[5] Nantes

[6] paroisse Saint-Pierre de Bouguenais

[7] Le monastère des Couëts fonctionnera durant 5 siècles, jusqu’à la Révolution française

[8] La cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul (appelé aussi localement « cathédrale Saint-Pierre ») est une cathédrale catholique romaine située sur la place Saint-Pierre, à Nantes (Loire-Atlantique). Elle est la cathédrale du diocèse de Nantes, siège de l’évêque de Nantes. Sa construction s’est étalée sur 457 ans, de 1434 à 1891, mais ces délais n’altèrent en rien la qualité ni la cohérence de son style gothique.