Louis XI (1423-1483)
Roi de France de 1461 à 1483
Louis XI naît le 3 juillet 1423, dans le palais épiscopal de Bourges [1]. Fils de Charles VII et de Marie d’Anjou, c’est un enfant rebelle, ayant des rapports tendus avec son père. Physiquement disgracieux et de personnalité complexe, il attisa, sous le règne de son père, l’opposition de la haute noblesse.
Éloigné de Bourges [2] pour des raisons de sécurité vers 1426, Louis passa ses années d’enfance au château de Loches [3], puissante forteresse où il fut confié aux soins de sa marraine, Catherine de L’Isle Bouchard, l’une des têtes du parti bourguignon. À partir de 1429, il fut placé sous la tutelle d’un précepteur, Jean Majoris, maître ès arts, licencié en droit et théologien, ami du chancelier de l’université de Paris, Jean Gerson, qui traça le programme de l’éducation du prince. Outre le latin, il apprendra l’art d’écrire, dans lequel il allait bientôt s’illustrer. Il reçu son éducation militaire et sportive de Guillaume d’Avaugour bailli [4] de Touraine [5], qui en fera un cavalier chevronné. Il sera d’ailleurs l’un des rois qui sillonnera le plus son royaume à cheval. A 11 ans, Charles VII l’envoie vivre à Amboise avec sa mère.
Le 25 juin 1436, à Tours [6], il épousa en premières noces Marguerite d’Écosse, fille du roi Jacques 1er, alors âgée de 11 ans. Cette union visait à rapprocher la France de l’Écosse, son alliée traditionnelle contre l’Angleterre. Mais il fut toujours en désaccord avec son père, auquel il reprocha notamment sa liaison avec Agnès Sorel.
En juillet 1437, Louis se distingua en prenant Château-Landon [7], ainsi que Montereau [8]. Charles VII le nomma gouverneur général du Languedoc [9] en mai 1439 mais choisissant ses conseillers. Il restaura les finances royales dans la province et négocia, grâce aux subsides obtenus, le départ des écorcheurs [10], compagnies de soldats licenciés qui mettaient la région à feu et à sang. Il participa, à l’âge de 17 ans, à la Praguerie [11], qui fut un échec. Pardonné il reçoit le gouvernement du Dauphiné [12]. En 1446, il tenta encore de soulever l’Agenais [13] contre son père. Banni, il fut assigné à résidence dans son gouvernement du Dauphiné, où il se montra un remarquable administrateur. Pendant 10 ans, Louis administra soigneusement celui-ci et y fit son apprentissage de roi. Il s’y remaria en épousant sans le consentement de son père, en 1451, à Chambéry [14], une enfant de 12 ans, la fille du duc de Savoie, Charlotte. Par-delà ce mariage apparaît pour la première fois le mirage italien. Mais ses intrigues ne cessèrent pas. À deux reprises, Charles VII envoya des troupes menacer son fils. La seconde fois, Louis, pris de panique, se mettra a l’abri à Génappe [15], en Brabant, sous la protection du duc de Bourgogne, Philippe le Bon d’où il apprendra la mort de son père en 1461. Les obsèques de Charles VII furent célébrées le 8 août 1461. Louis XI n’y assistera pas.
Sacré à Reims le 15 août 1461 de la même année, le nouveau roi fit son entrée dans Paris. A son arrivée au pouvoir en 1461, la France était un ensemble de fiefs qui doivent hommage au roi. La Bretagne [16] et la Bourgogne [17] représentant des dangers pour l’unité française. Louis XI voulu abattre ces fiefs, voulant restaurer le pouvoir royal. Il restaura la perception d’impôts réguliers que sont la Taille [18], l’Aide [19], la Gabelle [20].
Il se sépara immédiatement des conseillers de son père en septembre 1461 qu’il remplaça par ses anciens compagnons d’exil. Il taxa davantage les nobles, augmenta les impôts, remercia les collecteurs du Pape et contrôla les revenus ecclésiastiques.
Simple, profondément superstitieux, avare et méfiant, passionné de chasse et de politique, Louis XI entretient une réelle proximité avec le peuple et n’hésitera jamais, à se dresser contre les grands féodaux.
Soucieux d’étendre les frontières de son royaume, il lança dès 1462 une campagne en Catalogne [21] contre Jean II d’Aragon. Le12 avril 1462 Louis XI signa le traité d’Olite avec Jean II d’Aragon et le 9 mai il lui apporta son soutien pour lutter contre les catalans. C’est le 10 juin 1462 que sera mis en place le parlement de Bordeaux [22] et le 21 juillet 1462 l’armée du roi attaqua Barcelone [23], mais cela fut un échec. Le 9 janvier 1463 Louis XI conquerra Perpignan* et le 16 juin 1463 le Roussillon [24] et la Cerdagne [25] rejoignirent le royaume. Le 20 juillet 1463 Louis XI ordonna aux clercs de déclarer leurs biens et le 22 décembre 1463 il céda Gênes [26] au duc de Milan [27].
Il racheta les villes de la Somme que son père avait cédées à Philippe de Bourgogne au grand mécontentement du futur Charles le Téméraire fils de Philippe de Bourgogne, qui devint son ennemi implacable. Une coalition seigneuriale, la ligue du Bien public [28], s’étant formée contre lui avec à sa tête son frèreCharles de France, il la démantela par des négociations après la bataille indécise de Montlhéry en 1465 [29].
Le 15 juillet 1467 Louis XI s’allia une nouvelle fois avec la ville de Liège [30] et en raison du soutien que secrètement il accorda à la révolte, Louis XI fut gardé prisonnier en 1468 par Charles le Téméraire qui l’oblige à signer un traité qu’il s’empressa, à peine libéré à ne pas respecter. En août 1469 Louis XI établit l’ordre de Saint Michel [31]. En novembre 1470 il exposa ses griefs contre Charles le Téméraire.
Des épisodes dramatiques, où le roi s’était révélé impitoyable, ont marqué sont règne. Ainsi l’abaissement de la maison d’Armagnac [32] s’était réalisé par l’assassinat du duc Jean V à Lectoure [33] et l’emprisonnement de son fils Charles à la Bastille en 1470. Il envahit la Picardie [34] et la Bourgogne. Mais en 1471 une nouvelle coalition se forma contre le roi. L’échec des opérations militaires de Charles le Téméraire, la mort de Charles de France le 24 mai 1471, l’élimination des grands seigneurs hostiles, (Armagnac, Alençon, Bourbon) l’exécution du connétable de Saint-Pol en place de Grève scelleront une éphémère réconciliation entre Louis et Charles le Téméraire. Le 31 octobre 1471 Louis XI conclura un concordat avec le pape Sixte IV et le 3 novembre 1471 il signe une trêve avec le duc de Bourgogne à Senlis.
En juillet 1475, Édouard IV d’Angleterre débarqua à Calais [35]. Cependant Louis XI convaincra l’émissaire du roi d’Angleterre qu’il était temps de mettre fin à ce long conflit commencé en 1337. Les négociations commencèrent en août 1475, Louis XI acceptant les exigences anglaises. La signature intervint le 29 août à Picquigny [36]. Ce traité mit un terme à la guerre de cent ans et confirmait la renonciation par les Anglais à la couronne française.
Charles le Téméraire, de plus en plus isolé, attaque la Lorraine. Mais il se heurta aux suisses venus aider Louis XI à Granson et à Morat en 1476. Le 8 septembre 1476 Louis XI maria sa fille Jeanne à Louis d’Orléans le futur Louis XII.
A la mort de Charles le Téméraire devant Nancy [37] le 5 janvier 1477, au mépris des droits de Marie de Bourgogne, seule héritière, Louis, quoique battu à Guinegatte en 1479 [38] par Maximilien 1er d’Autriche, époux de Marie de Bourgogne, Louis XI s’empara de la Picardie, du Boulonnais [39], du duché de Bourgogne, de l’Artois [40] et de la Franche-Comté [41], acquisition que lui sera confirmé par le traité d’Arras en 1482 [42]. Ces évènements eurent pour conséquence l’affermissement de la monarchie française, débarrassée pratiquement pour toujours de la triple menace anglaise, bourguignonne et féodale.
Il châtiera durement les villes, destruction des murailles d’Arras [43] en 1477 et exil en 1479 de tous les habitants de la ville rebaptisée Franchise et fit exécuter le duc de Nemours. Louis XI, qui avait constamment et efficacement joué, dans ses intrigues italiennes, contre les Angevins, recevait entre 1480 et 1481, en héritage de son oncle René 1er le Bon l’Anjou [44], le Maine [45] et la Provence [46]. Mais il ne put empêcher le reste des Pays-Bas [47] de passer aux mains de Philippe, fils de Marie et de Maximilien d’Autriche. Les Habsbourg furent installés aux frontières les plus vulnérables du royaume.
Son règne fut notamment marqué par la limitation des pouvoirs des grands corps politiques et administratifs, de la mise au pas du clergé et de la noblesse.
Il poursuivit la réorganisation de l’armée royale, entreprise par Charles VII. La renaissance du royaume après la guerre de Cent Ans fut surtout absorbée par la diplomatie et la guerre, mais Louis XI perçut toutefois l’importance de la prospérité économique pour la puissance des États.
Il incita, sans succès, les nobles à répudier le préjugé de dérogeance et à pratiquer industrie et surtout commerce. Il favorisa l’introduction de nouvelles activités économiques en France (la soie à Lyon et Tours) et le développement des foires (Lyon contre Genève). Il voulut mettre une monnaie assainie au service de l’économie française en créant en 1475, une monnaie forte. Il chercha aussi à renforcer l’infrastructure de l’unité du royaume en essayant l’uniformisation des coutumes [48] et mit en place le service des Postes. Il su montrer beaucoup de souplesse dans la levée des impôts, l’attitude à l’égard des villes, le comportement vis-à-vis de l’Église rompant ainsi avec la politique agressivement gallicane de son père.
Vers 1475 s’acheva « la première restauration rurale. La spécialisation agricole fit des progrès (lin dans le Nord, chanvre dans l’Ouest, pastel en Languedoc). La draperie se répandit dans les petites villes et les campagnes et une ordonnance royale la réglemente en 1469, pour tout le royaume. De même, la France fut gagnée par l’imprimerie (Paris en 1470 ; Lyon en 1473) et si en architecture le gothique flamboyant demeura le style dominant, la Renaissance, à l’instar de l’Italie, s’instaura lentement.
Louis XI, fut longtemps malmené par les chroniqueurs, les historiens et l’opinion publique. De son vivant ou au lendemain de sa mort, les partisans de son père, comme Thomas Basin, évêque de Lisieux [49], ceux de son grand adversaire le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, de ses ennemis, grands seigneurs humiliés tel son beau-fils le duc d’Orléans, le futur Louis XII, le dépeignirent comme un tyran cruel et sans foi. Son conseiller Commynes ne corrigea que partiellement ce portrait, car s’il reconnaît au roi de grandes qualités, le sens de la sagesse et la vertu ou force d’âme, il ne cacha pas les défauts du roi qu’il présenta comme un personnage désacralisé, « un homme parmi d’autres, un roi dur dans un monde dur ».
Louis XI eu le sens de l’État, de la raison d’État. À la munificence et à la fréquentation des grands, il préféra la parcimonie, les petits moyens et les petites gens et se plaisait dans la compagnie de personnes plutôt humbles comme son médecin Jacques Coitier , le prévôt Tristan l’Hermite ou son barbier Olivier le Daim qui furent ses préférés. Il comprit que l’économie faisait la force principale des États et s’intéressa à l’ntendance. Il crut que la fin justifiait les moyens.
Louis XI eut, à partir de 1479, une série d’attaques. Il espérait avoir assuré sa succession, d’abord par la naissance, en 1470, d’un fils, Charles. D’autre part, il croyait avoir neutralisé deux grands seigneurs, Louis, duc d’Orléans, et Pierre de Bourbon, duc de Beaujeu, mariés d’autorité à ses deux filles. Mais, tandis que Louis, marié à Jeanne l’Estropiée, rongeait son frein, Pierre se préparait à exercer avec sa femme Anne la régence et le gouvernement pendant la minorité prévisible du dauphin Charles.
Louis XI, qui avait toujours été un roi itinérant et qui n’aimait pas plus Paris que son père, avait surtout résidé dans les villes et châteaux de la Loire, mourut le 30 août 1483 d’une congestion cérébrale dans son manoir de Plessis Lès Tours [50]. Son fils Charles VIII, trop jeune pour régner, fut placé sous la régence de sa sœur Anne et de l’époux de cette dernière, Pierre de Beaujeu.
Il fut le plus original des rois Valois, renfermé et sournois, il n’hésitait pas à s’habiller en manant pour interroger lui-même les artisans et commerçants sur l’opinion qu’ils lui portaient.
D’un cœur dur et cruel, il allait voir ses prisonniers qu’il avait enfermé dans une cage de fer là où un jour il n’hésita pas d’y enfermer son ancien premier ministre : le cardinal Jean de La Balue , accusé de trahison.
Notes
[1] Le Palais archiépiscopal est l’un des bâtiments principaux du centre de la ville de Bourges, face à la cathédrale et qui servit d’Hôtel de Ville de 1910 à 1995. Il contient actuellement le musée des « Meilleurs Ouvriers de France » et rassemble un certain nombre de chefs-d’œuvre réalisés à l’issue de leur tour de France.
[2] Bourges est une commune française, préfecture du département du Cher. Elle est aussi la capitale historique du Berry, province de l’Ancien Régime correspondant approximativement aux départements actuels de l’Indre et du Cher.
[3] Loches est une commune française située dans le département d’Indre-et-Loire. Au 15ème siècle, Agnès Sorel, favorite de Charles VII, habite souvent dans les châteaux aménagés de Loches et de Beaulieu de 1444 à 1449. Elle abandonne la cour de Chinon, où le Dauphin (futur Louis XI) lui a créé bien des difficultés. En effet, ce dernier ne supporte pas la relation d’Agnès avec son père le roi Charles VII. Il estime que sa mère est bafouée et a de plus en plus de mal à l’accepter. Un jour il laisse éclater sa rancœur et poursuit, l’épée à la main, l’infortunée Agnès dans les pièces de la maison royale. Agnès Sorel se réfugie à Loches et Charles VII, courroucé par tant d’impertinence, chasse son fils de la cour et l’envoie gouverner le Dauphiné. Après avoir servi de résidence royale, le château de Loches devient une prison d’État sous Louis XI. Le clergé séculier, du diocèse de Tours, fonde à Loches, un collège en 1576. Vers 1640, ce collège est repris par les Barnabites.
[4] Le bailli était, dans l’Ancien Régime français, un officier de judicature représentant de l’autorité du roi ou du prince dans le bailliage, chargé de faire appliquer la justice et de contrôler l’administration en son nom. Il s’agissait de l’équivalent de nos actuels préfets. La juridiction dont est responsable un bailli s’appelle un bailliage. En France méridionale, le terme généralement utilisé était sénéchal et la circonscription la sénéchaussée. En Provence, les couples de mots « bayle », « baillie » et « viguier », « viguerie » étaient répandus. Les bailliages ont été établis au 12ème siècle sur le domaine royal, notamment par Philippe Auguste. Il était à l’origine porté par des commissaires royaux qui rendaient la justice, percevaient les impôts et recevaient, au nom de la couronne, les plaintes du peuple contre les seigneurs. Leur juridiction, régularisée avec les Capétiens fut d’abord très étendue ; mais l’abus qu’ils firent de leur puissance obligea les rois à la réduire. Vers le 16ème siècle, le rôle du « bailli » était devenu simplement honorifique, le lieutenant général du bailliage et d’autres officiers se répartissant son pouvoir. Néanmoins, leur office était noble et d’épée ; Charles IX, en 1560, les déclara officiers de robe courte.
[5] La Touraine est une des anciennes provinces de France héritière de la civitas turonensis ou cité des Turones, dont elle tire son nom. Les comtes d’Anjou et de Blois, maîtres politiques de la Touraine, sont longtemps plus puissants que les rois capétiens, mais la généralisation de la seigneurie franco-flamande et son besoin de garantie de paix réhabilitent le pouvoir central longtemps oublié. Au terme d’une reprise capétienne séculaire, Philippe Auguste s’impose face à la prestigieuse dynastie Plantagenêt après 1216. Toute la Touraine (et pas seulement la portion de la ville de Saint Martin de Tours) et quelques places fortes est sous l’égide de la maison royale de France.
[6] Tours est une commune de l’ouest de la France, sur les rives de la Loire et du Cher, dans le département d’Indre-et-Loire, dont elle est le chef-lieu. Ancienne Caesarodunum cité des Turones, fondé par Auguste, capitale de la 3ème Lyonnaise avec un des plus grands amphithéâtres de l’empire romain. Sanctuaire national avec saint Martin, Grégoire de Tours et Alcuin sous les Mérovingiens et les Carolingiens, avec l’adoption par les Capétiens de la monnaie locale la livre tournois qui deviendra la monnaie du royaume. Capitale du comté de Tours qui deviendra la Touraine, le jardin de la France. Première ville de l’industrie de la soie, voulu par Louis XI, capitale royale sous les Valois avec ses châteaux de la Loire et ville d’art avec l’École de Tours. Capitale de loyauté pour Henri III et Henri IV pendant les guerres de Religion
[7] Château-Landon est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne
[8] Montereau-Fault-Yonne, est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne. Jean sans Peur, duc de Bourgogne est tué sur le pont de Montereau le 10 septembre 1419
[9] Le Languedoc est un territoire du sud de la France traditionnellement divisé en Haut Languedoc, qui correspond approximativement à l’actuelle région Midi-Pyrénées, et Bas Languedoc, qui correspond approximativement à l’ancienne région Languedoc-Roussillon. Le Languedoc fait partie de l’Occitanie, vaste espace géographique de langue d’oc. Le territoire du Languedoc (région où l’on parle la langue d’oc) est rattaché au domaine royal au 13ème siècle à la suite de la croisade contre les Albigeois mettant fin au catharisme. Le territoire sous contrôle des États de Languedoc s’est ensuite progressivement réduit à l’ancienne province du Languedoc. C’est en 1359 que les villes des trois sénéchaussées de Beaucaire, Carcassonne et Toulouse concluent entre elles une « union perpétuelle » puis exigent des officiers royaux d’être « convoquées ensemble » et non plus séparément, par sénéchaussée. Vers la fin du 14ème siècle, pays des trois sénéchaussées, auquel le nom de Languedoc allait être réservé, désigne les deux sénéchaussées de Beaucaire Nîmes et de Carcassonne et la partie occidentale de celle de Toulouse, conservée au traité de Brétigny. Le pays de Foix, qui relève de la sénéchaussée de Carcassonne jusqu’en 1333 puis de celle de Toulouse, cesse d’appartenir au Languedoc. En 1469, le Languedoc est amputé de presque toute la partie de la sénéchaussée de Toulouse située sur la rive gauche de la Garonne. Le roi Louis XI détache les deux jugeries de Rivière (Montréjeau) et de Verdun (aujourd’hui Verdun-sur-Garonne) de la sénéchaussée toulousaine pour les incorporer au duché de Guyenne, apanagé à son frère, le prince Charles. En contrepartie, le roi incorpore au Languedoc quelques communautés d’habitants du diocèse de Comminges, situées sur la rive droite de la Garonne, connues comme le Petit Comminges
[10] Les Écorcheurs sont des troupes armées du 15ème siècle, parfois confondus avec les Grandes Compagnies du 14ème siècle. Ce sont des entrepreneurs de guerre qui pratiquent le pillage, le rançonnement, mais aussi les formes coutumières de la guerre médiévale (siège, défense de place forte, bataille, chevauchées) pour leur propre profit et pour celui du roi Charles VII dont ils se réclament.
[11] La Praguerie est une révolte menée par les grands vassaux de France contre les réformes militaires du roi Charles VII. Le dauphin, futur Louis XI, fait partie des révoltés. La fronde est nommée « praguerie » en allusion à la révolte des Hussites à Prague, au début du 15ème siècle. La révolte naquit du mécontentement diffus des grands seigneurs. L’un des événements précurseurs est le complot de Jean II d’Alençon, Jean IV d’Armagnac et Charles 1er de Bourbon. Celui-ci visait à éliminer 2 conseillers du roi, Charles du Maine et le connétable de Richemont. La conjuration est découverte et n’a pas de suite.
[12] Le Dauphiné est une entité historique et culturelle. Elle occupe l’ancienne province Viennoise située dans le quart sud-est de la France actuelle. Le Dauphiné de Viennois fut un État, sous l’autorité des comtes d’Albon, qui prirent le titre de dauphins, ce dernier terme ayant donné au Dauphiné son nom. Cette entité apparaît dans l’ancienne Provence, et était une subdivision du Saint Empire romain germanique, de ses origines admises au 11ème siècle, jusqu’à son rattachement en 1349 au royaume de France. Le Dauphiné de Viennois devient alors la province du Dauphiné, et conserve une certaine autonomie jusqu’en 1457.
[13] L’Agenais (ou Agenois) est une ancienne circonscription de la province historique de Gascogne. Région charnière et stratégique qui eut son apogée lors des guerres de Religions, et surtout la guerre de Cent Ans, situé entre le Périgord au nord, le Quercy à l’est, le Bazadais à l’ouest et l’Armagnac au sud, l’Agenais a été tiraillé par l’influence entre la Gascogne, la Guyenne et le Languedoc, ainsi que par Bordeaux et Toulouse. Lors de la croisade contre les albigeois une armée est dirigée sur l’Agenais pour en extirper l’hérésie. L’expédition est menée par le comte Guy II d’Auvergne et l’archevêque de Bordeaux. C’était un comté évêché : l’évêque d’Agen était également comte d’Agenais.
[14] Chambéry est une commune française située dans le département de la Savoie. Surnommée la « Cité des ducs » car acquise par la maison de Savoie en 1232, elle devient la capitale politique des comtes de Savoie en 1295 lors de l’achat du château et de l’établissement officiel du Conseil résident, puis du duché de Savoie de 1416 jusqu’à son transfert à Turin en 1562. Chambéry demeure toutefois la capitale historique des États de Savoie. Le 13ème siècle représente une période décisive, lorsque le comte Thomas 1er de Savoie l’achète, le 15 mars 1232, moyennant 32 000 sous forts de Suse, au vicomte Berlion, et la dote de franchises. À la même époque, une catastrophe donne de l’importance à Chambéry dans la hiérarchie ecclésiastique. L’effondrement du mont Granier sur la capitale du décanat de Savoie d’Apremont entraîne le déplacement du siège du décanat à Chambéry. L’avènement d’Amédée VIII, premier duc de Savoie en 1416, fait de Chambéry la capitale d’un État souverain, libéré de la domination du Saint Empire romain germanique. Une nouvelle noblesse chambérienne apparaît, liée aux institutions prestigieuses que compte la ville, et forme une cour autour de la famille ducale. Cette noblesse fait construire de remarquables hôtels particuliers. Après l’occupation française de François 1er, le duc Emmanuel-Philibert lui préfère cependant Turin comme capitale à partir de 1563.
[15] Genappe est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province du Brabant wallon.
[16] La Bretagnenom dérivé du latin Britannia, est une région historique et culturelle du Nord-Ouest de la France, et une des six nations dites celtiques. La péninsule qu’elle occupe est située entre la Manche au nord, la mer Celtique et la mer d’Iroise à l’ouest et le golfe de Gascogne au sud. Elle forme ainsi le sommet Nord-Ouest de l’Hexagone français. À la fin de l’Empire romain, elle connaît un afflux de population dû à une immigration de Bretons insulaires dans une partie de l’ancienne Armorique, qui vont influencer durablement sa culture. Ceux-ci fondent un royaume éphémère au 9ème siècle, qui devient ensuite un duché dépendant du royaume de France. Réunie à la couronne de France en 1532, elle intègre le domaine royal et devient une province française, jusqu’à sa partition administrative en 1790 en cinq départements
[17] La Bourgogne est une ancienne région administrative française constituée de quatre départements : la Côte-d’Or, la Nièvre, la Saône-et-Loire et l’Yonne. Elle correspond à une partie de la province historique et culturelle située au centre-est de la France. La région administrative, et avant elle la province, doivent leur nom aux Burgondes du temps d’avant les Mérovingiens, qui créèrent le royaume de Burgondie, devenu royaume de Bourgogne puis des Deux-Bourgognes à l’époque carolingienne. Par la suite on distinguera le comté de Bourgogne (ou Franche-Comté de Bourgogne), qui correspond à l’actuelle Franche-Comté, du duché de Bourgogne qui correspond à peu près à l’actuelle région de Bourgogne avec Dijon pour capitale.
[18] En France, sous l’Ancien Régime, la taille est un impôt direct que le roi prélève sur ses sujets par l’intermédiaire de ses vassaux. Cet impôt est levé pour financer les guerres, les vassaux permettant au roi de prélever les fonds nécessaires. Ce système, d’abord basé sur la coutume, devient avec le temps une obligation morale. Très impopulaire car les bourgeois des grandes villes, le clergé et la noblesse en sont affranchis, cet impôt revêt deux formes suivant les régions : la taille personnelle qui pèse sur les individus, et la taille réelle qui pèse sur la terre. Pendant longtemps, la taille n’avait été qu’un impôt exceptionnel et transitoire ; elle devient permanente sous le règne de Charles VII pendant la Guerre de Cent Ans, à la suite de la création d’armées permanentes, comme les compagnies d’ordonnance et les réserves des francs-archers.
[19] Dans la France médiévale et d’Ancien Régime, les aides étaient les impôts indirects prélevés à tous les niveaux de la société, sur les biens, les denrées, les moyens de transports, etc.
[20] La gabelle est un impôt sur le sel ayant existé au Moyen Âge et à l’époque moderne en France, en Suisse, en Savoie et en Lorraine. Des taxes similaires étaient également perçues en Chine, au Japon et en Inde britannique. C’était alors en France l’une des aides ou taxes indirectes. Les gabelous se chargeaient de la récolte de la gabelle
[21] La Catalogne est une communauté autonome et une région historique d’Espagne, régie par un statut d’autonomie. En 718, elle est passée sous contrôle musulman et est devenue une partie d’al-Andalus, une province du Califat omeyyade. Ensemble de comtés qui forment la marche d’Espagne de l’Empire carolingien depuis la conquête par Charlemagne (785-801), la Catalogne naît au 9ème siècle. Le « père fondateur » de la Catalogne serait Guifred le Velu, nommé comte de Barcelone en 878 au concile de Troyes. Guifred le Velu est l’ancêtre de la dynastie de Barcelone, qui construit peu à peu l’État catalan autour du comté de Barcelone, en ignorant la suzeraineté des rois francs considérés de plus en plus comme incapables d’assurer la protection comme en témoigne la prise de Barcelone en 985 par les troupes maures d’Almanzor sans que le roi Lothaire, pourtant appelé à l’aide par le comte Borrell II, n’intervienne. Ces comtés sont également parmi les lieux de naissance de la paix de Dieu à la fin du 10ème siècle, et surtout de la trêve de Dieu qui en découle au 11ème siècle, ainsi que de leur institutionnalisation sous le contrôle des Églises locales et de leurs prélats (évêques et abbés réformateurs). La pratique de ces « assemblées de paix » (qui préfigurent les corts) comme le maintien d’une forte culture juridique de l’écrit (attestée par la rédaction de conventions ou convenientiæ) vont constituer les bases de cet État catalan en construction, dans une société profondément féodalisée depuis la crise du 11ème siècle
[22] Le Parlement de Bordeaux est une cour de justice, fondée en 1451 par le roi de France Charles VII1, suspendue entre 1453 et 1462 et rétablie par Louis XI le 10 juin 1462. Le Parlement de Bordeaux fut établi en tant que troisième cour derrière Paris et Toulouse mais au même rang que Grenoble, jusqu’en 1790
[23] Barcelone est la capitale administrative et économique de la Catalogne, de la province de Barcelone, de la comarque du Barcelonès ainsi que de son aire et de sa région métropolitaines, en Espagne. Lors de la guerre de Succession (1701-1714), Barcelone, comme la plupart de la Catalogne, prit le parti de l’archiduc Charles contre le roi Bourbon, Philippe V. Après le siège de 1697, la ville s’ouvre à l’armée de l’archiduc et le proclame roi sous le nom de Charles III. Barcelone est assiégée par les Franco-Espagnols en 1705 et 1706, puis à nouveau de juillet 1713 à septembre 1714. La capitulation a pour conséquence, dans le cadre de la politique centralisatrice et répressive des Bourbon, la disparition des institutions propres à la Catalogne (conseil de Cent et Generalitat).
[24] Le comté de Roussillon est une ancienne principauté féodale située dans les Pyrénées orientales. Le comté de Roussillon serait né à l’époque wisigothique comme une subdivision administrative du royaume wisigoth. Ses limites correspondaient à la civitas Ruscinonensis antique (d’où il tient son nom), c’est-à-dire l’actuel département des Pyrénées-Orientales sans la Cerdagne ni le Capcir. Probablement détruit par l’invasion arabe de 721, le comté renaquit au moment de la reconquête carolingienne, et fut intégré à la Marche d’Espagne, puis au marquisat de Gothie. Le Roussillon est alors aux mains de comtes nommés ou reconnus par le pouvoir impérial, mais cette tutelle se fait moins forte au cours du 9ème siècle, et après la fin de la dynastie carolingienne, il est considéré comme un bien patrimonial qui passe au tout début du 10ème siècle aux mains de la dynastie d’Empuries. À ce moment, son territoire se réduit à la partie orientale de l’actuel département des Pyrénées-Orientales. La capitale de ce comté est d’abord Château-Roussillon, puis la ville de Perpignan. Le comté reste dans les mains de cette dynastie jusqu’en 1172, à la mort du comte Girard II de Roussillon, qui lègue son comté à son parent et suzerain le roi Alphonse II d’Aragon.
[25] Le comté de Cerdagne est un ancien fief féodal situé dans la partie orientale des Pyrénées. Le comté de Cerdagne fut constitué au début du 9ème siècle. À l’origine charge temporaire, la fonction de comte devint héréditaire à la fin du même siècle. Guifred le Velu fut le premier comte héréditaire de Cerdagne ; de lui sont issus les comtes de Barcelone, futurs rois d’Aragon.
[26] Gênes est une ville italienne, capitale de la Ligurie, premier port italien et deuxième port de la mer Méditerranée. Gênes est située sur le golfe de Gênes, partie septentrionale de la mer de Ligurie. La ville correspond à l’inclinaison de l’arc de cercle formé à cet endroit par la côte. Au nord de la ville commencent les Apennins, débouchant à proximité sur la plaine du Pô. Gênes offre une façade méditerranéenne au nord de l’Italie, à 193 km de Nice au sud-ouest, à 155 km de Milan au nord et à 518 km de Rome au sud-est.
[27] Le duché de Milan était un État dans le nord de la péninsule italienne de 1395 à 1796. En principe fief du Saint Empire romain germanique, il était initialement de facto indépendant. Il passe cependant sous domination française au début du 16ème siècle puis fait partie des possessions des Habsbourg d’Espagne (1535-1706) puis d’Autriche (1706-1796). Les frontières du duché ont varié au cours des siècles, il couvrait surtout la Lombardie incluant Milan et Pavie, les centres traditionnels du vieux royaume d’Italie. Il se situait au centre de l’Italie du Nord, de chaque côté de la partie médiane de la vallée du Pô, bordé, au nord, par les massifs méridionaux des Alpes, les Alpes lépontines, et, au sud, par les hauteurs occidentales des Apennins, les Alpes apuanes.
[28] La ligue du Bien public est une révolte de princes, menés par Charles, comte de Charolais et d’autres grands seigneurs, contre l’accroissement des pouvoirs du roi de France Louis XI. Elle s’étend de mars à octobre 1465.
[29] La bataille de Montlhéry (au nord de cette ville et de Longpont) a lieu le 16 juillet 1465, entre Louis XI, roi de France et Charles, comte de Charolais, fils du duc de Bourgogne et membre de la ligue du Bien public. Succès tactique bourguignon, mais qui ne décida pas du sort de la guerre.
[30] La principauté épiscopale de Liège était un État du Saint Empire romain, compris dans le Cercle de Westphalie, ayant pour capitale la ville de Liège. C’est en l’an 985 que naît la principauté épiscopale. C’est à cette date que Notger, déjà évêque de Liège depuis 972, devient prince-évêque en recevant le comté de Huy. Cet État a existé pendant plus de 800 ans, jusqu’à la révolution liégeoise en 1789.
[31] L’ordre de Saint-Michel est un ordre de chevalerie, fondé à Amboise le 1er août 1469 par Louis XI, sous le nom d’« Ordre et aimable compagnie de monsieur saint Michel ». Les membres de l’ordre de Saint-Michel se disaient chevaliers de l’ordre du Roi, alors que les chevaliers de l’ordre du Saint-Esprit s’intitulaient « chevaliers des ordres du Roi ». Son siège était établi à l’abbaye du Mont-Saint-Michel.
[32] La maison d’Armagnac, originaire de Gascogne, est l’une des plus puissantes familles du royaume de France aux 14 et 15ème siècles. Elle s’illustra avec Bernard VII d’Armagnac, connétable de France et chef du parti des Armagnacs durant la guerre de Cent Ans. Elle s’éteignit à la fin du 16ème siècle.
[33] Lectoure est une commune française située dans le département du Gers. Capitale du comté d’Armagnac, elle connaît plusieurs sièges, notamment celui de 1473 qui voit la capitulation et la mort de Jean V d’Armagnac, et une destruction presque totale. Réunie à la couronne de France, Lectoure renaît de ses cendres.
[34] La Picardie fut entre 1477 et 1790, une province du royaume de France, en même temps qu’un territoire géographique et culturel, situé au nord-ouest de la France et bordé par la Manche. La province de Picardie n’émergea réellement qu’à la fin du Moyen Âge (fin du 15ème iècle), lorsqu’elle devint la marche frontière entre les Pays-Bas bourguignons et le royaume de France. Un gouvernement de Picardie fut alors créé, qui disparut à la Révolution française.
[35] Calais est une commune française, sous-préfecture du département du Pas-de-Calais. Sa proximité avec l’Angleterre fait de Calais une place militaire stratégique. L’histoire de la ville est marquée par plusieurs sièges
[36] Le traité de Picquigny est un traité de paix signé le 29 août 1475 entre le roi de France Louis XI et le roi d’Angleterre Édouard IV à Picquigny en Picardie (aujourd’hui dans le département de la Somme). Il met formellement fin à la guerre de Cent Ans, qui, sur le plan militaire, s’était achevée en 1453 avec la bataille de Castillon et la prise de Bordeaux.
[37] Capitale du duché de Lorraine jusqu’au rattachement de celui-ci au Royaume de France en 1766, évêché depuis 1777, Nancy est le chef-lieu du département de la Meurthe de 1790 à 1871 puis de Meurthe-et-Moselle à partir de 1871. La naissance de Nancy est liée à l’édification d’un château féodal, au cours du 11ème siècle, par Gérard d’Alsace qui y fonde une petite cité qui deviendra la capitale du duché de Lorraine sous ses successeurs au 14ème siècle. En 1218, au cours de la Guerre de Succession de Champagne, sous le règne du duc Thiébaud 1er , la ville est totalement incendiée par l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen. Elle sera reconstruite, agrandie et protégée par un nouveau château.
[38] La première bataille de Guinegatte s’est déroulée le 7 août 1479 à Guinegatte (aujourd’hui Enguinegatte) pendant la Guerre de Succession de Bourgogne. Seconde des deux seules batailles rangées du règne de Louis XI, elle vit la victoire des troupes burgundo-flamandes menées par Maximilien d’Autriche sur les troupes françaises de Philippe de Crèvecœur d’Esquerdes.
[39] Le Boulonnais est une région naturelle maritime et bocagère située sur le littoral de la Manche, dans le département du Pas-de-Calais. La principale ville du territoire est Boulogne-sur-Mer, suivie de plusieurs villes de sa banlieue
[40] Le comté d’Artois est une ancienne province du Nord de la France. Louis VIII, qui mourut le 8 novembre 1226, avait par son testament constitué l’Artois en apanage à son second fils, Robert, encore enfant. Ce ne fut qu’en 1237 que Robert releva de son frère Louis IX la terre d’Artois : Arras, Saint-Omer, Aire, Hesdin, Bapaume, Lens et leurs dépendances. Louis IX avait confirmé les dispositions de son père à cet égard, en ajoutant que Hesdin, Bapaume et Lens, qui formaient le douaire de leur mère Blanche de Castille, ne devaient être remis à Robert qu’à la mort de Blanche ; mais celle-ci survécut à son fils : Robert 1er d’Artois périt à Mansourah en 1250 et la reine ne mourut qu’en 1252. L’Artois passa au fils de Robert 1er, Robert II. En 1297, le comté d’Artois est érigé en comté-pairie. Robert II fut tué à Courtrai en 1302. Le comté est alors disputé entre son petit-fils Robert III et sa fille Mahaut, et la Cour des pairs finit par trancher en faveur de la comtesse Mahaut. Mahaut épousa Othon IV, comte de Bourgogne. Elle mourut en 1329, laissant une fille Jeanne, qui, dès 1315, avait tenu le comté de Bourgogne comme héritage de son frère (Robert l’Enfant) et qui, en Artois, succéda à sa mère, à laquelle elle ne survécut que de quelques mois. Jeanne, mariée au roi Philippe V, en avait eu une fille du même nom qui, en 1318, épousa Eudes IV, duc de Bourgogne, auquel en 1330, à la mort de sa mère, elle fit passer l’Artois et la Franche-Comté. Eudes IV mourut en 1350. Son petit-fils, Philippe de Rouvre fut uni, en 1357, à Marguerite de Male, encore enfant à cette époque et qui se trouva veuve dès 1361. Huit ans plus tard, Marguerite se remariait avec Philippe le Hardi que son père, le roi Jean II, venait d’investir le 6 septembre 1363 du duché de Bourgogne, vacant par le décès de Philippe de Rouvre. Quant à l’Artois et à la Franche-Comté, que ce même Philippe de Rouvre avait tenus de son aïeule Jeanne, femme d’Eudes IV, ils remontèrent à sa grand-tante, Marguerite de France, sœur de Jeanne, fille de Philippe V1. Marguerite de France était veuve alors de Louis de Crécy mort en 1346, et à sa mort, en 1382, ce fut leur fils Louis de Male qui hérita de ces principautés
[41] La Franche-Comté est une région culturelle et historique de l’Est de la France métropolitaine qui correspond approximativement à l’ancienne Séquanie, puis l’ancien comté de Bourgogne (aussi appelée Franche Comté de Bourgogne). Son histoire est, à l’instar de ses voisines Lorraine et Alsace, très liée au monde germanique à travers le Saint Empire romain germanique, dont elle a fait partie durant près de 650 ans. Elle y était intégrée au sein du Cercle de Bourgogne (Burgundischer Reichskreis). La Franche-Comté est frontalière avec la Suisse et très proche de l’Allemagne, vers laquelle la trouée de Belfort amène directement, ce qui a de très longue date permis des liens directs entre monde germain à l’Est et Royaume de France à l’ouest. Le partage du royaume de Bourgogne, à la suite du traité de Verdun de 843, aboutit progressivement à la création de la Franche Comté de Bourgogne en 986. Passée par mariage à la maison de Valois puis à la maison de Habsbourg (Saint Empire romain germanique), elle devint brièvement possession du roi d’Espagne tout en restant dans le Saint Empire germanique, avant d’être annexée par la France en 1678 par le traité de Nimègue. Elle fut placée sous administration du parlement de Besançon.
[42] Le traité d’Arras a été signé le 23 décembre 1482 entre le roi Louis XI et le futur empereur Maximilien 1er, veuf de Marie de Bourgogne. Il s’agit d’un des nombreux textes tentant de régler la succession de Charles le Téméraire. Le traité finit la guerre de Succession de Bourgogne (1477-1482).
[43] Arras est une commune française, capitale historique et administrative du département du Pas-de-Calais. Historiquement, Arras était sous l’Ancien Régime la capitale de la province d’Artois, un grand centre religieux et une cité prospère connue pour ses fabrications drapières. Au 9ème siècle, Arras devient la résidence privilégiée des comtes de Flandre qui y établissent une châtellenie héréditaire. En 1025, l’évêque d’Arras, Gérard de Cambrai, réunit en l’église Sainte‑Marie un synode pour lutter contre une hérésie, qui sera réprimée.
[44] L’Anjou est une région historique et culturelle française, correspondant à l’ancienne province du même nom et dont la capitale est Angers. Bien que le duché ait disparu, le terme « Anjou » est toujours utilisé pour définir le territoire de Maine-et-Loire. Le logo du département reprend le terme « Anjou ». Le territoire de l’Anjou correspond à l’actuel département de Maine-et-Loire, ainsi qu’à plusieurs autres territoires intégrés dans diverses divisions administratives.
[45] Après 748 Le Maine et le Mans disparaissent des documents et chartes pour ne réapparaître qu’avec les Rorgonides qui sont probablement descendants de Roger et d’Hervé. À la mort de Gauzfrid en 878, son fils étant trop jeune pour lui succéder, le comté du Maine est donné à Ragenold, un rorgonide d’une branche cadette, puis Roger du Maine, marié à une carolingienne. Les Rorgonides se tournent alors vers les Robertiens et le comté est disputé entre les deux familles. Gauzlin II fils de Gauzfrid du Maine. Il est le dernier comte du Maine de sa famille, qui se le fait confisquer par le roi Charles III le Simple, au bénéfice de Robert le Fort, ancêtre des Capétiens. Sans enfant, Herbert II mort en 1062 désigne dans son testament Guillaume le Conquérant comme son successeur, mais les seigneurs du Maine se révoltent et appellent un oncle par alliance d’Herbert II.
[46] Historiquement, après la fin de l’Empire romain, « Provence » désigne l’entité incluse en 536 dans le Royaume franc et devenue « marquisat de Provence » dans le cadre du royaume de Bourgogne-Provence de 947. Elle devient ensuite comté de Provence, avec pour capitale Arles puis Aix-en-Provence (la ville d’Arles subissant des attaques continues du comte de Toulouse, marquis de Provence), mais des frontières fluctuantes : en 1388, à la suite de la mort de la reine Jeanne, ses territoires situés à l’est du Var sont perdus, rattachés aux États de Savoie par la dédition de Nice à la Savoie, aboutissant dans un premier temps aux Terres neuves de Provence puis au comté de Nice à partir de 1526. Un siècle plus tard, en 1481, le comté de Provence revient par succession au roi de France Louis XI et devient ainsi une province française. Au Moyen Âge, la Provence englobe ainsi les Alpes du Sud jusqu’aux affluents de rive gauche du Var inclus. Une partie des régions alpines en est ensuite détachée : au nord celle englobée dans la province du Dauphiné et à l’est celle du Pays niçois concédé à la Maison de Savoie en 1388 sous l’appellation des Terres-Neuves de Provence. Cette acquisition savoyarde au détriment de la Provence donne naissance de 1526 à 1860 à la division administrative du comté de Nice.
[47] Les Pays-Bas espagnols étaient les États du Saint Empire romain rattachés par union personnelle à la couronne espagnole sous le règne des Habsbourgs, entre 1556 et 1714. Cette région comprenait les actuels Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, ainsi que des territoires situés en France et en Allemagne. La capitale était Bruxelles.
[48] ordonnance de Moutils-lès-Tours en 1454
[49] L’ancien diocèse de Lisieux était implanté sur la cité des Lexovii, peuple gaulois soumis à l’autorité romaine. La capitale de cette cité, Noviomagus Lexoviorum, devient alors le siège de l’évêché qui prit le nom d’évêché de Lisieux.
[50] Le château de Plessis-lez-Tours est un ancien château royal située sur la commune de La Riche en Indre-et-Loire, près de Tours. Il a été la demeure préférée du roi Louis XI qui y est mort le 30 août 1483. Il resta la résidence et le siège du pouvoir des rois de France sous Charles VIII et Louis XII qui y réunit les états généraux de 1506. C’est le premier bâtiment en brique du Val de Loire, les travaux entrepris sous Charles VII et Louis XI ayant fait appel à des maçons de Béthune. Détruit aux trois quarts, il n’en reste aujourd’hui que l’aile est.