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Quintus Publilius Philo

vendredi 30 juillet 2021, par ljallamion

Quintus Publilius Philo

Homme politique romain du 4ème siècle av. jc

Emblème de la République romaine.Quoique plébéien [1], il fut élu consul quatre fois en 339, 327, 320 et 315 av. jc et nommé dictateur [2] en 339 av. jc.

Il fut également le premier plébéien qui devint préteur [3] en 336 av. jc, le premier magister equitum [4] plébéien en 335 av. jc, le premier censeur [5] plébéien en 332 av. jc, et le premier consul à voir son pouvoir militaire prolongé d’une année en 326 av. jc, avec le titre de proconsul [6].

Publilius Philo fit voter en 339 av. jc les Leges Publiliae Philonis [7], contribuant à l’accroissement des droits des plébéiens

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Christian Settipani, Continuité gentilice et continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l’époque impériale, Oxford University (R.-U.), Linacre College, coll. « Prosopographica & Genealogica », 597 p., 2000. (ISBN 1-900934-02-7)

Notes

[1] La plèbe est une partie du peuple romain, c’est-à-dire les citoyens romains, distincts des esclaves. La plèbe ou les plébéiens se définissent par opposition aux patriciens. Dans le langage courant, la plèbe désigne le peuple par opposition aux élites de pouvoir.

[2] Le dictateur est, durant la République romaine, un magistrat extraordinaire qui détient les pleins pouvoirs (imperium) pour un mandat qui ne peut, à l’origine, excéder six mois. Selon la tradition, le titre a été institué en 501 av. jc pour répondre à une situation d’urgence militaire, mais un magister populi (littéralement « maître du peuple ») existe déjà sous la Royauté romaine.

[3] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.

[4] Le maître de cavalerie (magister equitum) était sous la Rome antique le chef d’état-major du Dictateur romain par qui il était nommé. Comme le dictateur, le maître de cavalerie exerce un mandat de 6 mois en cas de troubles graves. Il est entouré de 6 licteurs. Il s’agit d’une magistrature exceptionnelle puisque il faut que le sénat proclame l’état d’exception pour qu’elle soit exercée.

[5] Le censeur est un magistrat romain. Deux censeurs sont élus tous les cinq ans parmi les anciens consuls par les comices centuriates. Le pouvoir des censeurs est absolu : aucun magistrat ne peut s’opposer à leurs décisions, seul un autre censeur qui leur succède peut les annuler. Après 18 mois de mandat, ils président une grande cérémonie de purification, le lustrum, à la suite de laquelle ils abdiquent. La censure est la seule magistrature romaine qui n’autorise pas la réélection. Les censeurs ne sont plus élus à partir de la dictature de Sylla, et leurs pouvoirs sont repris par les empereurs romains.

[6] La fonction de proconsul dans la Rome antique correspond à la notion actuelle de gouverneur. Étymologiquement, ce terme vient du préfixe latin pro, à la place de, et consul. Le premier cas de proconsulat historiquement cité par Denys d’Halicarnasse date de 464 av. jc, lorsque Titus Quinctius Capitolinus Barbatus reçut le pouvoir de diriger une armée (imperium) pour aller au secours d’un consul assiégé. Il s’agit alors d’une solution improvisée sous la pression des événements. La fonction réapparaît avec l’agrandissement de la République romaine au 4ème siècle av. jc, lorsqu’un consul doit finir une campagne militaire ou doit gouverner un territoire au-delà de la durée normale de son mandat de consul (un an). Son pouvoir (imperium consulaire) est alors prolongé, en général pour une durée d’un an et toujours sur un territoire précis, le plus souvent une province. Le terme « proconsul » tient au fait que son titulaire exerçait un pouvoir consulaire ; cependant, tous les proconsuls n’étaient pas forcément d’anciens consuls.

[7] Les Leges Publiliae Philonis sur les plébiscites et la censure sont des lois romaines présentées et votées en 339 av. jc par l’intermédiaire du dictateur Quintus Publilius Philo. Quintus Publilius Philo, alors nommé dictateur, le deuxième plébéien de l’histoire à atteindre cette magistrature, fait voter trois lois très favorables à la plèbe et diminuant le pouvoir des patriciens et donc du sénat :
- Obligation qu’un des deux censeurs soit un plébéien, possibilité que les deux consuls soient plébéiens ;
- Approbation préalable du sénat et des curies pour les projets soumis aux comices ;
- Obligation pour les patriciens de se soumettre aux votes des plébiscites. Par ailleurs, le premier censeur plébéien est aussi Quintus Publilius Philo, en 332 av. jc, en vertu de sa propre loi. Une autre loi limitant le choix des sénateurs aux anciens magistrats curules est votée après celle-ci : la Lex Ovinia.