Miltiade l’Ancien (6ème siècle av. jc)
Tyran de Chersonèse de Thrace
Athlète, il fut trois fois vainqueur aux Jeux olympiques [1].
Politicien membre du parti aristocratique des Pédiens [2] en 560 av. jc, hostile à la tyrannie [3] de Pisistrate, il s’exile volontairement à son avènement. Également poussé par le fils de son adversaire Hippias, il reçoit la charge d’administrateur de Chersonèse de Thrace [4] avec ses amis.
Il y exerce la tyrannie jusqu’en 524 av. jc, et meurt assassiné par les Pisistratides [5], inquiets de sa notoriété, après près de 30 années de règne, vers 524 av. jc.
Fils de Cypsélos, et oncle de Miltiade le Jeune, il appartenait à la famille des Philaïdes [6]. À sa mort, son neveu Stésagoras, frère de Miltiade le Jeune, lui succède
Notes
[1] Les premiers Jeux olympiques sont réputés pour avoir pris place en 776 av. jc sur l’initiative d’Iphitos, roi d’Élide. Cette année marque le début du calendrier olympique, selon lequel les années sont regroupées en olympiades, et l’an 1 du calendrier grec adopté en 260 av. jc. Toutefois, il est probable que les Jeux aient été encore plus anciens, compte tenu de l’abondance des offrandes de l’époque géométrique retrouvées à Olympie. Le programme des compétitions comprend des épreuves hippiques (chars à deux ou quatre chevaux) et des épreuves athlétiques dites de gymnastique (course à pied sur plusieurs distances, lancer du disque, saut en longueur, lancer du javelot, pentathlon8, lutte, pugilat et pancrace). Disque, longueur et javelot ne donnent pas de titre olympique, mais font partie des cinq épreuves du pentathlon avec la course du stade et la lutte. Réservés d’abord aux seuls citoyens grecs masculins et riches, les Jeux entraînent une trêve olympique. Cette dernière n’arrête pas les conflits, mais autorise les athlètes et spectateurs à traverser librement des zones de guerre sans être inquiétés. La portée d’un titre olympique est considérable. Les champions sont d’authentiques héros populaires et sont couverts de cadeaux et d’honneurs à leur retour dans leur cité.
[2] Dans l’Antiquité, habitant de la plaine d’Attique ou membre du parti terrien
[3] Dans la Grèce antique, un tyran était un homme qui disposait d’un pouvoir assuré par la force ; ce pouvait être un ancien magistrat, parfois même un esclave, arrivé au pouvoir après un coup d’État, par ruse plus que par violence. Les tyrans ne prirent jamais officiellement le titre de tyran, et il n’y eut pas de titre général et officiel pour les désigner, c’est pourquoi on leur donne le nom dont leurs ennemis les stigmatisaient.
[4] La péninsule de Gallipoli, également connue sous son nom antique de Chersonèse de Thrace, est une péninsule située en Turquie, dépendant de la Thrace. Elle constitue la rive nord des Dardanelles (l’ancien Hellespont). Sa rive nord est baignée par la mer Égée.
[5] Les Pisistratides sont les descendants du tyran d’Athènes, Pisistrate. Au sens restreint, le terme désigne les deux fils de celui-ci, Hippias et Hipparque, qui héritent conjointement du gouvernement d’Athènes à la mort de leur père en 527 av. jc.
[6] Les Philaïdes sont une famille eupatride aristocratique. Au 5ème siècle av. jc, la famille des Alcméonides est en concurrence avec les autres familles eupatrides de la cité, comme les Eumolpides ou les Céryces. Ces familles nouent parfois des alliances matrimoniales, mais elles se livrent également à de féroces luttes politiques pour le pouvoir et le prestige ; ces luttes auront une grande importance sur la vie et la carrière de Périclès