Disciple de Jésus, elle le suit jusqu’à ses derniers jours, assiste à sa Résurrection. Elle est citée au moins 12 fois dans les quatre évangiles canoniques, plus que la plupart des apôtres. L’Évangile selon Jean [1] écrit au plus tôt vers 90-95 en fait la première personne à avoir vu Jésus après sa Résurrection, chargée d’avertir les apôtres. Ce motif est repris dans une fin ajoutée au 4ème siècle à l’Évangile selon Marc [2].
L’Église de Rome considéra, à partir de Grégoire 1er au 6ème siècle, que Marie de Magdala ne faisait qu’une avec Marie de Béthanie ainsi qu’avec la pécheresse qui oint le Christ de parfum. Cette position a été abandonnée par l’Église catholique après Vatican II [3].
Pour Raban Maur, Marie Madeleine tire son nom de la ville de Magdala [4] dont elle serait originaire. Toutefois, le nom Magdala n’est pas attesté à l’époque de Jésus et dans les deux premiers siècles de notre ère. Aucune ville portant ce nom aux alentours du lac de Tibériade [5] n’est mentionnée dans l’Ancien Testament [6]. Dans l’Évangile selon Matthieu [7], il est mentionné que Jésus a utilisé une barque pour se rendre dans le territoire de Magadan.
Certains auteurs estiment que ce nom de Magadan est équivalent au nom Magdala. Toutefois des spécialistes de ces langues sont beaucoup plus sceptiques sur le fait que Magadan renverrait au mot « tour », que ce soit en araméen ou en hébreu. De plus, l’Évangile selon Marc, écrit une dizaine d’années plus tôt que celui de Matthieu et sur lequel ce dernier est fondé, n’appelle pas ce site Magadan, mais Dalmanoutha, ce qui n’a aucun rapport avec Magdala ou avec une tour.
La plus ancienne mention de la ville de Magdala semble se trouver dans le Talmud [8] où elle est appelée Migdal Zab’ayya ou Migdal Nunia. La Mishna [9] dont fait partie le traité Pesachim [10] a été promulguée par Rabbi Yehouda ha-Nasi ou Juda Hanassi vers 200-220. Cette ville semble située au nord de Tarichae, à moins que ce ne soit une nouvelle désignation pour la ville de Tarichae, qui était une cité importante à l’époque de Jésus, comme par la suite.
On considère généralement que le village arabe d’al-Majdal, détruit en 1948 sur décision des autorités israéliennes, était l’héritier de Migdal Zab’ayya mentionné dans le Talmud 17 siècles plus tôt et qu’il donne une indication de la position de la ville appelée traditionnellement Magdala.
Pour les quatre Évangiles, elle fut le premier témoin de la Passion du Christ et de la Résurrection de Jésus. Ils la mentionnent assistant à la mise en croix avec les autres femmes ; dans les trois Évangiles synoptiques elle assiste également à la mise au tombeau.
Un texte du codex de Berlin [11], écrit en copte à la fin du 2ème siècle, porte son nom : l’Évangile de Marie. Il s’agit d’un texte gnostique comprenant un dialogue entre le Christ et Marie de Magdala, celle-ci le restituant aux apôtres, suivi de dialogues entre Marie et eux.
Dans la Pistis Sophia [12], texte gnostique en copte datant de 350 environ, Jésus dialogue avec Marie Madeleine et les autres disciples.
Les Pères de l’Église soulignent tout d’abord son rôle de premier témoin de la Résurrection ; elle est pour cela désignée comme l’Apôtre des Apôtres par Hippolyte de Rome.
Saint Jean Chrysostome souligne son courage, et celui des autres femmes, restées au pied de la Croix alors que les disciples s’étaient enfuis.
Marie Madeleine apparaît au 8ème siècle au martyrologe de Bède le vénérable, où elle est célébrée comme sainte le 22 juillet.
Traditionnellement, Marie Madeleine est la patronne des cordiers, métier exercé par les lépreux