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Théodote (impératrice byzantine)

vendredi 19 février 2021, par ljallamion

Théodote (impératrice byzantine) (vers 780-ap. 797)

Seconde épouse de l’empereur Constantin VI de Byzance

L'Empire Byzantin en 867, à la fin du règne de Michel III.Par la famille de sa mère, elle est la nièce de Platon de Sakkoudion et la cousine de Théodore Studite. Vers 794, Théodote était une des koubikoularia [1] d’Irène, veuve de Léon IV le Khazar et mère de Constantin VI.   Constantin VI était alors uni à Marie d’Amnia, qui lui avait donné deux filles. Selon Théophane le Confesseur, il en vient à se détourner d’elle et prend Théodote pour maîtresse. En 795, en l’espace de 8 mois, il répudie sa première épouse, s’unit avec Théodote et la fait couronner Augusta.

La légalité du mariage a d’emblée suscité une controverse religieuse. La répudiation et surtout le remariage alors que la première épouse était encore en vie a été considéré comme une tentative de légalisation de l’adultère. Si Taraise, Patriarche de Constantinople [2] avait autorisé à contrecœur le divorce et le remariage, il refusa d’officier à la cérémonie. C’est l’higoumène [3] Joseph, de Sainte-Sophie [4], qui le célèbrera.   Ce “ schisme mœchien”, est mené par la propre famille de l’impératrice Platon de Sakkoudion et Théodore Studite s’opposent vivement à cette union, et réclament l’excommunication de Joseph. Devant l’échec d’une tentative de négociation, Constantin VI fait enfermer Platon dans un monastère situé dans l’enceinte du Palais et fait fouetter et exiler Théodore et 10 autres moines à Thessalonique [5].   En août 797, Constantin est renversé par sa mère, qui annule les condamnations prononcées à l’égard des deux défenseurs de l’acribie [6] religieuse. Théodote est autorisée à se retirer dans un palais privé avec son mari.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Thomas Pratsch, Theodoros Studites (759-826)—zwischen Dogma und Pragma : der Abt des Studiosklosters in Konstantinopel im Spannungsfeld von Patriarch, Kaiser und eigenem Anspruch, P. Lang, 1998

Notes

[1] dames de compagnie

[2] Le titre de Patriarche de Constantinople est porté par le chef de la première juridiction autocéphale de l’Église orthodoxe qu’est le patriarcat œcuménique de Constantinople. Le titre de « patriarche » est traditionnellement porté par l’archevêché orthodoxe de Constantinople (actuelle ville d’Istanbul). Ce diocèse est l’un des plus anciens de la chrétienté. Le patriarche de Constantinople est primus inter pares (premier parmi les pairs) des chefs des Églises autocéphales formant l’Église orthodoxe, souvent considéré à tort comme étant le chef spirituel des 300 millions de chrétiens orthodoxes dans le monde.

[3] Un higoumène ou hégoumène est le supérieur d’un monastère orthodoxe ou catholique oriental. Le terme équivaut celui d’abbé ou d’abbesse dans l’Église latine.

[4] Ancienne église chrétienne de Constantinople du vie siècle, devenue une mosquée au 15ème siècle sous l’impulsion du sultan Mehmet II. Elle est édifiée sur la péninsule historique d’Istanbul. Depuis 1934, elle n’est plus un lieu de culte mais un musée.

[5] Thessalonique ou Salonique est une ville de Grèce, chef-lieu du district régional du même nom, située au fond du golfe Thermaïque. Aujourd’hui, elle est la capitale de la périphérie (région) de Macédoine centrale en Macédoine grecque mais aussi celle du diocèse décentralisé de Macédoine-Thrace.

[6] Qualité de celui qui travaille, ou qui exerce le strict droit, avec le soin le plus scrupuleux et avec une grande précision.