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Djouanscher 1er de Kakhétie

lundi 8 avril 2024, par lucien jallamion

Djouanscher 1er de Kakhétie

Prince de Kakhétie de 786 à 807

Kartli historique (intérieur, inférieur et supérieur) dans les frontières internationales modernes de la Géorgie. (source : wiki/Karthli/ Giorgi Balakhadzé)Il est le dernier représentant de la famille des Chosroïdes [1]. Fils cadet d’Artchil 1er le Martyr, il règne d’abord conjointement avec son frère aîné Ioané .

La Chronique géorgienne [2] précise ensuite que Ioané s’est retiré en Egris [3] accompagné de sa mère et de 2 de ses sœurs et qu’il y serait mort rapidement.

Pendant ce temps, Djouanscher reste en Kakhétie [4] avec ses 2 dernières sœurs. La plus jeune des filles d’Artchil, Chouchan, préfère s’empoisonner plutôt que d’accepter de devenir l’épouse du Khan des Khazars [5] dont les troupes, par vengeance, ravagent le pays. Tiflis [6] est prise par les Khazars vers 799/800 et Djouanscher capturé.

Djouansher doit également faire face à la défection de Léon II , eristhaw d’Abkhazie [7], qui a pour mère une fille du roi Khazar et qui se proclame indépendant en Abkhazie et en Egris vers 790.

En Kakhétie même, l’autorité du prince est réduite par la révolte de Grigol qui usurpe la réalité du pouvoir et prend le titre de Chorévêque [8] en 787.

C’est enfin pendant son règne qu’Adarnassé 1er de Tao, de la famille arménienne des Bagratides [9], dont Djouanscher a épousé la fille, développe son implantation en Géorgie.

Djouanscher aurait épousé vers 790 Latavr, la fille d’Adarnassé 1er de Tao Bagratouni, le fondateur de la branche arménienne des Bagratides en Géorgie.

Le couple reste sans enfant et, après la mort de Djouansher vers 807, le titre de prince d’Ibérie est reconnu par l’Empire byzantin [10] à son beau-frère Achot 1er d’Ibérie en 813.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l’Antiquité jusqu’au xixe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, 1990

Notes

[1] Les Chosroïdes sont les membres d’une dynastie de rois puis de prince-primats d’Ibérie et qui régnèrent à l’origine du 4ème au 9ème siècle dans la région connue ensuite sous le nom de Karthli. D’origine iranienne, les Chosroïdes sont sans doute une lignée issue de la maison de Mihran. La dynastie se convertit au christianisme vers 337 et tente de maintenir un certain degré d’indépendance entre l’Empire byzantin et les Sassanides. Après l’abolition de la monarchie d’Ibérie par les Sassanides vers 580, la dynastie se maintient en deux lignées princières rivales parfois en compétition, la branche aînée dites les « Chosroïdes » et la cadette les « Gouaramides », jusqu’au début du 9ème siècle, lorsque la succession du trône d’Ibérie revient à la lignée arménienne des Bagratides.

[2] Les Chroniques géorgiennes désignent conventionnellement le principal recueil de textes historiques médiévaux de Géorgie Kartlis Tskhovreba, le Karthli étant la région de la Géorgie ancienne et médiévale connue dans l’Antiquité classique et encore sous l’Empire byzantin sous le nom d’Ibérie du Caucase. Les chroniques sont également connues sous le nom d’« Annales royales de Géorgie » car elles constituent l’essentiel du corpus officiel de l’histoire du royaume de Géorgie.

[3] L’Iméréthie, ou parfois Imérétie, est aujourd’hui une région administrative de la Géorgie moderne. Elle a été une province historique qui fut le siège d’un royaume indépendant. La région couvre le centre de l’ancien royaume homonyme. Sa capitale est Koutaïssi.

[4] La principauté de Kakhétie en Géorgie orientale a été créée en 580 après l’abolition de la royauté par le Chah sassanide d’Iran par des descendants de la dynastie royale des Chosroïdes d’Ibérie à laquelle a succédé la dynastie dite des Chorévêques, puis celle des Kyriacides. Après fusion avec la principauté d’Héréthie, la Kakhétie est devenue un royaume qui a maintenu son indépendance jusqu’à son annexion en 1105 par le roi David IV de Géorgie. Un royaume de Kakhétie a été reconstitué en 1490 pour une branche de la dynastie des Bagratides après la dislocation du royaume unitaire de Géorgie.

[5] Les Khazars étaient un peuple semi-nomade turc d’Asie centrale ; leur existence est attestée entre le 6ème et le 13ème siècle. Au 7ème siècle les Khazars s’établirent en Ciscaucasie aux abords de la mer Caspienne où ils fondèrent leur Khaganat ; une partie d’entre eux se convertirent alors au judaïsme qui devint religion d’État. À leur apogée, les Khazars, ainsi que leurs vassaux, contrôlaient un vaste territoire qui pourrait correspondre à ce que sont aujourd’hui le sud de la Russie, le Kazakhstan occidental, l’Ukraine orientale, la Crimée, l’est des Carpates, ainsi que plusieurs autres régions de Transcaucasie telles l’Azerbaïdjan et la Géorgie. Les Khazars remportèrent plusieurs séries de succès militaires sur les Sassanides. Ils luttèrent aussi victorieusement contre le Califat, établi en deçà de la Ciscaucasie, empêchant ainsi toute invasion arabo-islamique du sud de la Russie. Ils s’allièrent à l’Empire byzantin contre les Sassanides et la Rus’ de Kiev. Lorsque le Khaganat devint une des principales puissances régionales, les Byzantins rompirent leur alliance et se rallièrent aux Rus’ et Petchenègues contre les Khazars. Vers la fin du 10ème siècle, l’Empire Khazar s’éteignit progressivement et devint l’un des sujets de la Rus’ de Kiev. S’ensuivirent des déplacements de populations rythmées par les invasions successives des Rus’, des Coumans et probablement de la Horde d’Or mongole. Les Khazars disparurent alors de l’histoire n’étant plus mentionnés dans aucun récit historique.

[6] Tbilissi est la plus grande ville et la capitale de la République de Géorgie. S’étendant sur les rives de la rivière Koura, son nom dérive de l’ancien géorgien Tp’ilisi. Appelée traditionnellement Tiflis dans la plupart des langues Fondée au 5ème siècle de notre ère par le roi d’Ibérie Vakhtang Gorgassali, elle devint la capitale du royaume de Géorgie orientale ou Ibérie au 6ème siècle et se transforma bientôt en une grande ville de commerce, riche de culture. À partir de 570/580, les Perses prennent Tbilissi et y règnent pour environ une décennie. En 627, elle est prise et saccagée par les armées byzantines et khazares. Vers 737, les Arabes entrent dans la ville sous le commandement de Marwan al-J`adîy al-Himâr et établissent un émirat dans la région avec pour capitale Tbilissi. En 764, la ville est à nouveau prise par les Khazars mais reste sous domination arabe. En 853, les armées du général arabe Boughba le Turc envahissent Tbilissi dans le but d’établir une domination abbasside dans le Caucase. La domination arabe sur Tbilissi continue ainsi jusque dans les années 1050, les Géorgiens y résidant ne pouvant se révolter. En 1068, la ville est encore une fois saccagée, cette fois par les Seldjoukides sous le sultan Alp Arslan.

[7] Au 9ème siècle, l’Abasgie s’unit au royaume géorgien d’Iméréthie et prend le nom d’Abkhazie (Royaume d’Abkhazie). La faiblesse du roi Théodose III d’Abkhazie face aux nobles a achevé d’affaiblir le pays. L’eristavi (gouverneur) de Karthli, Ioané Marouchisdzé, s’allie alors avec la noblesse de l’Ibérie et de l’Abkhazie. Tous s’accordent sur le fait qu’il faut un nouveau roi puissant qui unifierait les deux pays. Le jeune Bagrat III, fils de Gourgen 1er, roi titulaire d’Ibérie, et de Gourandoukht, fille du roi Georges II d’Abkhazie, héritier de la famille Bagration, est investi des attributs royaux en 978. Bagrat III de Géorgie, devenu roi d’Abkhazie, commence à ce moment à mettre de l’ordre dans les affaires abkhazes, calme les nobles et se place en monarque loyal et honnête. Il réunit en 1010 les différents royaumes géorgiens pour former le premier royaume de Géorgie.

[8] Nom masculin, du latin chorepiscopus, chorévêque signifie littéralement « évêque de la campagne ». Apparu dès les premiers siècles de l’ère chrétienne en Orient et 4ème et 5ème siècles en Occident, le chorévêque exerce dans les zones rurales les fonctions de l’évêque dont il dépend et qui siège toujours en ville. Alors qu’elle a disparu en Occident dès les 11ème et 12ème siècles, la dignité de chorévêque est aujourd’hui encore conférée, le plus souvent à titre honorifique, dans les Églises chrétiennes orientales unies ou non à l’Église catholique romaine.

[9] La dynastie Bagratide, Bagratouni est une famille royale dont les branches dirigèrent de nombreux royaumes régionaux tels que les territoires arméniens de Ani, Lorri, Kars, Taron, et Tayk, ainsi que diverses principautés du royaume de Géorgie et dont les derniers membres s’illustrèrent dans l’histoire de l’Empire russe.

[10] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.