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Moušeł VI Mamikonian

mercredi 6 mars 2024, par lucien jallamion

Moušeł VI Mamikonian (mort en 775)

Prince d’Arménie de 748 à 753

Emblème de la famille des MamikonianMembre de la famille Mamikonian [1].

Fils de Hrahat Mamikonian, comte arménien. Il a pour frères Davith Mamikonian, nakharar [2] tué en 744, et Grigor II Mamikonian, prince d’Arménie mort en 748, et probablement pour sœur Šoušan Mamikonian, mariée à Artavazd Kamsarakan.

Au milieu du 8ème siècle, les luttes entre les Omeyyades [3] et les Abbassides [4], qui déchiraient l’empire arabe, avaient laissé les familles Mamikonian et Bagratouni [5] libres de se combattre pour la prééminence en Arménie.

Davith Mamikonian est exécuté en 744, puis Achot III Bagratouni, aveuglé en 748 sur l’ordre de Grigor II Mamikonian, qui était devenu prince d’Arménie. Grigor Mamikonian meurt en 751, et son frère Moušeł lui succède comme prince d’Arménie et comme chef de la maison Mamikonian. Mais la victoire définitive des Abbassides entraîne le retour à la paix et le nouveau calife destitue Moušeł et nomme Sahak III Bagratouni à sa place comme prince d’Arménie.

L’importante fiscalité que les Abbassides font subir à l’Arménie, génère ensuite le mécontentement, et une première révolte éclate en 771 sous la conduite d’Artavazd Mamikonian, mais celle-ci, faute du soutien des autres nobles, est écrasée et Artavazd doit se réfugier à Byzance [6].

Les impôts sont ensuite doublés par les Arabes et une autre révolte éclate peu après, conduite par Moušeł Mamikonian, qui réussit à obtenir le soutien des autres familles nobles, y compris celle des Bagratouni.

L’armée arménienne livre bataille aux forces arabes à Bagrévand [7], mais elle est vaincue et la plupart des nobles arméniens y sont tués.

Moušeł VI Mamikonian a eu 6 enfants.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l’Antiquité jusqu’au xixe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, 1990

Notes

[1] Les Mamikonian ou Mamikoneans sont les membres d’une famille noble ayant dominé la politique de l’Arménie entre les 4ème et 8ème siècles. Ils ont exercé la charge héréditaire de sparapet (« généralissime ») d’Arménie jusqu’à la fin du 6ème siècle et ont dirigé entre autres les régions du Taron, de Sasun et de Bagrévand.

[2] e nakharar est un satrape héréditaire en Arménie. Ce titre est de premier ordre au sein de la noblesse arménienne antique et médiévale. Durant cette période, l’Arménie est divisée en larges domaines, propriétés d’une famille noble et gouvernés par l’un de ses membres, auquel les titres nahapet (« chef de famille ») ou tanuter (« maître de maison ») sont donnés. Les autres membres d’une famille de nakharar gouvernent à leur tour des portions plus petites du domaine familial. Les ’nakharark’ jouissant d’une grande autorité sont reconnus comme ishkhans (princes).

[3] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[4] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[5] La dynastie Bagratide, Bagratouni est une famille royale dont les branches dirigèrent de nombreux royaumes régionaux tels que les territoires arméniens de Ani, Lorri, Kars, Taron, et Tayk, ainsi que diverses principautés du royaume de Géorgie et dont les derniers membres s’illustrèrent dans l’histoire de l’Empire russe.

[6] Byzance est une ancienne cité grecque, capitale de la Thrace, située à l’entrée du Bosphore sous une partie de l’actuelle Istanbul. La cité a été reconstruite par Constantin 1er et, renommée Constantinople en 330, elle est devenue la capitale de l’Empire romain, puis de l’Empire romain d’Orient et enfin de l’Empire ottoman à partir de 1453 date de la prise de la ville par les Turcs. Elle fut rebaptisée Istanbul en 1930.

[7] La bataille de Bagrévand est une bataille qui oppose les Arméniens révoltés aux troupes du calife abbasside le 25 avril 772 ou 775. Elle se solde par une défaite arménienne