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L’histoire pour le plaisir

Nicétas Triphyllios

vendredi 19 février 2021, par ljallamion

Nicétas Triphyllios (mort en 803)

Domestique des Scholes

L'Empire Byzantin en 717, lors de la montée sur le trône de Léon III. apparaît pour la première fois lors de l’unique procession triomphale d’Irène, lors du lundi de Pâques, le 1er avril 799. À cette époque, il est déjà domestique des Scholes [1]. Nicétas est également un des quatre patrikioi [2] qui conduisent les 4 chevaux blancs du char impérial, rôle qui fait de lui l’un des plus importants soutiens d’Irène parmi les hauts dignitaires de l’empire.   Quelques semaines plus tard, en mai, la santé d’Irène décline considérablement, ouvrant la question de sa succession. Nicétas et peut-être également son frère s’allie alors à l’eunuque [3] Aétios afin de contrer l’influence du principal et puissant ministre eunuque, Staurakios.   Les deux hommes se présentent à l’impératrice et accusent celui-ci de conspirer en vue de s’emparer du trône. Staurakios en réchappe avec une réprimande de l’impératrice, mais s’entoure de soutiens armés afin de contrebalancer le contrôle d’Aétios et de Nicétas sur les hauts gradés de l’armée.   Les deux camps sont dans une impasse jusqu’en février 800, lorsque Staurakios se voit interdire tout contact avec les militaires et qu’Aétios est promu à la puissante fonction de strategos [4] du thème des Anatoliques [5].   En dépit du fait que Staurakios tombe malade peu après, ses partisans lancent une rébellion en son nom en Cappadoce [6]. Staurakios meurt toutefois le 3 juin 800, avant que des nouvelles de la rébellion n’atteignent la capitale ; la révolte est rapidement écrasée.   Ayant précédemment soutenu Irène, Nicétas s’oppose à ses mesures budgétaires l’année qui suit, ainsi qu’à l’influence croissante d’Aétios, qui a par ailleurs remplacé le frère de Nicétas, Sisinnios Triphyllios , par son propre frère Léon comme strategos de Thrace [7].   Il figure alors parmi les principaux acteurs du renversement de l’impératrice par le logothète [8] général Nicéphore, le 31 octobre 802. Il reste domestique des Scholes jusqu’à sa mort inopinée le 30 avril 803.   Les chroniqueurs byzantins rapportent la rumeur selon laquelle il aurait été empoisonné sur ordre du nouvel empereur, mais vu l’étroite et longue relation entre Nicéphore 1er et Sisinnios, cela semble improbable

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Friedhelm Winkelmann et al., Prosopographie der mittelbyzantinischen Zeit : I. Abteilung (641–867), vol. 3, Walter de Gruyter, 1998 (ISBN 3-11-016673-9).

Notes

[1] La fonction de domestique des Scholes est une fonction militaire élevée dans l’Empire byzantin, du 8ème au début du 14ème siècle. À l’origine simples commandants des Scholai, la plus élevée des tagmata d’élite, ces domestiques gagnent rapidement en importance : au milieu du 9ème siècle, ils deviennent les commandants en chef de l’armée byzantine, juste après l’empereur. La fonction est toutefois éclipsée au 12ème siècle par celle de grand domestique, et, à la période des Paléologue, elle est réduite à une dignité de cour purement honoraire et de niveau intermédiaire.

[2] Patrice

[3] Un eunuque est un homme castré. La castration se limite généralement à l’ablation des testicules mais il arrive qu’elle concerne également le pénis, connue alors sous le nom de pénectomie. Dans la Chine ancienne, la castration était à la fois une punition traditionnelle (jusqu’à la dynastie Sui) et un moyen d’obtenir un emploi dans le service impérial. À la fin de la dynastie Ming, il y avait 70 000 eunuques dans la Cité interdite. La valeur d’un tel poste était importante car elle pouvait permettre d’obtenir un pouvoir immense qui dépassait parfois celui du premier ministre. Cependant, la castration par elle-même fut finalement interdite. Le nombre d’eunuques n’était plus estimé qu’à 470 en 1912, lorsque la fonction fut abolie. La justification de cette obligation pour les fonctionnaires de haut rang était la suivante : puisqu’ils ne pouvaient procréer, ils ne seraient pas tentés de prendre le pouvoir pour fonder une dynastie. À certaines périodes, un système similaire a existé au Viêt Nam, en Inde, en Corée et dans d’autres contrées du monde.

[4] stratège

[5] Les Anatoliques ou le thème des Anatoliques sont un thème de l’Empire byzantin situé en Asie Mineure (Turquie actuelle). Après la division de l’Opsikion au milieu du 8ème siècle, il devient le plus important des thèmes de l’empire.

[6] La Cappadoce est une région historique d’Asie Mineure située dans l’actuelle Turquie. Elle se situe à l’est de la Turquie centrale, autour de la ville de Nevşehir. La notion de « Cappadoce » est à la fois historique et géographique. Les contours en sont donc flous et varient considérablement selon les époques et les points de vue.

[7] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.

[8] surintendant des finances