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Syméon Métaphraste dit Syméon le Logothète

dimanche 13 décembre 2020, par ljallamion

Syméon Métaphraste dit Syméon le Logothète (10ème siècle)

Homme d’État et historien

Il fut l’auteur de la plus importante compilation hagiographique [1] du Moyen Âge byzantin. Né à Constantinople [2] sous le règne de Léon VI, Syméon appartient à une de ces grandes familles aristocratiques à qui il revient naturellement de se partager les dignités et les charges de la cour.

Il entama une carrière de haut fonctionnaire dans l’entourage de Constantin VII Porphyrogénète et la poursuivit sous ses 3 successeurs. Sous Romain II Lecapène , il est protoasekretis [3] avec le titre de patrice [4] et, à la mort de l’empereur, il semble faire partie du conseil de régence qui gouverne l’Empire pendant 6 mois. Il a un rôle plus obscur sous Nicéphore Phocas . Quelques indices pourtant semblent le montrer impliqué dans l’élaboration des constitutions de cet empereur.

Après l’assassinat de Nicéphore, il est à nouveau au premier plan avec Jean Tzimiskès . Il a alors le titre de Magistros [5] et dirige l’administration militaire( [6]) avant de devenir logothète du drome [7]

La fin de sa vie est mal connue. Il semble qu’il soit tombé en disgrâce probablement à l’avènement de Basile II et qu’il se soit alors retiré dans un monastère où il serait mort un 28 novembre, peut-être en 987. C’est probablement pendant cette dernière période de sa vie qu’il s’est consacré à ses compositions religieuses.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Congourdeau, M.-H., Syméon Métaphraste, in : Dictionnaire de Spiritualité, tome 14 (= fasc. 95), Paris, 1990

Notes

[1] L’hagiographie est l’écriture de la vie et/ou de l’œuvre des saints. Pour un texte particulier, on ne parle que rarement d’« une hagiographie », mais plutôt d’un texte hagiographique ou tout simplement d’une vie de saint. Le texte hagiographique étant destiné à être lu, soit lors de l’office des moines soit en public dans le cadre de la prédication. Un texte hagiographique recouvre plusieurs genres littéraires ou artistiques parmi lesquels on compte en premier lieu la vita, c’est-à-dire le récit biographique de la vie du saint. Une fresque à épisode est également une hagiographie, de même qu’une simple notice résumant la vie du bienheureux. Par rapport à une biographie, l’hagiographie est un genre littéraire qui veut mettre en avant le caractère de sainteté du personnage dont on raconte la vie. L’écrivain, l’hagiographe n’a pas d’abord une démarche d’historien, surtout lorsque le genre hagiographique s’est déployé. Aussi les hagiographies anciennes sont parsemées de passages merveilleux à l’historicité douteuse. De plus, des typologies de saints existaient au Moyen Âge, ce qui a conduit les hagiographes à se con

[2] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[3] c’est-à-dire chef de la chancellerie impériale

[4] Patrice est un titre de l’empire romain, créé par Constantin 1er. Dans les années 310-320, Constantin abolit le patriciat romain, vieille distinction sociale qui avait ses racines au début de la république romaine. Le titre de patrice est désormais accordé par l’empereur à des personnes de son choix, et non plus à des familles entières. Dès son apparition, le titre de patrice permet à son titulaire d’intégrer la nobilitas, comme le faisait déjà le patriciat républicain. Le titre était décerné à des personnages puissants mais non membres de la famille impériale ; il vient dans la hiérarchie immédiatement après les titres d’Auguste et de César. Ce titre fut ensuite conféré à des généraux barbares au service de l’empire. Le titre fut encore porté par des notables gallo-romains au 6ème siècle. Sous les Mérovingiens, le titre de patrice était donné au commandant des armées burgondes. Les papes l’ont notamment décerné à plusieurs reprises pour honorer des personnages qui les avait bien servis. Le titre fut également conservé dans l’Empire byzantin, et son importance fut même accrue au 6ème siècle par Justinien 1er, qui en fit la dignité la plus haute de la hiérarchie aulique. C’était une dignité accordée par brevet. Dans les siècles suivants, elle fut progressivement dévaluée par la création de nouveaux titres. La dignité de patrice disparut à Byzance au 12ème siècle.

[5] Le magister officiorum ou maître des offices est un haut fonctionnaire romain de l’époque du Bas-Empire. Sous l’Empire byzantin, il devient une dignité, le magistros avant de disparaître au 12ème siècle.

[6] logothète du stratiotikos

[7] poste prestigieux qui implique à cette époque les relations avec les ambassadeurs, la circulation et la surveillance des étrangers dans l’Empire, le bon fonctionnement des communications et de la poste impériale…