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Caius Julius Caesar Strabo Vopiscus

samedi 24 octobre 2020, par ljallamion

Caius Julius Caesar Strabo Vopiscus (vers 130-87 av. jc)

Avocat, homme politique et écrivain romain

Emblème de la République romaine.Orateur à succès, il est l’un des protagonistes du dialogue de Cicéron “de Oratore” [1].

Il appartient à la branche des Iulii Caesares de la gens Iulia [2], dont le membre le plus célèbre est Jules César, qui était son arrière-arrière-petit-neveu.

Caius Julius Caesar Strabo Vopiscus est le fils de Lucius Julius Caesar II et de son épouse Poppilia [3] et le frère cadet de Lucius Julius Caesar III, consul en 90 av. jc et censeur [4] l’année suivante.

En 103 av. jc, Caesar Strabo est un avocat en vue, il défend les habitants de Sardaigne qui se plaignent des exactions financières de leur préteur [5] Titus Albucius et oblige ainsi Albucius à s’exiler à Athènes.

En 90 av. jc, Caesar Strabo est édile [6], et prononce de nombreux discours devant le peuple.

En 89 av. jc, Caesar Strabo confiant dans sa popularité se porte candidat au consulat pour l’année 88 av. jc, mais le tribun de la plèbe [7] Sulpicius Rufus s’oppose à sa candidature qui en sautant l’étape de la préture ne respecte pas les usages du cursus honorum [8].

En 87 av. jc, Caesar Vopiscus, son frère Lucius et d’autres personnages illustres sont tués au cours des massacres qui suivirent l’entrée dans Rome de troupes de Marius et de Cinna.

Comme orateur, sa qualité principale était son don de la plaisanterie et de l’humour, pour traiter tous les sujets de façon gaie et enjouée. Dans le“ De oratore” de Cicéron, il défend l’importance de l’humour dans l’art oratoire et expose l’utilisation.

Il est l’auteur de tragédies sur des thèmes grecs, dont il reste quelques fragments.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de François Hinard, Sylla, Fayard, 1985 (ISBN 2-213-01672-0)

Notes

[1] De oratore ou Dialogi tres de Oratore (« Trois dialogues à propos de l’orateur ») est le titre d’un traité de Cicéron publié en 55 av. jc sur la rhétorique et sa pratique, rédigé en latin sur trois livres. Le premier livre est adressé à son frère Quintus Tullius Cicero. Malgré l’importance que Cicéron accordait à son De oratore comme théorie définitive de l’art oratoire, son traité n’eut guère d’influence, et l’enseignement de la rhétorique se basa sur des ouvrages pédagogiques moins exigeants

[2] Les Iulii, ou gens Iulia, appartiennent à une vieille famille de la Rome antique que la tradition fait descendre du Troyen Iule (ou Ascagne), fils d’Énée et de Créuse, amené en Italie par son père après la chute de Troie. Ce fondateur d’Albe la Longue est considéré comme le créateur de la famille qui, selon l’empereur Claude, se joint ensuite aux patriciens de Rome. Par ce lignage, César revendique, lorsqu’il prononce l’éloge funèbre de sa tante Julia, une ascendance remontant à Vénus. Les Iulii historiquement connus sont une famille patricienne d’importance mineure, qui exerce quelques consulats mais ne fait pas partie, au 1er siècle av. jc, de la cinquantaine de familles de la nobilitas qui fournissaient la plupart des consuls. Les Iulii connaissent des revers de fortune, et Jules César grandit dans une maison assez modeste du bas quartier de Subure, de mauvaise réputation

[3] Les Popillii ou Popiliin sont les membres d’une gens romaine plébéienne d’origine étrusque, dont les membres de la branche principale portent le cognomen Laenas. Cette branche s’éteint durant le règne d’Auguste avec la mort de Paulla Popillia. Une autre branche mineure de la famille est connue grâce à une inscription funéraire et porte le cognomen Achaicus Quietus

[4] Le censeur est un magistrat romain. Deux censeurs sont élus tous les cinq ans parmi les anciens consuls par les comices centuriates. Le pouvoir des censeurs est absolu : aucun magistrat ne peut s’opposer à leurs décisions, seul un autre censeur qui leur succède peut les annuler. Après 18 mois de mandat, ils président une grande cérémonie de purification, le lustrum, à la suite de laquelle ils abdiquent. La censure est la seule magistrature romaine qui n’autorise pas la réélection. Les censeurs ne sont plus élus à partir de la dictature de Sylla, et leurs pouvoirs sont repris par les empereurs romains.

[5] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.

[6] Les édiles étaient des magistrats de la Rome antique. Leur fonction primitive était liée à l’administration urbaine de Rome. L’édilité est intégrée au cursus honorum. En 365 av.jc, le Sénat crée deux nouveaux édiles, les édiles curules, qui sont eux recrutés parmi les patriciens. Ils furent mis en place parce que les deux édiles plébéiens refusaient d’étendre les ludi maximi à quatre jours au lieu de trois. L’édilité curule fut néanmoins ouverte rapidement aux plébéiens. Les deux édiles curules sont supérieurs aux deux édiles plébéiens : ils disposent de la chaise curule (les édiles plébéiens doivent se contenter du subsellium), de la toge prétexte, ils ont le ius edicendi, c’est-à-dire le pouvoir de publier des édits dans leurs domaines d’action. Au Sénat ils ont la préséance sur leurs collègues plébéiens.

[7] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe, élus pour une durée d’un an par le concile plébéien.

[8] Le cursus honorum est l’ordre d’accès aux magistratures publiques sous la Rome antique. Défini très tôt à une époque mal déterminée, il n’est formalisé que par la lex Villia Annalis en 180 av. jc. Cet ordre est obligatoire et permet de gagner des compétences et d’avoir pour magistrats suprêmes des hommes mûrs et expérimentés.