Fils de Landolf 1er , gastald [1] puis comte de Capoue [2] entre 815 et 843 et de son épouse inconnue. Selon la chronique d’ Erchempert , Landolf est encore jeune lors de la mort de son père.
Peu de temps après la disparition de son père, l’évêque Paulin de Capoue meurt à son tour et Landolf réussit à se faire élire, évêque de la cité sans doute avec l’assentiment de ses frères dont il semble être resté l’auxiliaire jusqu’à la mort de l’aîné Landon 1er.
Pendant son épiscopat en 856 Landolf prend l’initiative, malgré l’avis initialement défavorable de ses aînés, d’agrandir et de fortifier une bourgade située dans un méandre du Volturno [3] qu’il souhaitait substituer comme capitale du comté à la ville fortifié établie sur la colline après la destruction de l’antique Capoue par les musulmans.
Après la mort de Landon 1er sa succession est assurée par son fils le jeune Landon II que Landolf expulse avec sa mère Aloara et ses frères dès 861. Il met ensuite à profit la mort l’année suivante de son frère Pandon ou Pando , co-régent de son neveu, pour chasser de Capoue ses enfants dont l’aîné Pandenolf tentait de s’assurer la succession. Landolf se proclame comte de la cité
Landolf II devenu le maître de la future principauté poursuit la politique d’indépendance prônée par son père notamment vis-à-vis de Salerne [4] à qui la suzeraineté de Capoue avait été attribuée lors de la division de 849.
L’évêque présenté comme un manipulateur fourbe par le chroniqueur Erchempert réussit à contrôler le pouvoir en opposant les membres de sa famille les uns autres et en s’appuyant alternativement sur les princes de Bénévent et de Salerne. Lorsque Louis II le Jeune se décide à intervenir dans le sud de l’Italie et se rend au Mont-Cassin [5] en 866 Landolf II s’empresse de le rejoindre pour obtenir ses faveurs. L’empereur sans doute alerté de la duplicité de Landolf par l’abbé du Mont-Cassin ne se laisse par circonvenir et marche sur Capoue avec ses troupes. Il s’empare de la ville, détruit les remparts et la livre à Lambert 1er de Spolète.
Landolf est alors conduit à un changement de politique et il s’allie avec les ennemis de l’empereur les Sarrasins [6] que ce dernier était venu combattre. Landolf II ne prend pas part au complot organisé par les princes de Bénévent, Salerne et sans doute aussi les Napolitains qui après la prise de Bari [7] sur les Sarrasins en 871 considèrent que les Francs sont désormais leurs adversaires les plus dangereux et qui se termine par l’emprisonnement de l’empereur à Bénévent jusqu’à ce que ce dernier pour être libéré fasse le serment de ne plus revenir en Italie du Sud qu’à l’appel des princes lombards en septembre 871.
La recrudescence de la menace musulmane en Campanie [8] notamment le siège de Salerne oblige Landolf II à prendre la tête de la région et du fait qu’il n’avait pas été impliqué dans le complot contre Louis II le Jeune il obtient avec succès de ce dernier une nouvelle intervention en Campanie où les musulmans sont vaincus en mai 872.
Le désir de Landolf II d’obtenir la création d’un archevêché sur le territoire de Capoue et de Bénévent s’évanouit avec la mort de Louis II en 875. Jusqu’à sa mort Landolf demeure en conflit avec les autres potentats lombards et comme les autres dynastes il n’hésite pas à s’allier aux musulmans contre ses ennemis.
C’est dans ce contexte qu’il est menacé d’excommunication et de déposition par le pape Jean VIII et qu’il est contraint finalement d’accepter en 876 la politique anti musulmane que ce dernier impose aux lombards.
Malgré l’échec de ce projet lié à l’effacement de l’empire carolingien après la mort de Charles le Chauve, Landolf II en 877 sert encore avec Guaifer de Salerne d’intermédiaire dans des négociations du Saint-siège avec et le préfet d’Amalfi [9] pour obtenir contre le versement de 10 000 mancusi la protection par une flotte de la côte de la mer Tyrrhénienne [10] de l’état pontifical jusqu’à Civita-Vecchia [11]. Landolf II meurt en février ou mars 879 et le contrôle du comté de Capoue devient l’objet d’un conflit inexpiable entre ses neveux.