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Théoctiste le Logothète

vendredi 28 février 2020, par ljallamion

Théoctiste le Logothète (mort en 855)

Homme d’État byzantin du 9ème siècle

Michael III avec sa mère Théodora et le logothète Théoctiste (extrait de Histoire de John Skylitzes)Il exerça longtemps de très hautes responsabilités et est notamment régent de l’Empire après la mort de l’empereur Théophile en janvier 842.

C’est un eunuque [1], et son arrivée aux affaires date de l’avènement de l’empereur Michel II en 820, qu’il semble favoriser car il est récompensé par le titre de patrice [2] et par la fonction de chartoularios epi tou kanikleiou [3].

Sous Théophile, il est promu au rang de magistros [4] et assume la fonction de logothetês tou dromou [5]. Peu avant de mourir de dysenterie, Théophile le nomme gouverneur de son fils Michel III, âgé de moins de 2 ans.

Après la mort de Théophile, un conseil de régence est mis en place, composé de sa veuve Théodora , de l’oncle de cette dernière Manuel , de ses deux frères Bardas et Pétronas , et de Théoctiste. Avec l’appui de Théodora, il exerce la réalité du gouvernement, et le duo qu’il forme, comme eunuque ministre, avec l’impératrice régente rappelle celui qu’avaient formé Irène et Staurakios. Mais il est rapidement confronté à l’inimitié de Bardas.

Comme Irène, Théodora avait été l’épouse iconophile [6] d’un empereur iconoclaste [7]. Sitôt Théophile mort, elle et Théoctiste préparent le rétablissement du culte des images. Ils ne recourent pas à la convocation d’un concile, procédure lourde qui aurait supposé la déposition préalable du patriarche Jean VII le Grammairien, et dont le succès n’était pas garanti après 27 ans de gouvernement iconoclaste. Au lieu de cela, le premier dimanche du carême de 843 [8], une simple assemblée informelle de hauts fonctionnaires et d’hommes d’Église triés sur le volet se réunit au domicile de Théoctiste : elle réaffirme la validité du deuxième concile de Nicée de 787 [9], dépose le patriarche Jean le Grammairien qui n’était pas présent et qui est arrêté, et le remplace par le moine Méthode, l’un des chefs de file du parti iconophile, qui d’ailleurs avait entretenu d’assez bonnes relations avec Théophile. Théodora et Théoctiste font en général tout leur possible pour protéger la mémoire du défunt empereur. L’assemblée tenue chez Théoctiste est suivie le dimanche suivant d’une procession solennelle de réintégration des icônes à Sainte-Sophie [10], dirigée par Méthode en présence de la famille impériale et du logothète [11]. Ces événements sont depuis commémorés chaque année par l’Église orthodoxe sous le nom de Triomphe de l’orthodoxie.

Le nouveau patriarche Méthode dépose et remplace presque tous les évêques de l’Empire, même ceux qui abjurèrent l’iconoclasme, car ils avaient méprisé les décrets d’un concile œcuménique. Parmi les prélats radiés, il y eut Léon le Mathématicien , archevêque de Thessalonique [12] depuis 840 environ ; auparavant, dans les années 830, c’est Théoctiste qui lui avait fait accorder une pension et lui avait permis de donner des cours publics dans l’église des Quarante-Martyrs, au centre de la capitale. Après 843, le patronage du savant passa à Bardas, qui l’installa avec d’autres professeurs dans le palais de la Magnaure [13]. Le logothète, quant à lui, s’était fait le tuteur des frères Constantin et Méthode , orphelins d’un officier de Thessalonique nommé Léon ; élève de Léon le Mathématicien et de Photios, Constantin fut bientôt surnommé « le Philosophe » et fut chargé, avec son frère, d’importantes missions à l’étranger. Quant à Photius, c’est Théoctiste qui le nomma, à une date débattue par les historiens (peut-être 851), prôtoasêkrêtis [14], et numéro deux du gouvernement.

Quelques jours seulement après la grande procession qui ramène les icônes à Sainte-Sophie, Théoctiste prend avec Serge le Nicétiate , un parent de l’impératrice, la tête d’une flotte qui cingle vers la Crète [15], laquelle avait été conquise par les Arabes en 823. Le nouveau gouvernement orthodoxe veut visiblement faire taire toute contestation par une victoire militaire éclatante.

Au début, tout se passe bien : les troupes débarquent, les Arabes sont assiégés, un thème [16] de Crète est reconstitué. Mais Théoctiste est averti qu’en son absence Théodora s’apprête à faire proclamer un nouvel empereur, sans doute Bardas. Laissant Serge en Crète, le logothète se hâte de regagner la capitale. Il n’y est pas plus tôt arrivé qu’on annonce que l’émir de Mélitène [17] s’approche avec des forces très importantes.

Théoctiste rassemble une armée et se porte à la rencontre des Arabes, qu’il affronte près du Mauropotamos [18] en Bithynie [19]. Mais une partie des Byzantins désertent, et le ministre est battu à plates coutures ; les troupes de l’émir parviennent jusqu’au Bosphore [20]. Pendant ce temps, les Arabes de Crète ont contre-attaqué, tué Serge le Nicétiate, et forcé l’armée byzantine à quitter l’île. De retour à Constantinople [21], Théoctiste persuade Théodora que ces revers sont dus aux intrigues de Bardas [22], et le frère de l’impératrice est banni de la capitale.

Cependant, le califat des Abbassides [23] étant entré en décadence, la menace musulmane se relâche assez vite : une série d’attaques de l’émir de Tarse [24] sont facilement repoussées. Mais en Sicile, où les Arabes avaient débarqué en 827 et où ils s’étaient emparés de Palerme [25] en 831, une expédition menée en 848 pour les déloger échoue.

Les Byzantins mènent des raids sans conséquences sur la côte égyptienne en 853-854, et l’année suivante une armée commandée par Théoctiste pénètre sur le territoire de l’émirat de Tarse, met à sac la ville d’Anazarbe [26] et fait 20 000 prisonniers, dont certains, refusant de se convertir au christianisme, sont exécutés. Quant aux Bulgares, ils attaquent en Thrace [27] en 846 à l’expiration d’un traité de 30 ans, mais ils sont rapidement ramenés à la raison, et leur khan [28] Pressiyan 1er accepte de renouveler le traité.

Théodora et Théoctiste mènent aussi une politique de répression sanglante contre la secte des Pauliciens [29], qui s’est organisée en principauté autonome en Anatolie orientale [30].

En Thessalie [31] et dans le Péloponnèse [32], le stratège Théoctiste Bryennios entreprend la soumission définitive de la population slave installée là depuis le 7ème siècle.

En 855, Michel III, âgé de quinze ans, se signale par ses frasques et son manque de sérieux. Théodora et Théoctiste veulent le marier et organisent l’habituel concours pour sélectionner la fiancée, mais ils disqualifient la maîtresse de l’empereur, Eudocie Ingérina, et imposent la vertueuse mais terne Eudocie Décapolitissa . D’autre part, ils refusent au jeune empereur la promotion à un poste important d’un de ses proches qui n’avait pas une bonne réputation.

Mécontent de cette tutelle, Michel rappelle dans la capitale son oncle Bardas, et tous deux font arrêter et assassiner Théoctiste le 20 novembre 855. Quatre mois plus tard, en mars 856, Théodora, qui ne décolérait pas du meurtre de son ministre, est à son tour écartée, déchue de son titre d’Augusta, et l’année suivante, accusée d’intrigues, elle est enfermée dans un monastère.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Théoctiste le Logothète/ Portail du monde byzantin /Catégories : Personnalité politique byzantine

Notes

[1] Un eunuque est un homme castré. La castration se limite généralement à l’ablation des testicules mais il arrive qu’elle concerne également le pénis, connue alors sous le nom de pénectomie. Dans la Chine ancienne, la castration était à la fois une punition traditionnelle (jusqu’à la dynastie Sui) et un moyen d’obtenir un emploi dans le service impérial. À la fin de la dynastie Ming, il y avait 70 000 eunuques dans la Cité interdite. La valeur d’un tel poste était importante car elle pouvait permettre d’obtenir un pouvoir immense qui dépassait parfois celui du premier ministre. Cependant, la castration par elle-même fut finalement interdite. Le nombre d’eunuques n’était plus estimé qu’à 470 en 1912, lorsque la fonction fut abolie. La justification de cette obligation pour les fonctionnaires de haut rang était la suivante : puisqu’ils ne pouvaient procréer, ils ne seraient pas tentés de prendre le pouvoir pour fonder une dynastie. À certaines périodes, un système similaire a existé au Viêt Nam, en Inde, en Corée et dans d’autres contrées du monde.

[2] Patrice est un titre de l’empire romain, créé par Constantin 1er. Dans les années 310-320, Constantin abolit le patriciat romain, vieille distinction sociale qui avait ses racines au début de la république romaine. Le titre de patrice est désormais accordé par l’empereur à des personnes de son choix, et non plus à des familles entières. Dès son apparition, le titre de patrice permet à son titulaire d’intégrer la nobilitas, comme le faisait déjà le patriciat républicain. Le titre était décerné à des personnages puissants mais non membres de la famille impériale ; il vient dans la hiérarchie immédiatement après les titres d’Auguste et de César. Ce titre fut ensuite conféré à des généraux barbares au service de l’empire. Le titre fut encore porté par des notables gallo-romains au 6ème siècle. Sous les Mérovingiens, le titre de patrice était donné au commandant des armées burgondes. Les papes l’ont notamment décerné à plusieurs reprises pour honorer des personnages qui les avait bien servis. Le titre fut également conservé dans l’Empire byzantin, et son importance fut même accrue au 6ème siècle par Justinien 1er, qui en fit la dignité la plus haute de la hiérarchie aulique. C’était une dignité accordée par brevet. Dans les siècles suivants, elle fut progressivement dévaluée par la création de nouveaux titres. La dignité de patrice disparut à Byzance au 12ème siècle.

[3] c’est-à-dire « secrétaire de l’encrier », une fonction d’autant plus importante que Michel II, chose rare pour un empereur byzantin, semble avoir été illettré

[4] à l’époque le plus élevé de la hiérarchie palatine en dehors de la famille impériale

[5] logothète du drome, c’est-à-dire ministre des affaires étrangères

[6] Qui aime les images, qui adore les icônes.

[7] L’iconoclasme est, au sens strict, la destruction délibérée de symboles ou représentations religieuses appartenant à sa propre culture, généralement pour des motifs religieux ou politiques. Ce courant de pensée rejette l’adoration vouée aux représentations du divin, dans les icônes en particulier. L’iconoclasme est opposé à l’iconodulie. L’iconoclasme ou Querelle des Images est un mouvement hostile au culte des icônes, les images saintes, adorées dans l’Empire romain d’Orient. Il se manifesta aux 8ème et 9ème siècles par des destructions massives d’iconostases et la persécution de leurs adorateurs, les iconophiles ou iconodules. Il caractérise également la Réforme protestante.

[8] le 4 mars

[9] Le deuxième concile de Nicée est un concile œcuménique qui eut lieu en 787. Convoqué par l’impératrice Irène, il avait pour objectif de mettre un terme au conflit politico-religieux provoqué par l’iconoclasme. Le concile a affirmé la nécessité de vénérer les images et les reliques : l’honneur n’est pas rendu aux images, ni aux reliques mais, à travers elles, à la personne qu’elles représentent.

[10] Ancienne église chrétienne de Constantinople du vie siècle, devenue une mosquée au 15ème siècle sous l’impulsion du sultan Mehmet II. Elle est édifiée sur la péninsule historique d’Istanbul. Depuis 1934, elle n’est plus un lieu de culte mais un musée.

[11] surintendant des finances

[12] Thessalonique ou Salonique est une ville de Grèce, chef-lieu du district régional du même nom, située au fond du golfe Thermaïque.

[13] Le Palais de la Magnaure était un palais de Constantinople compris dans l’ensemble architectural du Grand Palais (impérial). C’était un bâtiment de cérémonie contenant trois salles dont celle du milieu était la salle du trône où l’empereur recevait les ambassades étrangères. Selon Liutprand de Crémone, qui conduisit deux ambassades à Constantinople au 10ème siècle, le trône impérial descendait et remontait par un mécanisme depuis les hauteurs de la salle, et était entouré d’un décor de métal doré, avec des lions rugissants et des arbres sur les branches desquels des oiseaux mécaniques chantaient. La Magnaure est également connue pour avoir abrité une institution d’enseignement fondée par le césar Bardas vers 860. Quatre professeurs y étaient actifs : Léon le Mathématicien (ou le Philosophe), chargé de la philosophie, son disciple Théodore (Serge, d’après d’autres sources), qui enseignait la géométrie, Théodègios, chargé de l’arithmétique et de l’astronomie, et Komètas, de la grammaire. Le bâtiment abrita également un enseignement au siècle suivant, sous Constantin Porphyrogénète, sans qu’on sache s’il y a eu continuité, ni le statut exact de cette institution.

[14] chef de la chancellerie impériale

[15] La Crète, est une île grecque, autrefois appelée « île de Candie ». Cinquième île de la mer Méditerranée en superficie, elle est rattachée en 1913 à la Grèce

[16] Les thèmes ont constitué des divisions administratives de l’Empire byzantin.

[17] Malatya est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom. La population de Malatya est principalement turque, mais la ville accueille aussi une minorité arménienne et kurde. Il s’agit de l’ancien emplacement de Mélitène, fort et chef lieu de la province romaine de l’Arménie. Mélitène fut un grand centre du christianisme monophysite. Byzantine, la ville tombe aux mains des Arabes au 7ème siècle. Basile 1er l’isole mais ne réussit pas à la prendre. Reprise par les Byzantins en 934, la cité est ensuite intégrée aux possessions de Philaretos Brakhamios, serviteur arménien de l’empire qui prend son autonomie à la mort de Romain IV Diogène, en 1071. Après sa chute en 1085, Mélitène est défendue par son lieutenant Gabriel contre les Seldjoukides, qui assiègent la cité en 1097. L’arrivée des Croisés les oblige cependant à lever le siège et à quitter la région. Malgré l’alliance avec Baudouin du Bourg, comte d’Édesse, Mélitène est prise en 1103 par les Danichmendides. Militène fut le siège du patriarcat jacobite de 1094 à 1293.

[18] la Rivière Noire

[19] La Bithynie est un ancien royaume au nord-ouest de l’Asie Mineure, actuellement situé en Turquie. Située au bord du Pont-Euxin, elle était limitée par la Paphlagonie à l’est, la Galatie et la Phrygie au sud, la Propontide et la Mysie à l’ouest. Les Bithyniens sont, selon Hérodote et Xénophon, d’origine thrace. Ils forment d’abord un État indépendant avant d’être annexés par Crésus, qui ajoute leur territoire à la Lydie. Ils passent ensuite sous domination perse, où la Bithynie est incluse dans la satrapie de Phrygie. Mais dès avant Alexandre le Grand, la Bithynie retrouve son indépendance. Nicomède 1er est le premier à se proclamer roi. Durant son long règne de 278 à 243av jc, le royaume connaît la prospérité et jouit d’une position respectée parmi les petits royaumes d’Asie Mineure. Cependant, le dernier roi, Nicomède IV, échoue à contenir le roi Mithridate VI du Pont. Restauré sur le trône par l’Empire romain, il lègue par testament son royaume à Rome en 74 av jc. La Bithynie devient alors province romaine. Sous Auguste elle devient province sénatoriale en 27av jc puis province impériale en 135.

[20] Le Bosphore est le détroit qui relie la mer Noire à la mer de Marmara et marque, avec les Dardanelles, la limite méridionale entre les continents asiatique et européen. Il est long de 32 kilomètres pour une largeur de 698 à 3 000 mètres. Il sépare les deux parties anatolienne (Asie) et rouméliote (Europe) de la province d’Istanbul.

[21] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[22] notamment les désertions massives pendant la bataille du Mauropotamos

[23] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[24] Tarse est une ville de Cilicie, en Turquie.

[25] Palerme est une ville italienne, chef-lieu et plus grande ville de la région Sicile Elle se situe dans une baie sur la côte nord de l’île.

[26] Anazarbe est une ancienne ville et forteresse de Cilicie, sur le fleuve Pyrame, aujourd’hui en Turquie. Nommée aussi Caesarea ad Anazarbus, puis en turc Çeçenanavarza et actuellement Aǧaçli. Comptoir économique important gagné par Pompée sur Tigrane II le Grand en même temps que l’ensemble de la Cilicie et de la Syrie du Nord, elle fut florissante sous les empereurs, et devint au 5ème siècle capitale de la Cilicie. Prise en 638 par les Arabes, elle fut reprise par Nicéphore II Phocas en 962. Mais la victoire des Seldjoukides sur les Byzantins à bataille de Manzikert en 1071 permit l’installation d’Arméniens dans la région, quand l’Arménien Thoros 1er prit Anazarbe. Récupérée par les Byzantins après un siège de 37 jours en 1137, la cité fut reprise par Thoros II, puis de nouveau par les Byzantins en 1156. La défaite des Byzantins devant les Turcs à Myriokephalon en 1176 mit un terme aux ambitions byzantines dans la région et permit l’instauration du royaume arménien de Cilicie, dont Anazarbe fut la capitale au 12ème siècle. La ville tomba définitivement aux mains des Ottomans en 1375.

[27] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.

[28] Titre signifiant dirigeant en mongol et en turc. Le terme est parfois traduit comme signifiant souverain ou celui qui commande. Le féminin mongol de khan est khatoun. Un khan contrôle un khanat. Pour les hauts rangs, on se sert du titre de khagan. Le titre de khan était un des nombreux titres utilisés par les sultans de l’empire ottoman, ainsi que par les dirigeants de la Horde d’Or et les états descendants. Le titre de khan a aussi été utilisé par les dynasties turques seldjoukides du Proche-Orient pour désigner le dirigeant de plusieurs tribus, clans ou nations. Inférieur en rang à un atabey. Les dirigeants Jurchen et Mandchous ont également utilisé le titre de khan. Les titres de khan et de khan bahadur furent également honorifiques en Inde au temps des Grands Moghols, et plus tard par le Raj britannique comme un honneur pour les rangs nobles, souvent pour loyauté à la couronne. Le titre de khan fut aussi porté par les souverains bulgares entre 603 et 917.

[29] Le paulicianisme est une religion d’origine chrétienne orientale, probablement arménienne. Ce mouvement néo-manichéen apparaît en Asie mineure, alors part de l’Empire byzantin, à la fin du 7ème siècle. Il a été considéré comme hérétique par les Églises catholique et orthodoxe.

[30] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[31] La Thessalie est une région historique et une périphérie du nord-est de la Grèce, au sud de la Macédoine. Durant l’antiquité cette région a, pour beaucoup de peuples, une importance stratégique, car elle est située sur la route de la Macédoine et de l’Hellespont. Elle possédait un important port à Pagases. Le blé et le bétail sont les principales richesses de la région et une ressource commerciale vitale. La Thessalie est aussi l’une des rares régions de Grèce où l’on peut pratiquer l’élevage des chevaux, d’où l’importante cavalerie dont disposaient les Thessaliens.

[32] Le Péloponnèse est une péninsule grecque, qui couvre 21 379 km². Elle a donné son nom à la périphérie du même nom qui couvre une part importante de la péninsule, regroupant cinq des sept nomes modernes qui la divisent. Seul deux nomes (l’Achaïe et l’Élide) situés au nord-ouest de celle-ci sont rattachés à la périphérie de Grèce-Occidentale. Le Péloponnèse était nommé aussi Argos (principale puissance de l’époque) par Homère. Dans l’antiquité classique, il est divisé entre plusieurs cités dont les principales sont Sparte, Argos et Corinthe. Le centre de la péninsule est constitué par l’Arcadie. Dans le nord-ouest, le sanctuaire d’Olympie est un des plus importants de la Grèce, tandis qu’à l’est on trouve les sanctuaires d’Épidaure et de Némée. Le Péloponnèse occupe une place relativement mineure pendant la période romaine, où il forme la province d’Achaïe. Corinthe, capitale de la province, est alors la principale ville de Grèce.