Oncle de l’empereur Michel III, il exerça le pouvoir réel dans l’Empire byzantin de 856 à 866. fils de Marinos ou Marianos, drongaire [1] d’origine arménienne sans doute issu de la grande famille des Mamikonian [2], et de Théoctiste Phorina , née dans une famille noble de Paphlagonie [3]. Il était le frère de Théodora, l’épouse de l’empereur byzantin Théophile et la mère de Michel III.
En 837 il est général en Abkhazie [4]. Il est nommé patrice en 843. Exilé à la suite d’une défaite militaire en 844, il réussit à revenir à la cour et à persuader son neveu Michel III de faire assassiner le 20 novembre 855 le tout puissant ministre Théoctiste. Il fait également écarter sa sœur la régente Théodora, qui est dépouillée de son titre d’Augusta en mars 856 et confinée dans un couvent en août ou septembre 857, et il gouverne l’empire en se faisant octroyer les charges de domestique des scholes [5], magistros [6], curopalate [7] et enfin de césar le 6 avril 858. Il fait également octroyer à ses 2 fils des charges prestigieuses, celle de monostratège à l’aîné et celle de domestique des scholes à Antigonos, le plus jeune.
Il gouverna l’Empire pendant 10 ans. Le patriarche Ignace de Constantinople ayant refusé de procéder à la tonsure de Théodora contre son gré, puis ayant refusé la communion à Bardas pour avoir noué publiquement une liaison avec la veuve de son fils aîné mort en 857, un comportement assimilé à un inceste par l’Eglise, Bardas, il le fit destituer et remplacer par Photius, un haut fonctionnaire laïc qui était d’ailleurs de sa parenté. Cet abus produisit un schisme dans l’Eglise.
Bardas, présidant à une cour aux mœurs très libres, favorisa la culture profane. Plus particulièrement, il permit l’établissement de Léon le Mathématicien et d’autres professeurs d’arts libéraux dans le palais de la Magnaure [8], à une date incertaine. Cette période, avec les figures de Léon le Mathématicien et de Photius, tous deux protégés de Bardas, fut le vrai début de la Renaissance humaniste byzantine du 9ème siècle.
La faveur grandissante de Basile le Macédonien, nouveau favori de son neveu Michel III, lui apparaît comme un danger, mais il n’a pas le temps de réagir et il est assassiné par son rival le 21 avril 866.