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Robert II d’Écosse ou Robert II Stuart

samedi 10 août 2019

Robert II d’Écosse ou Robert II Stuart (1316-1390)

Roi d’Écosse de 1371 à sa mort

Né à Paisley [1]. Il est le neveu et successeur de David II d’Écosse . Fils de Walter Stuart ou Gautier le Stewart et de Marjorie Bruce , princesse royale d’Écosse. Il est le petit-fils par sa mère du roi d’Écosse Robert Bruce, mort en 1329.

Le 3 décembre 1318, après la mort au combat en Irlande de son frère Édouard Bruce, son successeur désigné depuis 1315, le roi Robert 1er qui est toujours sans héritier mâle fait reconnaître par les prélats, les comtes et les barons, les droits à la succession de son petit-fils Robert Stuart.

Le 5 mars 1324, la seconde épouse du roi Robert 1er, Élisabeth de Burgh , donne naissance à des jumeaux David et John. Le 15 juillet 1326, sans doute à la suite de la mort de John, un parlement réuni à Cambuskenneth [2] confirme à Robert Stuart son statut d’héritier de son oncle le jeune David Bruce qui est son cadet de huit ans.

Le 9 mars 1326, à la suite de la mort de son père Walter, Robert Stuart devient le 7e grand sénéchal [3] héréditaire d’Écosse. Il est corégent du royaume d’Écosse de juillet 1333 à 1334, puis seul régent jusqu’en 1341, pendant la minorité de son oncle David II, puis à nouveau pendant sa captivité en Angleterre d’octobre 1346 à 1357. Il participe activement à la libération puis à l’administration du royaume dont il est l’héritier.

En 1357, Robert Stuart reçoit le titre de comte de Strathearn [4] mais ses relations avec le roi David, de retour en Écosse, sont parfois conflictuelles. Au début de 1364, il se révolte avec William Douglas et Patrick , comte de Dunbar [5], mais il se soumet dès le 14 mai.

En 1366/1367, le roi favorise le mariage de Jean, le fils aîné de Robert Stuart, avec Annabelle Drummond , la nièce de la reine Marguerite Drummond et lui confère le titre de comte de Carrick [6] qu’il avait lui-même reçu de son père comme héritier du trône en 1328. En 1368, Robert est brièvement emprisonné à Lochleven [7].

Après la mort de David II le 22 février 1371, Robert devient roi à l’âge de 55 ans conformément à l’acte de succession de 1318. Il est couronné à Scone [8] le 26 mars. Immédiatement après son intronisation, son fils aîné Jean comte de Carrick, est reconnu comme son héritier.

Afin de dissiper tous doutes sur sa légitimité face aux descendants de sa seconde et religieusement incontestable union, il promulgue un acte confirmant l’ordre de succession en date du 4 avril 1373. Si l’héritier du trône Jean disparaît sans enfant, la succession passe à son frère Robert, comte de Fife [9], puis à ses quatre autres frères cadets issus des deux mariages du roi par ordre de naissance.

Le nouveau roi déjà âgé n’est plus le gardien de l’Écosse entreprenant qu’il avait été. Il délègue une partie de son pouvoir à ses trois fils aînés déjà adultes, Jean, l’héritier du trône, David, comte de Fife et Alexandre, seigneur de Badenoch [10], qui est son lieutenant dans le Nord.

Heureusement son règne assez pacifique n’est marqué en 1385 que par l’expédition de l’amiral français Jean de Vienne qui arrive au large de l’Écosse avec 180 navires afin d’envahir le Nord de l’Angleterre, mais l’expédition tourne au désastre du fait de la mauvaise entente avec les Écossais. Après avoir pillé une partie du Westmorland [11], les Français rentrent chez eux. La même année, les Anglais répliquent par un raid destructeur des armées de Richard II, conduites par son oncle Jean de Gand qui incendient Édimbourg [12].

En août 1388, une armée commandée par James Douglas , gendre du roi, et les comtes de Moray [13] et de Dunbar, passe la Tyne [14] et pénètre dans le Northumberland [15] où elle pille et brûle le pays jusqu’à Durham [16] avant de se replier vers Newcastle upon Tyne [17]. Les Écossais se heurtent le 5 août alors aux forces de Henry Percy, comte de Northumberland, lors de la bataille d’Otterburn [18]. L’évêque de Durham [19] et son contingent sont mis en fuite mais James Douglas est tué pendant que Henry Percy Hotspur et son frère Ralph, les fils de son adversaire, sont capturés par les Écossais qui réclament une rançon pour les libérer.

Lorsqu’en 1384 le vieux roi devient sénile, il laisse l’administration du royaume à son fils aîné Jean.

Malheureusement ce dernier victime d’une chute de cheval devient infirme en 1388, ce qui oblige le second fils du roi Robert à assumer la régence.

Lorsque le roi Robert II meurt âgé de 74 ans au château de Dundonald [20] le 19 avril 1390, il est le plus vieux monarque d’Écosse régnant depuis le roi Malcolm III. Robert II est inhumé à l’abbaye de Scone [21].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Stephen I. Boardman The Early Stewart Kings : Robert II and Robert III, 1371-1406. Tuckwell Press. Edinburgh 1996 réédition 2007, chez John Donald Short Run Press (ISBN 1904607683)/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 1110

Notes

[1] Paisley est une ville (et ancien burgh) d’Écosse située dans les Lowlands d’Écosse. Elle est située de chaque côté de la rivière Cart, au nord de Gleniffer Braes, approximativement à 11,1 kilomètres à l’ouest-sud-ouest de Glasgow. C’est le centre administratif du council area, de la région de lieutenance et ancien comté de Renfrewshire.

[2] L’abbaye de Cambuskenneth est un monastère augustin en ruine situé sur une portion de terre entourée par un des méandres de la rivière Forth, près de Stirling, en Écosse. Cette abbaye est en majeure partie réduite à l’état de fondations. Elle donna son nom à un village voisin moderne, Cambuskenneth. La royauté, dont le roi Édouard 1er d’Angleterre et plus tard le roi écossais Robert the Bruce, priait régulièrement à l’abbaye. Bruce y tint son parlement en 1326 afin de confirmer la succession de son fils David.

[3] Le grand steward (ou grand-steward) d’Écosse est une fonction honorifique et héréditaire écossaise correspondant à celle de grand-sénéchal ou intendant.

[4] Comte de Strathearn est un titre créé plusieurs fois dans la pairie d’Écosse, mais qui fut, à partir du 12ème siècle, un titre porté par les successeurs des mormaers de Strathearn, seigneurs du territoire de Strathearn (en anglais Earldom of Strathearn). Le Strathearn composait avec le Menteith l’une des sept provinces traditionnelles pictes celle « Stradeern et Mended » qui était considérée comme le centre du royaume picte de Fortriú

[5] Comte de Dunbar ou comte de Lothian à l’origine, puis comte de March, est un titre de noblesse écossaise dont le titulaire possédait un comté au sud-est du royaume entre le 12ème et le 15ème siècle. Le titre a également été un titre dans la pairie d’Écosse.

[6] Le titre de comte de Carrick a été créé plusieurs fois dans la pairie d’Écosse, et une fois dans la pairie d’Irlande. En Écosse, la première création intervint autour de 1186, quand Duncan de Galloway (dit aussi Donnchadh de Carrick) fut fait comte de Carrick. Le gros des terres associées à ce titre sont dans l’Ayrshire. Marjorie de Carrick, la petite-fille de Duncan, qui plus tard porta le titre de son propre droit, épousa Robert (VI) de Brus, qui devint plus tard le 6e lord d’Annandale. Leur fils, aussi nommé Robert, et connu en tant que Robert le Bruce, allait ensuite régner sur l’Écosse sous le nom de Robert 1er d’Écosse, rattachant le titre à la couronne. Robert fut aussi créé baron dans la pairie d’Angleterre par acte de sommation en 1295 en tant que Baron Bruce d’Anandale. Le titre s’éteint avec la mort de son frère Édouard, puis de son fils David de Brus en 1371.

[7] Loch Leven est un loch d’eau douce dans l’ancien comté du Kinross-shire et maintenant dans le council area de Perth and Kinross en Écosse. Quasiment circulaire, le loch a un diamètre d’environ 6 kilomètres. Le burgh de Kinross s’étend à son extrémité ouest, non loin du château de Loch Leven qui s’élève sur une île. Ce château fut la prison de Marie, reine des Scots en 1567.

[8] Scone est un village d’Écosse, dans la région de Perth and Kinross. À Scone se trouvait la Pierre du destin, dite aussi Pierre de Scone, sur laquelle les rois d’Écosse étaient couronnés. La pierre fut emmenée comme butin de guerre à Westminster par le roi Édouard 1er d’Angleterre en 1296. Mais les rois écossais continuèrent à se faire couronner à Scone, jusqu’à Charles II, en 1651.

[9] Comte de Fife ou mormaer de Fife est un titre médiéval que portait le possesseur de la seigneurie (ou comté) de Fife. Le titre de comte Fife a également été créé dans la pairie d’Irlande en 1759, pour un descendant de Macduff.

[10] Les seigneurs de Badenoch (anglais Lord of Badenoch) sont des nobles écossais qui ont gouverné la seigneurie de Badenoch au XIIIe siècle et au début du XIVe siècle. La seigneurie de Badenoch (anglais Lordship of Badenoch) est créée par le roi Alexandre II d’Écosse vers 1230 dans les Highlands sur les domaines des Meic Uilleim pour Walter Comyn, comte de Menteith de jure uxoris1 après que William Comyn, comte de Buchan de jure uxoris, Justiciar d’Écosse et « Gardien de Moray » ait tué Gilleasbuig MacWilliam et exterminé sa famille. Toutefois il n’est pas sûr que les Meic Uilleim controlaient des domaines dans cette région. Après le meurtre de John III Comyn en 1306, la seigneurie est confisquée et revient dans le domaine royal, malgré les prétentions de John (IV) Comyn qui est tué en 1314 en combattant dans les rangs anglais lors de la Bataille de Bannockburn. La seigneurie est ensuite incluse dans le vaste comté de Moray quand il est reconstitué en 1312 en faveur de Thomas Randolph.

[11] Le Westmorland est un comté traditionnel d’Angleterre.

[12] Édimbourg est une ville de la côte d’Écosse au Royaume-Uni, et est sa capitale depuis 1532. Elle est le siège du Parlement écossais, qui a été rétabli en 1999.

[13] Le titre de comte de Moray de la pairie d’Écosse succède à celui de mormaer de Moray qui était à la tête du mormaerdom celtique de Moray. Le territoire des mormaers de Moray s’étendait le long de la rive sud du Moray Firth, à partir de la rivière Spey au travers du nord de l’Écosse jusqu’à la côte occidentale du pays. Le Moray était séparé du comté de Ross par la rivière de Beauly.

[14] La Tyne est un fleuve du nord de l’Angleterre, long de 100 km, et qui se jette dans la mer du Nord.

[15] Le comté de Northumberland est un important comté du nord de l’Angleterre qui remonte à l’époque anglo-saxonne. Il succède à l’ancien royaume de Northumbrie dont il n’occupe qu’une portion septentrionale.

[16] Durham est une ville du nord-est de l’Angleterre. C’est la capitale du comté de Durham et le chef-lieu du Diocèse de Durham. La ville est connue pour sa cathédrale, son château, ainsi que son université qui est la cinquième du pays. Elle a le statut de Cité.

[17] Newcastle upon Tyne, souvent appelée Newcastle, est une ville britannique, située en région de l’Angleterre du Nord-Est, dans le comté métropolitain de Tyne and Wear, dont elle est le chef-lieu, sur la rive nord du fleuve Tyne.

[18] La bataille d’Otterburn opposa le royaume d’Angleterre et le royaume d’Écosse le 5 août 1388 selon les sources écossaises ou le 19 août 1388 selon les sources anglaises.

[19] Il s’agit d’un des plus anciens évêchés d’Angleterre : il est apparu en 995, lorsque l’évêque de Lindisfarne Aldhun déplaça le siège de son évêché à Durham. Les évêques eurent le titre de princes évêques à partir de 1071, lorsque l’évêque Guillaume Walcher devint également comte de Northumbrie. À la mort de Walcher, en 1081, le comté de Northumbrie fut divisé en deux parties par le roi Guillaume le Roux, et la partie sud revint aux évêques de Durham, qui y exercèrent une autorité presque absolue pendant plusieurs siècles.

[20] Ayrshire

[21] L’abbaye de Scone était la résidence de chanoines augustins située au village de Scone dans le Comté de Perth en Écosse.