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Charles de Quellenec dit Charles II de Quellenec

jeudi 2 mai 2019

Charles de Quellenec dit Charles II de Quellenec (1548-1572)

Baron du Pons ou de Pont et de Rostrenen-Noble protestant français

Fils de Jehan IV du Quellenec, seigneur de Quintin [1], baron du Pons [2] et de Rostrenen [3], vicomte du Faou [4] et de Coëtmur, sire du Quellenec, du Hart, de Villepépin, du Vaugaillart, Carnoët [5] et autres lieux et de Jehanne de Maure, fille du comte François de Maure, baron de Lohéac.

En 1568, Charles de Quellenec épouse Catherine de Parthenay-L’Archevêque, fille unique et héritière deJean de Parthenay-l’Archevêque, seigneur de Soubise, mort deux ans auparavant et d’Antoinette d’Aubeterre. Nièce de la comtesse de Mareunes, la jeune épouse est âgée de 13 ans. Célèbre par sa beauté, son esprit et son courage ; elle écrit dans les langues latine et grecque ; et a eu pour précepteur François Viète. Charles relève par son mariage le nom de Parthenay-Soubise ; et embrasse la réforme.

En mars 1569, il est fait prisonnier à Jarnac [6], alors que le prince de Condé est assassiné sur ordre du duc d’Anjou. De Quellenec parvient à s’échapper alors qu’il était prisonnier sur parole. Jeanne d’Albret l’adjoint à René II de Rohan, pour diriger les troupes huguenotes de l’Angoumois [7]. Leurs troupes triomphent à Tonnay-Charente [8], puis s’emparent de tout le littoral de la Saintonge*, Saintes* se rend à eux ; mais Quellenec est blessé à la mâchoire. Le 8 août 1570, la paix de Saint-Germain-en-Laye [9] marque la fin de cette seconde guerre civile.

Mais en 1570, Catherine de Parthenay quitte Mouchamps [10] pour La Rochelle. Elle retrouve sa mère à qui elle confie l’impuissance du baron. Mis en demeure de se justifier par Jeanne d’Albret et Théodore de Bèze, Charles de Quellenec assure les chefs huguenots d’avoir possédé son épouse. Peu après, il l’enlève de la Rochelle et l’enferme dans son château du Pont.

Catherine, qui a eu pour précepteur le mathématicien François Viète, et qui cultive la poésie avec quelque succès, entreprend alors de correspondre avec sa mère par vers latins et grecs, langues qu’ignore le baron. Elle use même d’encre sympathique et de citations d’Horace, de Virgile et de Martial pour demander où en est son procès.

Il est présent à Paris à l’occasion des noces du roi de Navarre le futur Henri IV et fait partie du groupe de gentilshommes logés dans la suite du roi au palais du Louvre et massacrés le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français

Notes

[1] Le château de Quintin est élevé, à la fin du 12ème siècle, par Geoffroy 1er Botherel pour défendre un gué du Gouët sur la voie romaine Alet-Carhaix. Geoffroy I1er Botherel, fils du comte Alain 1er de Penthièvre, reçoit en 1228, en partage de son frère Henri II d’Avaugour, le territoire de Quintin qui comprend 28 paroisses. De retour de la 7e croisade, à laquelle il a participé avec Louis IX (Saint-Louis), il entreprend, autour de Quintin, la construction d’une muraille d’enceinte percée de quatre portes. En 1443, le château, mal entretenu, est abandonné par les seigneurs habitant généralement l’Hermitage, et, en 1480, l’une des tours est encore en construction. Formant un comté, Quintin sera érigé en 1451 en baronnie. En juin ou juillet 1487, le château de Quintin, résidence de Pierre de Rohan (du parti français), est pris et saccagé par des soldats du parti breton. En 1494, Jeanne du Perrier et Pierre de Rohan, son époux, donnent un terrain et une maison situés en bas de la rue des Carmes pour y aménager un hôpital. La seigneurie passe en 1547 à la Maison de Rieux, puis aux Coligny, lesquels introduisent en 1576 le calvinisme à Quintin. En novembre 1589, alors que la ville tient la cause du Béarnais, le château, est assiégé par les Ligueurs du Duc de Mercœur et capitule le 21 novembre 1589. L’armée royale reprend Quintin vers le 4 juillet 1591. Le château est en bien mauvais état quand Claude de La Trémoille, duc de Thouars, prince de Talmont, en hérite. Henri III de La Trémoille, endetté, vend la seigneurie en 1637 à son beau-frère Amaury Gouyon, marquis de La Moussaye.

[2] La seigneurie de Pont-l’Abbé s’étendait entre la baie d’Audierne à l’ouest et l’Odet à l’est. Elle comprenait cinq paroisses en 1480 (Combrit, Loctudy, Plonivel, Treffiagat et Tréoultré-Nabat) plus une partie de Plonéour, et avait réussi à étendre son autorité sur neuf autres à la fin de l’Ancien Régime.

[3] Rostrenen s’est trouvé être un carrefour gallo-romain avec Vorgium d’où partaient les deux principales artères romaines : celle qui conduisait à Condate et celle qui allait à Aleth ainsi qu’une autre voie en direction de Vannes. La Famille de Rostrenen édifia au 7ème siècle un modeste château en bois sur la paroisse de Moëlou sur la pente d’un coteau près d’un étang (à l’emplacement actuel de la mairie), Remplacé au 11ème siècle par un donjon entouré de hautes murailles baignées par un étang, le château devient le siège d’une puissante baronnie, s’étendant sur quatre cantons jusqu’à la Révolution, relevant de la vicomté de Poher et de la sénéchaussée de Carhaix. La seigneurie avait juridictions sur les paroisses actuelles de Glomel, Kergrist-Moëlou, Maël-Carhaix, Paulé, et en partie sur les paroisses de Plévin, de Plouguernével, de Plounévez-Quintin, de Rostrenen, et de Maël-Pestivien.

[4] Le Faou est une commune du Finistère. Elle abrite le siège du parc naturel régional d’Armorique dont elle est membre. Le Faou est un ancien port important de la rade de Brest, au carrefour entre le Léon et Brest au nord, la Cornouaille et Quimper au sud et la presqu’île de Crozon à l’ouest. La vicomté du Faou s’étendait jusqu’aux portes de Carhaix et était l’une des plus puissantes de Cornouaille. Le premier vicomte du Faou dont le nom est connu est Morvan, qui vivait en 1048. Son fils Ehuarn est dénommé "seigneur du Fou" en 1102 dans un acte du Cartulaire de Quimperlé. Parmi leurs descendants, Morvan, second vicomte du Faou, mourut en Terre sainte en 1218. Plusieurs vicomtes du Faou ont été inhumés dans l’abbaye de Landévennec.

[5] Carnoët [kaʁnwɛt] est une commune française située dans le département des Côtes-d’Armor. Située à la limite du Finistère, mais placée dans le département des Côtes-d’Armor, Carnoët fit partie historiquement du Poher en Cornouaille. Occupant les hautes vallées de l’Aulne et de ses affluents, sur les sommets les plus élevés de la Basse-Bretagne, le Poher s’étend d’est en ouest sur une cinquantaine de kilomètres, des frontières orientales de Glomel, Rostrenen, Kergrist-Moëlou et Maël-Pestivien dans les Côtes-du-Nord, aux limites occidentales de Châteauneuf-du-Faou, Plonévez-du-Faou, Loqueffret, Brennilis, et Botmeur, dans le Finistère, et sur une trentaine de kilomètres du nord au sud, des monts d’Arrée aux Montagnes Noires et au cours moyen de l’Aulne.

[6] Jarnac, est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente.

[7] L’Angoumois est une ancienne province française, située entre le Limousin à l’est, le Périgord au sud, la Saintonge à l’ouest, et le Poitou au nord. Il correspond à la partie centrale de l’actuel département de la Charente. Il comportait également quelques paroisses de l’actuel département des Deux-Sèvres (Pioussay, Hanc et Bouin, issues du marquisat de Ruffec), de la Haute-Vienne (Oradour-sur-Vayres, Cussac, Dournazac, entre autres) ainsi que de la Dordogne (La Tour-Blanche).

[8] Tonnay-Charente est une commune du Sud-Ouest de la France située dans le département de la Charente-Maritime. Entièrement située sur la rive droite de la Charente, Tonnay-Charente doit en grande partie à son fleuve sa riche histoire et sa prospérité dont elle a partagé le destin commun avec sa grande voisine, Rochefort, à partir du 17ème siècle. Acquise vers 1550 aux idées de la Réforme protestante, Tonnay-Charente qui deviendra un fief protestant dans le ressort de Saint-Jean-d’Angély ne sera pas à l’abri des guerres de Religion qui ont ensanglanté l’Aunis et la Saintonge de 1562, à la suite du massacre de Wassy, à 1598, date de l’édit de Nantes promulgué par Henri IV. Après avoir reçu avec enthousiasme les chefs protestants en mars 1569, Tonnay-Charente subira deux assauts très violents des deux partis religieux où Catholiques et Protestants se disputeront chèrement la place. En 1574, le donjon médiéval est démantelé par les troupes royales de Charles IX tandis qu’en 1580 les Calvinistes détruiront l’église paroissiale et l’abbaye. Après l’édit de Nantes, la ville redeviendra une place protestante mais fera l’objet d’une reconquête catholique dans le siècle suivant avec l’installation de différents ordres religieux dont celui des Capucins.

[9] Le traité de paix de Saint-Germain-en-Laye le 8 août 1570 met fin à la troisième des guerres de religion. Après une troisième guerre entre catholiques et protestants de 1568 à 1570, qui voit la défaite des protestants à Jarnac, l’assassinat de leur chef, le prince de Condé, en 1569 et la nomination d’Henri de Navarre (futur Henri IV) comme chef des protestants, la paix de Saint-Germain, signée entre le roi Charles IX et l’amiral Gaspard de Coligny accorde aux protestants une liberté limitée de pratiquer leur culte dans les lieux où ils le pratiquaient auparavant ainsi que dans les faubourgs de 24 villes (2 par gouvernement). Il octroie aux protestants quatre places fortes de sûreté La Rochelle, Cognac, Montauban et La Charité pour deux ans aux mains des protestants. À l’issue de ces deux ans, elles doivent être rendues mais le culte de la religion réformée continue d’y être autorisé. Le culte est par ailleurs interdit à Paris. L’édit appelle à la tolérance en indiquant qu’aucune différence ne peut être faite pour cause de religion. De plus, les protestants sont admis aux fonctions publiques et Catherine de Médicis, mère de Charles IX, donne en mariage sa fille Marguerite de Valois à Henri de Navarre. Le traité de paix est signé le 8 août 1570 au château royal de Saint-Germain-en-Laye et enregistré au Parlement le 11 août 1570. Ce traité servira de modèle pour tous les traités suivants jusqu’à l’édit de Nantes.

[10] Le château du parc Soubise, aujourd’hui en ruines, est situé sur la commune de Mouchamps, dans le département français de la Vendée. Le parc Soubise fut la demeure principale de la famille des Parthenay-Larchevêque. Après le décès de Jean V de Parthenay, dit Soubise en 1566, il entre par sa fille, Catherine de Parthenay, dans la famille des Rohan en 1575.