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Franciscus Gomarus ou Francisco Gomaro

mardi 17 juillet 2018

Franciscus Gomarus ou Francisco Gomaro (1563-1641)

Théologien néerlandais calviniste

Né à Bruges [1] il était un adversaire de la doctrine de Jacobus Arminius et de ses disciples, doctrine qui fut officiellement condamnée au synode de Dordrecht [2] en 1618/1619.

Ses parents, ayant embrassé les principes de la Réforme, émigrèrent dans le Palatinat [3] en 1578, pour professer leur nouvelle foi en toute liberté ; ils envoyèrent leur fils à Strasbourg où il suivit l’enseignement de Jean Sturm . Il y resta 3 ans et revint ensuite à Neustadt [4] en 1580, ville où l’Électeur palatin avait exilé les professeurs de Heidelberg [5] parce qu’ils n’étaient pas luthériens [6].

Passant en Angleterre vers la fin de 1582, il suivit à Oxford [7] les cours de John Rainolds et à Cambridge [8] ceux de William Whitaker . Il obtint un diplôme à Cambridge en 1584 et se rendit ensuite à Heidelberg [9] où la faculté avait alors été rétablie.

Il fut pasteur d’une Église réformée hollandaise à Francfort de 1587 jusqu’à 1593. En 1594 il fut nommé professeur de théologie à l’université de Leyde [10] et, avant de s’y rendre, reçut de l’université de Heidelberg le grade de docteur.

Il enseignait à Leyde quand, en 1603, Jacobus Arminius devint un de ses collègues à la faculté de théologie et commença à enseigner des doctrines pélagiennes [11] et à créer un nouveau parti dans l’université. Immédiatement, Gomarus s’y opposa dans ses cours avec l’appui de Johann B. Bogermann.

Gomarus devint alors le chef des adversaires d’Arminius, qui furent à partir de là nommés gomaristes. Il engagea deux fois une controverse personnelle avec Arminius à l’assemblée des États de la Hollande, en 1608, et fut un des cinq gomaristes qui affrontèrent cinq arminiens ou remonstrants à la même assemblée en 1609.

Après la mort d’Arminius peu de temps après, Konrad Vorstius , qui partageait ses opinions, fut nommé pour lui succéder, malgré l’opposition énergique de Gomarus et de ses amis. Furieux de sa défaite Gomar renonça à son poste et devint à Middlebourg [12] en 1611 prédicateur à l’Église réformée, enseignant la théologie et l’hébreu dans l’école nouvellement fondée.

De là, il fut appelé en 1614 à une chaire de théologie à Saumur [13], où il resta 4 ans avant d’accepter une invitation à enseigner la théologie et l’hébreu à Groningue [14] où il devait rester jusqu’à sa mort le 11 janvier 1641.

Il participa à la révision de la traduction néerlandaise de l’Ancien Testament en 1633 et, après sa mort, on publia son “Lyra Davidis”, où il tentait d’expliquer les principes de la métrique en hébreu, ce qui lui causa à l’époque quelque contradiction puisqu’il s’opposait à Louis Cappel . Ses travaux ont été rassemblés et publiés à Amsterdam en 1645. C’est son élève Samuel Desmarets qui lui a succédé à Groningue en 1643.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Franciscus Gomarus »

Notes

[1] Bruges est une ville de Belgique située en Région flamande, chef-lieu et plus grande ville de la province de Flandre-Occidentale. Bruges a joué un rôle important au Moyen Âge, époque au cours de laquelle les riches marchands de la ville relient la Baltique et la Méditerranée, point fort de la spécificité brugeoise au Moyen Âge.

[2] Le synode de Dordrecht ou synode de Dordt est un synode national de l’Église réformée néerlandaise qui s’est tenu à Dordrecht. La première réunion eut lieu le 13 novembre 1618, et la session finale, la 154ème, se tint le 9 mai 1619. Des représentants des Églises réformées de huit pays étrangers furent aussi invités et participèrent aux votes.

[3] Le palatinat du Rhin, l’électorat palatin, aussi connu sous le nom de Bas-Palatinat ou de Palatinat inférieur, possession du comte palatin du Rhin, était l’un des sept plus anciens électorats du Saint Empire romain germanique. Son souverain était appelé électeur palatin. Situé de part et d’autre du Rhin, il avait pour limites : au sud, la Lorraine et l’Alsace (et comprenait le bailliage de Seltz de 1418 à 1766) ; à l’ouest et au nord, Trèves, Mayence et Liège ; de l’autre côté du Rhin, Bade et le Wurtemberg. Il avait dans sa plus grande largeur 125 km, et sa capitale était Heidelberg. Les principales autres villes étaient Mannheim et Frankenthal. Son territoire s’étendait sur les actuels länder de Bade-Wurtemberg, de Hesse, de Rhénanie-Palatinat, de Sarre et sur l’Alsace-Moselle.

[4] Neustadt an der Weinstraße, littéralement « Villeneuve sur la route du vin », appelée de 1414 à 1950 Neustadt an der Haardt, est un chef-lieu d’arrondissement situé dans le Land de Rhénanie-Palatinat. Elle reçut officiellement le statut de ville le 6 avril 1275, suivant l’exemple de Spire, de la part de l’empereur Rodolphe de Habsbourg. En 1578, le comte Palatin Jean Casimir, fils cadet de Frédéric III demeuré calviniste, fonde à Neustadt un collège, le Casimirianum, afin d’accueillir les professeurs de théologie calviniste que son frère luthérien Louis avait chassés de l’université de Heidelberg. Quand Jean Casimir s’installe à Heidelberg en 1583, après la mort de son frère, afin de prendre en charge la régence pour son fils encore mineur, il ramène les calvinistes à Heidelberg et c’est la fin de l’université de Neustadt.

[5] Heidelberg est une ville située sur les deux rives du Neckar, dans le Land de Bade-Wurtemberg au sud-ouest de l’Allemagne. Heidelberg a été l’un des foyers de la réforme protestante et a accueilli Martin Luther en 1518. La ville est l’ancienne résidence du comte palatin, l’un des sept princes électeurs du Saint Empire romain germanique. Elle a été en partie détruite par l’armée française de Louis XIV lors de la dévastation du Palatinat en 1689 (guerre de la Ligue d’Augsbourg) et son célèbre château fut dévasté à cette époque.

[6] Le luthéranisme est la théologie qui trouve son origine dans la pensée et les écrits du théologien et moine augustin allemand Martin Luther, à partir de 1517. Ce courant de pensée a favorisé plus généralement l’émergence d’une théologie protestante et d’églises protestantes au cours du 16ème siècle, tout en restant la référence dogmatique principale du courant théologique d’églises protestantes luthériennes, notamment en Allemagne et dans les pays scandinaves. Du fait des circonstances historico-politiques, d’importantes églises luthériennes se sont constituées dans d’autres régions ou pays, en Alsace et Lorraine, à Madagascar, en Pologne, dans les pays baltes notamment. Le luthéranisme concerne à la fois la foi d’individus se revendiquant protestants luthériens, les Églises luthériennes et un corpus théologique et ecclésiologique. La théologie de Luther est le bien commun de l’ensemble de la Réforme protestante. Le luthéranisme est ainsi une branche du protestantisme, qui est lui-même un courant du christianisme.

[7] L’université d’Oxford est la plus ancienne université britannique. Elle figure parmi les plus prestigieuses universités du Royaume-Uni et du monde. La date de sa fondation n’est pas connue précisément. Les traces les plus anciennes d’une activité d’enseignement à Oxford datent de 1116 environ avec l’arrivée de l’écolâtre Thibaud d’Étampes. L’université a en fait vraiment commencé à se développer à partir de 1167, lorsque Henri II interdit aux étudiants anglais de suivre les cours de l’université de Paris.

[8] L’université de Cambridge (Angleterre) est la deuxième plus ancienne université britannique (la première étant l’université d’Oxford). Elle fait partie des Anciennes universités. C’est l’une des plus prestigieuses universités du monde. Elle forme, avec l’université d’Oxford, la quasi-totalité des élites politiques et intellectuelles du Royaume-Uni depuis des centaines d’années et représente la quintessence du système universitaire élitiste anglais.

[9] L’université de Heidelberg, située à Heidelberg, en Bade-Wurtemberg, est la plus ancienne université allemande.

[10] L’université de Leyde est la plus ancienne des universités néerlandaises. Située à Leyde, elle est très réputée et a été fréquentée par plusieurs membres de la famille royale des Pays-Bas.

[11] Le pélagianisme est le courant considéré comme hérétique par l’Église catholique, issu de la doctrine du moine Pélage. Pélage minimisait le rôle de la grâce et exaltait la primauté et l’efficacité de l’effort personnel dans la pratique de la vertu. Il soutenait que l’homme pouvait, par son seul libre arbitre, s’abstenir du péché, niait la nécessité de la grâce, le péché originel, les limbes pour les enfants morts sans baptême. En effet, pour le moine breton les hommes ne doivent pas supporter le péché originel d’Adam dans leurs actions et ne doivent donc pas se rédimer à jamais. Trois conciles s’étaient opposés à cette doctrine : ceux de Carthage, 415 et 417, et celui d’Antioche en 424. Le Concile oecuménique d’Éphèse, en 431, condamna cette hérésie en dépit des correctifs que Pélage inséra dans ses apologies. Le pélagianisme subsista jusqu’au 6ème siècle. Il fut surtout combattu par saint Augustin qui a tout fait pour que Pélage soit excommunié car il le considérait comme un disciple du manichéisme. En 426, l’Église catholique romaine excommunie Pélage.

[12] Middelbourg (Middelburg en néerlandais) est une commune et une ville néerlandaise située dans l’ancienne île de Walcheren sur le canal de Walcheren. Chef-lieu de la province de Zélande. Au début du 17ème siècle, cette ville, rivale d’Amsterdam avait une activité commerciale qui offrait aux artistes les motifs précieux tels que plats chinois et coquillages, que l’on retrouve dans les tableaux de Balthasar van der Ast. L’Ecole de peinture de Middlebourg fut fondée par Ambrosius Bosschaert, spécialiste des natures mortes de fleurs et beau-frère de van der Ast

[13] L’Académie de Saumur est une université protestante fondée à Saumur en mars 1599 par Philippe Duplessis-Mornay, gouverneur de la ville, et supprimée le 8 janvier 1685 dans le cadre de la révocation de l’Édit de Nantes. Elle joue un rôle important à la fois dans l’histoire du protestantisme français au 17ème siècle mais aussi dans la théologie protestante, avec l’élaboration par ses professeurs de la doctrine de Saumur.

[14] La ville de Groningue est la capitale de la province de Groningue, dans le Nord des Pays-Bas. Groningue est également une commune, dont la ville de Groningue constitue le chef-lieu.