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Giout d’Arahez ou Giout Arahezatsi

lundi 26 mars 2018, par lucien jallamion

Giout d’Arahez ou Giout Arahezatsi (vers 395-478)

Catholicos de l’Église apostolique arménienne de 461 à 478

Emblème de l'Église apostolique arménienneIl naît à Arahez, dans le Taron [1]. Disciple de Mesrop Machtots, il est évêque du Varand ou Vanand [2] et participe sous le catholicos [3] Hovsèp 1er de Holotsim au synode de Chahapivan [4] en 444 et à la réunion d’Artachat [5] en 449.

Il est désigné catholicos en 461 et succède à Movsès 1er de Manazkert .

L’historien arménien contemporain Ghazar Parpetsi dit Lazare de Pharbe le décrit comme étant très érudit dans les lettres arméniennes, plus habile encore en grec, ce qui entraîne une suspicion d’intrigues avec l’empereur byzantin Léon 1er.

Convoqué à la cour sassanide [6] par le roi des rois Péroz 1er en 471/472, Giout reconnaît à ce dernier le droit de le démettre de sa fonction catholicossale, mais lui conteste le droit de lui retirer sa charge épiscopale.

Péroz se contente cependant de l’éloigner de son siège de Dvin [7] ; Giout réside alors en Perse, avant d’être autorisé à rentrer en Arménie et de s’établir à Votmous, dans le Vanand.

Il y meurt en 478 et a pour successeur Hovhannès 1er

Giout serait l’un des premiers éditeurs du bréviaire arménien ; on lui attribue quelques traductions religieuses depuis le grec, ainsi que deux lettres, à « Davit » (probablement Davit Anhaght) et au roi des Aghbans [8] Vatché II

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Jean-Pierre Mahé, « Affirmation de l’Arménie chrétienne (vers 301-590) », dans Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Privat,‎ 2007 (1re éd. 1982) (ISBN 978-2-7089-6874-5)

Notes

[1] Le Taron est une région du centre de l’Arménie historique, possédée initialement par les Mamikonian. À la mort de Chmouel Mamikonian, tué à la bataille de Bagrévand le 15 avril 775, son neveu Achot s’empare du Taron. En 968, les deux frères cèdent le Taron à Byzance, en échange de domaines et de charges byzantines. Leurs descendants prennent le nom de Taronitès. Le Taron est à présent compris dans la province de Muş, en Turquie orientale.

[2] région de Kars, nord-ouest de l’Arménie médiévale

[3] Le titre de catholicos est un titre équivalent à celui de patriarche porté par des dignitaires de plusieurs Églises orthodoxes orientales, notamment les Églises de la tradition nestorienne et les Églises monophysites, en particulier l’Église apostolique arménienne.

[4] Le Concile de Chahapivan en 444 marqua un tournant dans l’histoire de l’administration et l’organisation de l’Église Arménienne. Ses décisions furent admises comme normatives pour l’Église Arménienne et incluses dans le Canon de celle-ci.

[5] Artachat, Artashat ou Ardachat, autrefois Artaxate (Artaxata), est une ville d’Arménie, capitale de la région d’Ararat. La ville, située à 20 km au sud d’Erevan, fut fondée par Artaxias 1er qui en fit la capitale de l’Arménie dans l’Antiquité.

[6] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[7] Dvin ou Dwin est une ancienne capitale de l’Arménie. Elle est située sur le territoire de l’actuelle communauté rurale de Dvin, dans le marz d’Ararat.

[8] L’Aghbanie ou Aghouanie ou Albanie du Caucase est un royaume antique couvrant le territoire actuel de la république d’Azerbaïdjan et le sud du Daghestan.