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Michel 1er Ange Comnène Doukas dit Michel 1er Doukas

jeudi 7 septembre 2017

Michel 1er Ange Comnène Doukas dit Michel 1er Doukas

"Carte de l'Asie Mineure et des Balkans après 1204 ; le despotat d'Épire (1204–1479) est en orange. (source : wiki/Despotat d'Épire)"Fondateur et premier despotat d’Épire [1] de 1205 jusqu’à sa mort en 1215.

Fils illégitime du sébastokrator [2] byzantin Jean Doukas . Il est cousin des empereurs Isaac II Ange et Alexis III Ange . Avant 1204 il est gouverneur du thème de Mylasa [3] en Asie Mineure.

Après la chute de Constantinople pendant la 4ème croisade, Michel entre brièvement au service de Boniface de Montferrat, qui a obtenu le royaume de Thessalonique [4] et la suzeraineté sur la Grèce à la suite du partage de l’Empire byzantin.

Michel abandonne rapidement Boniface et tente peut-être de résister aux forces croisées dans le Péloponnèse, en combattant à la bataille de l’oliveraie de Koundouros [5]. Perdant la bataille, il s’enfuit en Épire [6] où il fonde un nouvel État, le despotat d’Épire, avec pour capitale Arta [7], dans la région de l’ancien thème de Nicopolis [8].

L’Épire devient alors un refuge pour les Grecs de Constantinople, Michel étant considéré comme “le second Noé, sauvant les hommes de l’inondation latine”.

Jean X Camatéros , patriarche de Constantinople, ne considère cependant pas Michel comme un souverain légitime, et rejoint Théodore 1er Lascaris à Nicée [9]. En Épire, Michel résiste aux tentatives de Boniface de Montferrat pour le soumettre. De son côté l’empereur latin Henri de Flandre exige que Michel se soumette à l’Empire latin, et accepte une alliance, permettant à sa fille d’épouser son frère, Eustache en 1209.

Michel n’honore pas cette alliance, considérant que l’Épire, territoire montagneux, est difficilement pénétrable pour les Latins avec qui il a fait et défait des alliances. Pendant ce temps, les successeurs de Boniface de Montferrat demandent de l’aide pour soumettre enfin l’Épire, mais Michel s’allie en 1210 avec la République de Venise et attaque Thessalonique. Il est attesté que Michel a fait preuve de cruauté envers ses prisonniers avec notamment des cas de crucifixion sur des prêtres latins. Devant ces faits, le pape Innocent III l’excommunie. L’empereur latin Henri récupère ensuite la ville et oblige Michel à signer une nouvelle alliance.

Cependant, Michel se met en tête de conquérir d’autres villes stratégiquement importantes, comme par exemple Larissa [10] en Thessalie [11] en 1212, Durazzo [12] et Corfou [13], villes vénitiennes en 1214. Il prend également le contrôle des ports du golfe de Corinthe [14]. Ensuite, il participe à une guerre contre la Serbie, allié à la Bulgarie et à l’Empire latin.

Michel meurt, assassiné par un de ses domestiques, en 1215 et c’est son demi-frère Théodore Doukas qui lui succède.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Michael I Komnenos Doukas »

Notes

[1] Le Despotat d’Épire fut l’un des États successeurs de l’Empire byzantin après la conquête de Constantinople et la mise en place de l’Empire latin d’Orient sur les terres principales de l’Empire Byzantin par la quatrième croisade en 1204. Fondé par Michel Comnène Doukas, le nouvel État se voulut, à l’instar de l’Empire de Nicée et de l’Empire de Trébizonde, le successeur légitime de l’Empire byzantin. Centre de résistance et havre pour les réfugiés grecs contre les envahisseurs latins après la défaite, il ne réintégra l’empire restauré qu’en 1323. Grec par ses origines, puis italien, serbe et albanais par conquête, il tenta de maintenir son identité jusqu’à sa chute aux mains des Ottomans en 1479. Centré sur la province d’Épire et l’Acarnanie, au nord-ouest de la Grèce, et sur la partie occidentale de la Macédoine grecque, il s’étendait également en une mince bande sur la Thessalie et de la Grèce occidentale jusqu’à Naupacte (aujourd’hui Lépante) au sud. Sous Théodore Comnène Doukas et l’éphémère Empire de Thessalonique, le despotat s’étendit pour incorporer brièvement la partie centrale de la Macédoine ainsi que la Thrace jusqu’à Didymotique et Andrinople (aujourd’hui Edirne).

[2] Sébastokrator ou sébastocrate est un titre impérial byzantin. On peut le traduire par « noble maître ». La femme d’un sebastokratōr est une sebastokratorissa. Après le démembrement de l’empire par la quatrième croisade en 1204, le titre est adopté par l’Empire latin, l’Empire de Nicée et l’Empire bulgare. Le royaume de Serbie a également utilisé le titre de sébastrokrator, notamment le roi Stefan Nemanja et la dynastie des Nemanjic. À Nicée et sous l’Empire byzantin restauré, le titre reste l’une des plus hautes dignités de la cour, presque toujours réservée aux membres de la famille impériale.

[3] Le thème de Mylasa et Melanoudion était une province byzantine dans le sud - ouest de l’ Asie Mineure (Turquie moderne) aux 12ème et 13ème siècles. Il a d’abord été attesté en 1127/1128 et a probablement été créé quelque temps après 1110, soit par Alexios I Komnenos, soit par son fils et le successeur Jean II Comène, sur le territoire regagné des Turcs de Seldjouk pendant les années 1090. À l’origine nommé simplement le thème de Mylasa, il a été renommé après que son siège est passé de Mylasa ( Milas moderne ) à la ville de Melanoudion. Le thème comprenait la plus grande partie de la région de Caria, de la rivière Maeander au nord à la vallée de la rivière Morsynos à l’est. La côte appartenait cependant au thème de Cibyrrhaeot et, après la dissolution de ce dernier quelque temps sous le règne de Manuel 1er Comène, il a été rejoint avec les îles proches du Dodécanèse, principalement Kos. La région est restée sous le contrôle byzantin jusqu’à la conquête des Turcs.

[4] Le royaume de Thessalonique est l’un des États latins qui apparurent après la conquête de Constantinople par les Croisés en 1204. Érigé autour de Thessalonique, qui avait été la deuxième ville en importance de l’empire byzantin, vassal de l’empire latin de Constantinople, son existence fut éphémère, se terminant vingt ans après sa création par la prise de la ville par le despote d’Épire, Théodore 1er l’Ange, et la création d’un « empire de Thessalonique » encore plus éphémère.

[5] La bataille de l’oliveraie de Kountouras s’est déroulée à l’été 1205 à Messène (sud-ouest de la péninsule du Péloponnèse) entre les croisés francs et la résistance grecque locale ; elle s’est terminée par la victoire des chevaliers francs et la déroute de la résistance.

[6] Épire est une région montagneuse des Balkans, partagée entre la Grèce et l’Albanie. Épire signifie « continent » en grec.

[7] Arta est une ville d’Épire en Grèce du nord, à 362 km d’Athènes. Elle est située dans une boucle du fleuve Arachthos. La ville est dominée par sa forteresse du 13ème siècle : le frourion. Ses églises byzantines, dont la Panaghía Parigorítissa (Notre-Dame de la Consolation), datant de 1290 font, avec son pont du 17ème siècle, sa réputation touristique. Après la quatrième croisade et la prise de Constantinople par les Latins, l’empereur byzantin Michel 1er Ange Doukas s’installa à Narte, et, en accord de l’empereur Alexis III Ange, il créa le despotat d’Épire. La ville connut alors une seconde phase de prospérité. En 1259, Guillaume II de Villehardouin y épousa Anne Ange Comnène, fille du despote Michel II Doukas.

[8] Le thème de Nicopolis est le nom de la province byzantine recouvrant la Grèce occidentale et englobant l’Étolie-Acarnanie ainsi que le sud de l’Épire.

[9] Nicée est une cité fondée vers 300 av. jc, tour à tour grecque, byzantine et ottomane du nord-ouest de l’Anatolie. Elle est surtout connue comme ayant été le siège des premier et deuxième concile de Nicée (les premier et septième conciles des débuts de l’Église chrétienne), le lieu où fut rédigé le symbole de Nicée (datant du premier concile), et la capitale de l’empire de Nicée après la conquête de Constantinople par les croisés en 1204 jusqu’à ce qu’elle soit reprise par les Byzantins en 1261. La ville ancienne est située dans le périmètre de la nouvelle ville turque d’Iznik (dont le nom dérive de Nicée) à l’extrémité est du lac Ascanion (aujourd’hui lac d’İznik), entouré de collines au nord et au sud. La muraille ouest de la ville longe le lac, interdisant ainsi tout siège maritime mais permettant un approvisionnement de la ville.

[10] Larissa est une ville grecque située au bord du fleuve Pénée. Elle est le chef-lieu du district régional de Larissa, et la capitale de la périphérie de Thessalie, mais aussi celle du diocèse décentralisé de Thessalie-Grèce centrale.

[11] La Thessalie est une région historique et une périphérie du nord-est de la Grèce, au sud de la Macédoine. Durant l’antiquité cette région a, pour beaucoup de peuples, une importance stratégique, car elle est située sur la route de la Macédoine et de l’Hellespont. Elle possédait un important port à Pagases. Le blé et le bétail sont les principales richesses de la région et une ressource commerciale vitale. La Thessalie est aussi l’une des rares régions de Grèce où l’on peut pratiquer l’élevage des chevaux, d’où l’importante cavalerie dont disposaient les Thessaliens.

[12] Durrës est une municipalité, le chef lieu de la préfecture de Durrës et la deuxième plus grande ville d’Albanie après Tirana. Elle est le principal port du pays. Dans l’Antiquité, elle a été connue sous les noms d’Épidamne, puis Dyrrhachium. Elle était le point de départ de la via Egnatia, qui traversait l’actuelle Albanie et la Grèce jusqu’à Byzance. La possession de la ville fut disputée entre l’Empire byzantin, la Bulgarie (989-1005), les Normands de Sicile (1082-1083, 1107-1108, 1185) commandés par Robert Guiscard, ces derniers y défirent l’empereur grec Alexis Ier Comnène en 1081, l’Empire serbe (début du 14ème siècle), le Royaume de Sicile (1376-1379) et les Vénitiens (1205). Venise y créa un duché, en 1205, qui fut possession de plusieurs princes de la Maison capétienne d’Anjou-Sicile. Dès le 14ème siècle, la population de la ville, jusque-là surtout grecque, devint majoritairement albanaise. Les turcs ottomans atteignirent la ville en 1392 mais elle fut laissée sous le contrôle de Venise de 1392 à 1501.

[13] Corfou ou Corcyre est une île grecque située en mer Ionienne, sur la façade occidentale de la Grèce, à proximité de sa frontière avec l’Albanie. Elle est la capitale de la périphérie des Îles Ioniennes.

[14] Le golfe de Corinthe est un profond bras de mer, de la mer Ionienne, qui sépare le Péloponnèse de la Grèce continentale occidentale. Il se termine à l’est par l’isthme de Corinthe et à l’ouest par le détroit de Rion, parfois appelé Petites Dardanelles, qui le sépare du golfe de Patras et est traversé par le pont Rion-Antirion. À l’époque médiévale, il est connu en tant que golfe de Lépante