Cette princesse, consacra toute sa vie au soulagement des malheureux. En 1624, elle entra au chapitre de Sainte-Waudru à Mons [1], et bientôt sa grande affection pour les pauvres lui inspira le dessein de construire un hospice à Wiers [2], son village natal. Elle dut abandonner ce généreux projet, lorsque sa famille quitta son manoir et ses domaines pour chercher son salut et sa sécurité sur une terre étrangère.
En 1649, Anne quitta les chanoinesses de Mons, et, après être restée un an auprès de sa mère à Abbeville, se retira en Anjou où elle fonda un hospice à Baugé [3], petite ville de cette province. Son frère Alexandre Guillaume de Melun , prince d’Épinoy [4] et du Saint Empire, vicomte de Gand [5], qui l’avait suivie dans son nouveau séjour, s’associa à son entreprise et ne dédaigna pas de coopérer de son travail manuel à la construction de cet établissement.
Par le dévouement de mademoiselle de Melun, la ville de Baugé se vit bientôt dotée d’écoles chrétiennes et d’un hospice pour les malades, les orphelins et les pauvres. En 1652, Anne sauva du pillage sa cité d’adoption, en allant se jeter aux pieds de l’officier qui avait donné l’ordre de saccager et d’incendier la ville.
Mlle de Melun fonda en 1672, un hospice à Beaufort [6], autre petite ville d’Anjou. Elle mourut à Baugé le 13 août 1679, et fut inhumée dans l’hôpital qu’elle avait fondé.