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Henri Saint Jean de Bolingbrok dit Henry St John

vendredi 19 mai 2017, par lucien jallamion

Henri Saint Jean de Bolingbrok dit Henry St John (1678-1751)

Vicomte de Bolingbroke-Homme politique et philosophe britannique

Henri Saint Jean, vicomte Bolingbroke. Source : wiki/Henry St John (1er vicomte Bolingbroke)/ domaine publicNé à Battersea [1]. Après avoir mené une jeunesse dissipée, il entra aux affaires, et y montra bientôt une supériorité qu’on n’avait pas soupçonnée.

Nommé en 1700, membre de la Chambre des communes, il se déclara pour les tories [2], quoique toute sa famille fût whig [3]. Il attira l’attention du roi Guillaume III d’Angleterre puis de la reine Anne Stuart, et fut nommé secrétaire d’État en 1704.

Renversé en 1708, il revint au pouvoir 2 ans après, fut chargé du ministère des affaires étrangères et conclut le Traité d’Utrecht [4] signé le 31 mars 1713.

Il fut en 1710 l’un des premiers rédacteurs du “journal Examiner”, lancé par les Tories pour contrer la presse du parti whig, qui comptait aussi parmi ses journalistes Francis Atterbury, chapelain du roi Guillaume III d’Orange-Nassau et le poète et diplomate Matthew Prior.

Bien que fait pair avec le titre de vicomte Bolingbroke, il perdit tout son crédit à la mort de la reine Anne en 1714 et fut même proscrit par le parlement et dépouillé de tous ses biens. Il se réfugia en France, et offrit ses services au prétendant Jacques François Édouard Stuart . Mais bientôt mécontent de ce prince, il s’en détacha et sollicita auprès du nouveau roi George 1er son retour en Angleterre. Il ne pu l’obtenir qu’en 1723.

Il vécut d’abord à la campagne, étranger aux affaires ; mais en 1725, il reparut sur la scène, et pendant 10 ans, il fut par ses écrits le plus redoutable antagoniste du Premier Ministre Robert Walpole.

Désespérant enfin du succès de ses efforts, il se retira de nouveau en France en 1735, pour y passer le reste de ses jours. Mais incapable de se fixer, il retourna dès 1738 en Angleterre où il mourut sans avoir pu ressaisir le pouvoir.

Il avait épousé en 2ème noces une Française, la marquise de Villette, nièce de Madame de Maintenon.

Dans ces derniers écrits, il se montre déiste et attaque ouvertement la révélation ; il fut en cela le précurseur de Voltaire , qui plus d’une fois emprunta son nom.

Bolingbroke fut lié avec les plus grands écrivains de son temps : Matthew Prior, Jonathan Swift et Alexander Pope . C’est lui qui donna à ce dernier le sujet et le fond de “l’Essai sur l’homme”, qui est son chef-d’œuvre.

À leur coté, il fut d’ailleurs membre du club littéraire Scriblerus Club [5]. Il fut également en correspondance avec Claudine Guérin de Tencin , son amie intime.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Bernard Cottret, Bolingbroke, Exil et écriture au siècle des Lumières. Angleterre-France (vers 1715-vers 1750), Klincksieck, Paris, 1992.

Notes

[1] Surrey

[2] Le terme Tories désigne les partisans d’une philosophie politique traditionaliste anglo-saxonne. Au Royaume-Uni, les Tories constituaient l’un des deux groupes parlementaires britanniques à partir du 17ème siècle, ancêtres du Parti conservateur. Réputés proches de la dynastie Stuart, ils étaient favorables à un pouvoir royal fort et défendaient les intérêts de l’aristocratie foncière. Inspirant la méfiance de la Maison de Hanovre, qui les suspectait de collusion avec la dynastie précédente, les rois du 18ème siècle leur préféraient les Whigs.

[3] Le parti Whig est un parti politique apparu au 17ème siècle en Angleterre qui, à compter de la fin du 17ème siècle, militait en faveur d’un parlement fort en s’opposant à l’absolutisme royal. Il s’opposait au parti Tory de l’époque.

[4] es traités d’Utrecht sont deux traités de paix signés en 1713 qui mirent fin à la guerre de Succession d’Espagne. Le premier fut signé à Utrecht le 11 avril entre le royaume de France et le royaume de Grande-Bretagne, le second fut signé à Utrecht le 13 juillet entre l’Espagne et la Grande-Bretagne

[5] Le Scriblerus Club était un groupe littéraire informel fondé en 1712 auquel appartenaient Jonathan Swift, Alexander Pope, John Gay, John Arbuthnot, Henry St.John et Thomas Parnell. Robert Harley y prit part à l’occasion, mais il ne semble pas avoir eu d’influence dans l’œuvre littéraire des auteurs déjà cités. Le club fut créé dans le but de faire la satire des excès de l’érudition, ce qui donna lieu à l’écriture des Mémoires de Martinus Scriblerus (du mot anglais scribbler, « gribouilleur », « plumitif »), qui furent sans doute principalement écrites par Arbuthnot lui-même. Le club ferma en 1745.