Généralement considéré comme le premier 1er ministre de Grande-Bretagne. Bien que ce terme n’existait pas à l’époque.
Né à Houghton Hall dans le comté de Norfolk [1], Fils de Robert Walpole, membre du Parlement et chef des whigs [2] à Norfolk et représentait la circonscription de Castle Rising à la chambre du parlement [3] et de Mary Walpole née Mary Burwell.
Il étudia au collège d’Eton [4] de 1690 à 1695 et s’inscrit au King’s College à Cambridge [5] en 1696.
Son père l’avait destiné à l’Eglise, mais changeant d’avis, il l’employa à l’administration de ses domaines. En 1698 il quitta université de Cambridge après la mort de son frère aîné pour aider son père à la gestion du patrimoine de la famille.
En 1700 il épousa Catherine Shorter. Après la mort de sa femme en 1737, il épousa sa maîtresse Maria Skerrit qui mourut à son tour en couche.
La carrière politique de Robert Walpole commence en Janvier 1701 il fut élu au Parlement quand il gagne les élections à Castle Rising, circonscription de son père qui mourut 3 mois plus tôt. Puis Il quitte Caste Rising en 1702 pour pouvoir se présenter à King’s Lynn [6]. Après des débuts malheureux, il ne tarda pas à prendre de l’autorité dans l’assemblée et les leaders whigs l’admirent dans leurs conseils.
En 1705 il est nommé membre du conseil des Lord de l’Amirauté [7].Ses aptitudes administratives ayant été remarqués il est promut par Lord Godolphin , haut responsable de la trésorerie et chef de cabinet. En 1708 il devient secrétaire de guerre pendant une brève période.
Très modéré, très fin, il se distinguait dans les négociations entre les partis et excellait à ramener l’entente entre les membres du cabinet. Lors du fumeux procès deSacheverell, il se prononça, sans succès contre les poursuites qui, conformément à ses prévisions, amenèrent la chute des libéraux 1710.
Le nouveau parti au pouvoir sous le gouvernement de Robert Harley retire à Walpole son ministère de la guerre mais lui permet de rester trésorier de la marine jusqu’au 2 janvier 1711. Harley essaye même de le convaincre de rejoindre les Tories [8], ce que Walpole refuse. Au lieu de cela, il préfère défendre Lord Godolphin contre les attaques des Tories et de la presse.
Toutes ces responsabilités font de Robert Walpole un conseiller avisé du duc de Marlborough John Churchill le commandant des forces Britanniques pendant la guerre de succession d’Espagne [9].
Membre du parti Whig il a mené l’opposition au Parlement à l’administration des Conservateurs de 1710 à 1714. Leader de l’opposition à la Chambre des communes, il y fut violemment attaqué par les tories [10] qui cherchèrent à prouver que le cabinet libéral avait introduit le déficit dans le budget.
Il fut faussement condamné en 1712 de la corruption et a passé quelques mois emprisonné à la tour de Londres
Anne Stuart d’Angleterre mourut le 1er août 1714 de la goutte et n’ayant aucun héritier, son cousin Allemand George 1er lui succéda sur le trône. George 1er n’avait pas confiance envers les Tory qu’il soupçonnait de vouloir s’opposer à son autorité, cette méfiance permit au parti Whig de revenir au pouvoir
Réélu en 1713, il publia une virulente attaque contre le ministère, qu’il dut imprimer lui-même, aucun imprimeur n’ayant osé le faire. Il prit la défense de Steele, et à l’avènement de Georges 1er il devint trésorier général de l’armée, puis entra au Conseil privé en 1714.
Il devint président-directeur du comité secret [11]. Ceux qui avaient contribués à la descente aux enfers de Walpole en 1712 se retrouvaient maintenant à la place des accusées, Lord Oxford fut accusé de haute trahison et Lord Bolingbroke devait perdre tous ses droits civiques.
Lord Townshend , son beau-frère, était chef du gouvernement et il n’agissait que par les conseils de Walpole. La majorité était libérale, aussi Walpole prépara-t-il un formidable acte d’accusation contre le dernier cabinet tory qui aboutit à l’accusation de haute trahison contre Bolingbroke, le duc d’Ormonde, le comte de Strafford et le Comte d’Oxford.
Lord Halifax à la tête de l’administration mourut en 1715, Walpole reconnu alors comme un politicien assidu et le 11 octobre 1715, il était nommé premier lord de la Trésorerie et chancelier de l’Échiquier. Il créa alors les fameux "sinking fund" [12].
Le Cabinet dont il est membre est divisé sur la plupart des questions importantes, avec, d’un côté, Walpole et Townshend, de l’autreStanhope et Lord Sunderland. Le principal sujet de controverse est la politique étrangère, car Walpole et Townshend considèrent que le roi George 1er conduit les affaires étrangères davantage selon les intérêts de l’électorat du Hanovre [13] que de ceux de la Grande-Bretagne. Cependant, la faction de Stanhope et de Sunderland a l’appui du roi, ce qui vaut à Townshend de perdre son poste de Secrétaire d’État pour le Nord et d’être nommé au poste moins prestigieux de Lord Lieutenant d’Irlande [14]. Mais ce changement de poste n’apaise pas Stanhope et Sunderland, qui obtiennent le renvoi de Townshend comme Lord Lieutenant en avril 1717. Le lendemain, Walpole se retire alors du gouvernement pour rejoindre Townshend dans l’opposition.
Il réprima avec énergie le mouvement insurrectionnel de 1715, mais les intrigues de Sunderland et de Stanhope finirent par lui aliéner l’esprit du roi et, dégoûté des difficultés qu’on soulevait sans cesse sous ses pas, il rendit les sceaux le 10 avril 1717.
Peu après la démission de Walpole, une querelle éclate entre le roi et le prince de Galles [15]. Walpole et d’autres qui se sont opposés au gouvernement se rassemblent souvent à Leicester House [16] pour combiner leur action politique. Walpole devient également l’ami intime de l’épouse du prince de Galles, Caroline de Brandebourg-Ansbach . En 1720, il améliore encore sa position en provoquant une réconciliation entre le prince de Galles et le roi.
Walpole continue, par ailleurs, à être une figure influente à la Chambre des communes. Il est particulièrement actif dans la lutte contre l’une des propositions les plus significatives du gouvernement, la loi sur la pairie [17]. Walpole provoque l’abandon provisoire du projet de loi en 1719, puis son rejet définitif l’année suivante.
Cette défaite conduit Lord Stanhope et Lord Sunderland à se réconcilier avec leurs adversaires ; Walpole rentre au Cabinet comme caissier des forces, et Townshend devient Lord Président du Conseil. Mais ce retour au pouvoir amène la perte de la faveur du prince de Galles, qui éprouve toujours le plus profond mépris pour le gouvernement de son père.
La dégringolade formidable du South Sea Stock qu’il avait prédite obligea le gouvernement à recourir à ses bons offices pour relever le crédit public et la banque d’Angleterre gravement compromis en 1720. Il y réussit et redevint chancelier de l’Echiquier en 1721. Il laissa à son beau-frère Townshend la direction des affaires étrangères.
Conseillé par Walpole, le Parlement essaie de résoudre la crise financière. Les domaines des directeurs de la compagnie sont confisqués et employés à soulager la douleur des victimes, et les actions de la Compagnie des mers du sud sont divisées entre la Banque d’Angleterre et l’East India Company. La crise a sensiblement endommagé la crédibilité du roi et du parti Whig, mais Walpole défend l’un et l’autre avec une éloquence habile à la Chambre des Communes.
Il fut vivement combattu par John Carteret qui intrigua contre lui avec les confidents allemands du roi. Il fut assez fort pour obtenir le renvoi de Carteret qui fut remplacé comme secrétaire d’Etat par le duc de Newcastle en 1724. Mais il se forma contre lui une opposition formidable dirigée par tous les hommes de talent qu’il écartait de propos délibéré de son cabinet.
Avec Lord Townshend ils mènent une politique favorable à la paix, particulièrement en ouvrant des pourparlers avec la France et la Prusse en 1725 en vue d’une alliance. La Grande-Bretagne, libérée des menaces jacobites [18], de guerre et de crise financière, se développe et devient prospère, assurant à Robert Walpole la faveur de George 1er.
En 1725, il est créé chevalier de Bath [19] et, en 1726, chevalier de l’ordre de la Jarretière [20]. Par ailleurs, on accorde à son fils aîné une baronnie.
Ses ennemis redoublèrent d’efforts, fondèrent le Craftsman [21] en 1726, dont chaque numéro fut un acte d’accusation contre Walpole, contre sa famille, contre la corruption érigée en système de gouvernement.
L’avènement de George ll , qui ne l’aimait pas en 1727, parut devoir lui porter un coup fatal. Mais Walpole spécula avec bonheur sur l’avarice du roi et se l’attacha en faisant augmenter sa liste civile, et en obtenant la signature du traité de Séville en 1729 [22], qui ruina les dernières espérances des jacobites. Il redevint plus puissant que jamais et pu se débarrasser de Townshend en 1730.
Ce n’est toutefois qu’après la démission de Lord Townshend en 1730 que sa prééminence devint indiscutable.
Pendant les années suivantes, Walpole est plus puissant que jamais. Après s’être assuré de l’appui de la reine Caroline, et ainsi du roi George II, il se sert du patronage royal pour accorder des honneurs et obtenir des postes pour ses amis politiques. Il choisit les membres de son Cabinet, et les force à agir en commun, si nécessaire, ce qu’aucun chef de gouvernement n’avait pu réaliser auparavant. En raison de cette influence, Walpole peut-être considéré effectivement comme le premier « premier ministre ».
Malgré une forte opposition, Walpole conserve l’appui du peuple et de la Chambre des Communes grâce à une politique pacifique, qui lui permet de ne pas alourdir les impôts. En 1733, il parvient à empêcher l’entrée de la Grande-Bretagne dans la Guerre de Succession de Pologne [23]. Cependant, la même année, Il encourut l’impopularité en voulant remanier les droits de douanes sur le tabac et les vins, dans l’idée de faire de Londres un port libre et le marché du monde. Brûlé en effigie, accablé de pétitions, il fut obligé de renoncer à son dessein.
Walpole accepte de retirer son projet avant que le Parlement n’ait voté, mais il écarte les politiciens qui ont osé s’opposer à lui. Walpole perd ainsi une partie considérable des élus whigs, qui rejoignent l’opposition.
Après les élections générales de 1734, les partisans de Walpole constituent toujours une majorité à la Chambre des Communes, mais ils sont moins nombreux qu’avant. Par ailleurs, bien qu’il ait maintenu sa suprématie parlementaire, sa popularité commence à s’affaiblir. En 1736, une augmentation de l’impôt sur le gin crée des émeutes à Londres. À Édimbourg [24], de nouvelles émeutes, bien plus sérieuses, éclatent, après que le roi eut gracié un capitaine de la garde qui avait ordonné à ses troupes de tirer sur un groupe de protestataires. Bien que ces événements aient diminué la popularité de Walpole, ils ne parviennent pas à ébranler sa majorité au Parlement.
La domination de Walpole sur la Chambre des Communes est accentuée par la facilité avec laquelle il obtient le rejet du projet de Sir John Barnard pour réduire l’intérêt sur la dette nationale. Walpole parvient également à persuader le Parlement de voter la Loi de licence de 1737, sur la réglementation des théâtres de Londres [25]. Cette loi marque le dédain qu’il éprouve pour Pope, Swift, Fielding et d’autres figures littéraires qui attaquent son gouvernement dans leurs œuvres.
L’année 1737 est également marquée par la mort de la reine Caroline, amie intime de Walpole. Cette mort, cependant, ne brise pas l’influence personnelle de Walpole sur George II, qui s’est montré fidèle envers son premier ministre durant les années précédentes. Toutefois, la domination de Walpole à la tête du gouvernement ne cesse de diminuer. Ses adversaires obtiennent un soutien de poids en la personne du prince de Galles, qui se brouille avec son père, le roi. Plusieurs jeunes politiciens, y compris William Pitt l’Ancien et George Grenville , forment une faction connue sous le nom de « jeunes patriotes » et rejoignent le prince de Galles dans l’opposition.
En 1742, quand la Chambre des Communes se prépare à étudier la validité d’une élection partielle gagnée dans le Chippenham [26], Walpole et d’autres s’accordent à considérer qu’il s’agira d’un vote de défiance. Battu à la Chambre des Communes, Walpole accepte de démissionner du gouvernement. Parmi les raisons qui expliquent sa démission, on peut noter que le roi a accepté de l’élever à la Chambre des Lords [27] en tant que comte d’Orford* le 6 février 1742. Cinq jours plus tard, il abandonne officiellement le pouvoir. Son gouvernement fut le plus long de l’histoire anglaise.
Robert Walpole meurt à Londres en 1745 dans sa 69ème année. Il est enterré dans sa ville natale de Houghton.