Deuxième fils de Robert Spencer , 2ème comte de Sunderland et d’Anne Digby, fille de George Digby , 2ème comte de Bristol. À la mort de son frère aîné, Henry, en septembre 1688 à Paris, Charles Spencer devient l’héritier de la pairie.
Appelé par John Evelyn , il effectue une partie de ses études à l’université d’Utrecht [1] et entre en 1695 à la Chambre des communes [2] en tant que représentant de Tiverton [3].
La même année, il épouse Arabella, fille de Henry Cavendish. Elle meurt en 1698. Il épouse en 1700 Anne Spencer , fille du 1er duc de Marlborough John Churchill et de Sarah Churchill. C’est une alliance importante pour Sunderland et ses descendants. Elle lui permet de rentrer dans la vie politique et plus tard, le titre de duc de Marlborough ira à la famille Spencer.
Ayant hérité de la pairie en 1702, Sunderland devient l’un des commissaires pour l’union entre l’Écosse et l’Angleterre. En 1705, il est envoyé à Vienne en tant que représentant. Il a des idées républicaines et s’est parfois opposé à la reine Anne, notamment lorsque celle-ci décide de donner une subvention à son mari, Georges de Danemark .
Grâce à l’influence du duc de Marlborough, il entre en fonction au Secretary of State for the Southern Department [4] en décembre 1706. De 1708 à 1710, il est l’un des cinq Whigs [5] appelé communément la “Junte Whigs”, qui dominent le gouvernement mais comptent beaucoup d’ennemis. La reine ne l’apprécie pas et en juin 1710, il est renvoyé. Elle lui offre une pension de 3000£ par an mais il refuse et déclare que s’il ne pouvait pas avoir l’honneur de servir son pays, il ne le pillerait pas.
Sunderland continue à prendre part à la vie publique et communique beaucoup avec la Maison de Hanovre, intéressée par la succession de la reine Anne, alors mourante. Il fait la connaissance de George de Hanovre en 1706 mais quand celui-ci monte sur le trône, il lui garantit seulement la position sans importance de Lord lieutenant d’Irlande [6].
En 1715, Sunderland devient Lord du sceau privé [7]. Après une visite à Georges 1er, il devient en 1717 Secretary of State for the Southern Department. Position qu’il conserve même lorsqu’il devient Premier Lord du Trésor [8] et qu’il cumule aussi avec la charge de Lord Président du Conseil [9]. Il est intéressé par une proposition de loi destinée à limiter le nombre de représentants à la Chambre des Lords. Le projet échoue notamment à cause de l’opposition de Robert Walpole. En 1719, il devient l’un des principaux mécènes de la Royal Academy of Music [10], qui joue de l’opéra baroque [11].
Sa seconde femme meurt en avril 1716. En 1717, il épouse une irlandaise fortunée, Judith Tichborne, fille de Sir Benjamin Tichborne et d’Elizabeth Gibbs.
La faillite de la Compagnie des mers du Sud [12] le ruine politiquement. Il y avait fait quelques investissements, mais n’en a pas profité financièrement. Cependant, l’opinion publique s’est soulevée contre lui et c’est seulement grâce aux efforts de Walpole qu’il est acquitté par la Chambre des communes.
En avril 1721, il quitte ses fonctions mais garde son influence sur Georges 1er jusqu’à sa mort le 19 avril 1722.