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L’histoire pour le plaisir

Pyrrhon d’Élis

jeudi 29 décembre 2016, par lucien jallamion

Pyrrhon d’Élis (360-275 av. jc)

Philosophe sceptique

Pyrrhon d'Élis Philosophe sceptique. Source : wiki/ Pyrrhon d'Élis/ domaine publicOriginaire d’Élis [1], ville provinciale du nord-ouest du Péloponnèse. Son activité philosophique se situe vers 320 av. jc, avec, pour disciples, Philon d’Athènes et Timon de Phlionte, un brillant poète philosophe qui vécut dans sa familiarité pendant vingt ans. Il est considéré par les sceptiques [2] anciens comme le fondateur de ce que l’on a appelé le pyrrhonisme.

Fils de Plistarque, il fut élève de Bryson, fils de Stilpon. Vivant dans la pauvreté, il reçut une formation de peintre, mais il était un artiste médiocre. Il fut l’élève d’Euclide de Mégare, puis d’ Anaxarque qu’il suivit en Inde dans la campagne d’Asie d’Alexandre le Grand en 334. Il y étudia avec les gymnosophistes [3] et en Perse, où il fut instruit par les Mages.

À son retour à Élis, il mena une vie simple et régulière, indifférent et serein, avec sa sœur Philista en vendant des cochons de lait. Il aimait à rester seul pour méditer.

D’après Diogène Laërce, son égalité d’âme ne fut prise en défaut que deux fois : il s’enfuit devant un chien, et il se mit en colère contre sa sœur.

On suppose qu’il était devenu agnostique [4] et s’abstenait de donner son opinion sur tout sujet.

Pyrrhon n’a rien écrit, mais son disciple Timon de Phlionte, et les sceptiques tardifs comme Énésidème , et surtout Sextus Empiricus, nous ont laissé des textes dans lesquels ils discutaient de la méthode pour parvenir à l’état d’incompréhension [5] et au bonheur de ne savoir absolument rien.

Le philosophe Épicure, qui l’admirait de loin, était toujours curieux de connaître ce que Pyrrhon venait de dire ou de faire. Quant aux Éléens [6], ils étaient tellement fiers de Pyrrhon qu’ils le couvrirent d’honneurs. Il était très estimé de ses concitoyens et fut nommé grand prêtre. Il fut aussi fait citoyen d’honneur d’Athènes.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Jean-Paul Dumont, Les Sceptiques grecs, Textes choisis, PUF, 3° éd., 1996.

Notes

[1] Élis était une cité grecque située au nord-ouest du Péloponnèse, à l’ouest de l’Arcadie. Elle était la capitale de l’Élide. La ville d’Olympie dépendant de son territoire, Élis avait la charge d’organiser les Jeux olympiques antiques.

[2] Le scepticisme (du grec skeptikos, « qui examine ») est au sens strict une doctrine philosophique selon laquelle la pensée humaine ne peut déterminer la vérité avec certitude.

[3] probablement des ascètes jaïns, qui respectent une doctrine de nécessaire pluralité de points de vue nommée « Anekantavada » qui a pu inspirer le scepticisme à venir, ou des ascètes shivaïtes, ces ordres religieux pratiquant une nudité liée au vœu de non-possession/aparigraha

[4] L’agnosticisme ou pensée de l’interrogation est une attitude de pensée considérant la vérité de certaines propositions concernant notamment l’existence de Dieu ou des dieux comme inaccessible à l’intelligence humaine. L’agnosticisme n’est pas forcément incompatible avec l’athéisme ou le théisme même si certains agnostiques refusent de trancher. Si le degré de scepticisme varie selon les individus, les agnostiques s’accordent pour dire qu’il n’existe pas de preuve définitive en faveur de l’existence ou de l’inexistence du divin, et affirment l’impossibilité de se prononcer en ce qui concerne la connaissance et aussi, parfois, en ce qui concerne la croyance ou la non-croyance.

[5] acatalepsie

[6] habitants de Elis