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Marcus Aurelius Claudius Gothicus dit Claude II ou Claude le Gothique

jeudi 26 septembre 2019, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 12 août 2011).

Marcus Aurelius Claudius Gothicus dit Claude II ou Claude le Gothique (vers214-270)

Empereur romain de septembre 268 à sa mort en 270

Il fut nommé maître de cavalerie [1] après la tentative d’usurpation de Auréolus puis participa vraisemblablement à la conspiration des généraux illyriens [2] qui éliminèrent Gallien, son prédécesseur, en septembre 268.

Avec l’appui de ces militaires, il prend le pouvoir pour mettre fin à l’anarchie militaire et aux sécessions qui déchiraient l’Empire romain. Il offre l’exemple type de l’empereur soldat dont Maximin le Thrace a offert l’ébauche 30 ans plus tôt, une naissance modeste, une carrière exclusivement militaire et un avancement dû à ses seules qualités personnelles.

Ayant promis la vie sauve à Auréolus après la mort de Gallien, il le laisse néanmoins massacrer par ses troupes après la reddition de Milan [3] où ce dernier s’est réfugié après sa défaite contre Gallien.

Le nouvel empereur démontre alors ses qualités de stratège en écrasant près du lac de Garde [4] des Alamans [5] qui menaient des incursions en Italie du Nord en 269.

Fort de ce succès, il se rend ensuite à Rome pour recevoir l’investiture du Sénat de la Ville. Cette formalité accomplie, il rassemble toutes les forces disponibles et marche sur les Balkans, menacés par une invasion de Goths [6] qui sévissent déjà dans les provinces danubiennes. Il remporte en 269 à Naïssus [7] en Mésie [8] supérieure une victoire très difficilement acquise et peu décisive. Mais elle est fort habilement exploitée par la propagande impériale, ce qui lui permet de gagner son glorieux surnom de Gothique.

Cependant, il faut encore aux légions romaines plusieurs mois de dures campagnes et d’escarmouches sanglantes pour liquider les bandes errantes de barbares et détruire la flotte avec laquelle les Goths ravageaient les côtes de Grèce et d’Asie Mineure [9]. Ce n’est finalement que vers l’année 270 que les Goths furent refoulés à l’est du Danube.

Il ne parvient cependant pas à mettre un terme aux séditions, l’empire romain des Gaules passant de Postumus à Marius puis à Victorinus, mais l’Espagne et la Gaule lyonnaise [10] se rallièrent à lui. Mais, le royaume de Palmyre [11] étend sa domination vers l’Égypte, la Syrie et l’Asie Mineure et se place de ce fait en état de sécession.

Au mois d’août 270, et alors qu’il semble voué à un règne long et glorieux, il s’éteint à Sirmium [12], victime de l’épidémie de peste qui décima son armée.

Son frère cadet, Quintillus fut proclamé empereur par la troupe et accepté par le Sénat mais l’armée du Danube lui préfèra Aurélien. Une fois encore, c’est elle qui impose son choix face à l’élu du Sénat.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article du petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 266

Notes

[1] Le maître de cavalerie (en latin : magister equitum) est, durant la République romaine, l’assistant qu’un dictateur romain doit nommer, une sorte de chef d’état-major. À partir du 1er siècle av. jc, le titre est utilisé par l’armée romaine comme titre honorifique. Le grade de magister equitum, associé à de véritables pouvoirs de commandement, réapparaît durant le Bas-Empire romain.

[2] L’Illyrie est un royaume fondé à Shkodra, Albanie actuelle, en 385 av.jc, par le roi Bardylis. Annexée par Rome durant l’Antiquité, elle désignera plus tard une région historique des côtes de la rive orientale de l’Adriatique, correspondant à peu près actuellement à l’ouest de la Croatie, de la Slovénie, de la Bosnie-Herzégovine, du Montenegro de l’Albanie et du Kosovo.

[3] Milan est une ville d’Italie située au nord de la péninsule, à proximité des Alpes. Chef-lieu de la région Lombardie, située au milieu de la plaine du Pô.

[4] Le lac de Garde est un lac des Alpes italiennes. C’est le plus grand lac du pays.

[5] Les Alamans ou Alémans étaient un ensemble de tribus germaniques établies d’abord sur le cours moyen et inférieur de l’Elbe puis le long du Main, où ils furent mentionnés pour la première fois par Dion Cassius en 213. Ces peuples avaient pour point commun de rivaliser avec les Francs, sans doute à l’origine un autre regroupement d’ethnies établies plus au nord sur la rive droite du Rhin. Le royaume alaman désigne le territoire des Alamans décrit à partir de 269.

[6] Les Goths faisaient partie des peuples germaniques. Selon leurs propres traditions, ils seraient originaires de la Scandinavie. Ils provenaient peut-être de l’île de Gotland. Mais ils pourraient également être issus du Götaland en Suède méridionale ou bien du Nord de la Pologne actuelle. Au début de notre ère, ils s’installèrent dans la région de l’estuaire de la Vistule. Dans la seconde partie du 2ème siècle, une partie des Goths migrèrent vers le sud-est en direction de la mer Noire. Dès le 3ème siècle les Goths étaient fixés dans la région de l’Ukraine moderne et de la Biélorussie où ils furent probablement rejoints par d’autres groupes qui ont été plus ou moins intégrés dans la tribu. Les Goths formaient un seul peuple jusqu’à la fin du 3ème siècle. Après un premier affrontement avec l’Empire romain dans le sud-est de l’Europe au début du siècle, ils se séparèrent en deux groupes : les Greuthunges à l’Est et les Tervinges à l’Ouest qui deviendront par la suite les Ostrogoths ou « Goths brillants », à l’Est, et les Wisigoths ou « Goths sages » à l’Ouest.

[7] La bataille de Naissus se déroula en 268 ou 269 entre les armées goths et les légions romaines menées par l’empereur Gallien et les futurs empereurs Claude, le commandant en chef et Aurélien, le chef de la cavalerie.

[8] La Mésie est une contrée balkanique de l’Europe ancienne, entre le Danube et la Macédoine. Elle recouvre un territoire inclus dans le nord de l’actuelle Bulgarie, l’actuelle Serbie et une petite partie de la Roumanie. Initialement peuplée par les Thraces, la région accueille à partir du 8ème siècle av. jc des colons grecs qui s’installent sur le littoral. Au 1er siècle av. jc, les Romains, maîtres de la zone, y fondent la province de Mésie, qui fera partiellement partie de l’empire d’Orient par la suite.

[9] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[10] La Gaule lyonnaise était une des trois provinces (avec la Gaule aquitaine et la Gaule belgique) créées par Auguste au début de son principat à partir des conquêtes effectuées par Jules César en Gaule entre 58 et 51/50 av. jc. Le sud de la Gaule et la vallée du Rhône, jusqu’à Vienne, sont alors déjà romains, depuis leur conquête effectuée antérieurement entre 125 et 121 av. jc. Cette dernière région constitue une province distincte, de rang sénatorial, la Narbonnaise, tandis que Gaules lyonnaise, aquitaine et belgique sont des provinces impériales. Ces trois dernières provinces issues du découpage augustéen se trouvaient cependant réunies, à travers les notables gaulois à la tête des cités, dans le cadre d’une assemblée commune, à vocation politique et religieuse, liée au culte impérial, le Sanctuaire fédéral des Trois Gaules, et dont le siège se situait face à la colonie romaine de Lugdunum (Lyon), à la confluence entre Saône et Rhône, lieu nommé condate ou ad confluentes. Cette province a compté au moins 23 peuples dont les Ségusiens ou Ségusiaves et les Éduens.

[11] Palmyre est une oasis du désert de Syrie, à 210 km au nord-est de Damas. C’est au 1er siècle av jc que la cité est mentionnée dans les sources gréco-romaines. Elle faisait partie d’un réseau marchand reliant la Syrie à la Mésopotamie et à la côte méditerranéenne. La Bible attribue la construction de Palmyre au roi Salomon

[12] Sirmium, aujourd’hui Sremska Mitrovica, dans la provicnce de Voïvodine, en Serbie était une cité romaine située dans la province de Pannonie. Originellement fondée par les Celtes au 3ème siècle av. jc et conquise par les Romains au 1er siècle av. jc, elle fut la capitale économique de la province de Pannonie et l’une des quatre capitales de l’Empire romain au temps de la Tétrarchie. L’actuelle région de Syrmie lui doit son nom.