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Esdras

vendredi 28 janvier 2022, par ljallamion (Date de rédaction antérieure : 21 décembre 2012).

Esdras

Prêtre et scribe juif

Il mena environ 5000 exilés Judéens [1] de Babylone [2] à Jérusalem [3] en 459 av. jc. Il a reconstitué la communauté juive dispersée sur le fondement de la Torah [4] et avec un accent sur la loi. Selon la Bible hébraïque, il a résolu la menace identitaire que posent les mariages mixtes entre Juifs et étrangers et a apporté une lecture précise de la Torah. Sa connaissance de la Torah est considérée comme ayant été égale à celle de Moïse. Comme Moïse, Hénoch et David, Esdras a reçu le titre honorifique de scribe et est appelé Esdras le Scribe dans la tradition juive. Il est aujourd’hui, chez les juifs, le symbole des courants anti-diaspora.

La 7ème année du règne de Artaxerxès 1er Longue-Main, roi de Perse [5], Esdras fut chargé par le roi de se rendre à Jérusalem pour y faire une enquête civile et religieuse sur les conditions d’existence de la communauté juive et pour l’exhorter à observer la loi de Dieu. Esdras détenait une lettre du roi, ordonnant aux autorités de la province située au-delà du fleuve de livrer au scribe l’argent et les vivres nécessaires au service du Temple, et d’exempter d’impôts tous ceux qui s’occupaient de la maison de Dieu.

Esdras reçut la permission de conduire en Judée un nouveau groupe d’exilés juifs, outre ceux qui avaient accompagné Zorobabel et le grand prêtre  [6] Josué, 80 ans auparavant en 538 av. jc.

Lorsqu’il rassembla et inspecta les Juifs désireux de retourner en Judée, Esdras ne trouva parmi eux aucun Lévite [7] de rang inférieur, il le fit savoir à leur chef qui persuada quelques Lévites de se joindre à Esdras.

Esdras atteignit Jérusalem 4 mois plus tard, le 1er jour du 5ème mois. Il remit aux responsables de la maison de Dieu les ustensiles qu’il avait reçus pour elle ; il offrit des holocaustes et transmit les ordres du roi aux gouverneurs des pays au-delà du fleuve.

Il fut profondément affligé de découvrir que des Juifs de Judée et même des cohanim [8] exilés avaient, contrairement à la Torah, épousé des femmes païennes : il réussit à persuader la plupart d’entre eux de se séparer de ces étrangères. 13 ans plus tard, lorsque Néhémie fut revenu à Jérusalem et eut restauré ses murailles, Esdras présida à la lecture de la loi de Moïse au peuple. Selon Flavius Josèphe, Esdras mourut vers l’époque où Eliachib devint grand-prêtre.

Esdras a créé la grande assemblée [9] de 120 sages dont auraient fait partie les prophètes Aggée , Malachie et Zacharie ainsi que Daniel .

Cette assemblée évolua avec le temps pour devenir le Sanhédrin [10], tribunal suprême et arbitre de la loi juive. Sous son autorité, cette assemblée aurait édité les livres de Daniel [11], Esther [12] et Ézéchiel [13].

Esdras aurait aussi été le disciple de Baruch ben Neria , le scribe du prophète Jérémie .

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia/ Portail Israël antique et Juifs dans l’Antiquité/ Personnalité de l’Israël antique

Notes

[1] La Judée est le nom historique et biblique d’une région montagneuse qui correspond aujourd’hui à une partie de la Cisjordanie et du sud d’Israël. Son nom vient de la tribu de Juda dont elle constituait le territoire. Dans l’Antiquité, c’était une région plutôt reculée au relief escarpé. La Judée a été le centre de plusieurs royaumes et provinces antiques : le royaume de Juda à l’âge du fer, la province perse de Yehoud Medinata, les dynasties des hasmonéens et des hérodiens puis la province romaine de Iudaea.

[2] Babylone était une ville antique de Mésopotamie. C’est aujourd’hui un site archéologique majeur qui prend la forme d’un champ de ruines incluant des reconstructions partielles dans un but politique ou touristique. Elle est située sur l’Euphrate dans ce qui est aujourd’hui l’Irak, à environ 100 km au sud de l’actuelle Bagdad, près de la ville moderne de Hilla. À partir du début du 2ème millénaire av. jc, cette cité jusqu’alors d’importance mineure devient la capitale d’un royaume qui étend progressivement sa domination à toute la Basse Mésopotamie et même au-delà, sous le règne de Hammurabi dans la première moitié du 18ème siècle av. jc.

[3] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[4] La Torah ou Thora est, selon la tradition du judaïsme, l’enseignement divin transmis par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï et retransmis au travers de ses cinq livres ainsi que l’ensemble des enseignements qui en découlent. Elle est composée de cinq livres désignés en hébreu par un des premiers mots du texte et traditionnellement en français : la Genèse (Berēshīṯ : Commencement), l’Exode (Shemōṯ : Noms), le Lévitique (Wayyiqrā : Et il appela), les Nombres (Bamiḏbar : Dans le désert) et le Deutéronome (Devarim : Paroles). Elle contient, selon la tradition juive, 613 commandements

[5] L’Empire achéménide est le premier des Empires perses à régner sur une grande partie du Moyen-Orient. Il s’étend alors au nord et à l’ouest en Asie Mineure, en Thrace et sur la plupart des régions côtières de la mer Noire ; à l’est jusqu’en Afghanistan et sur une partie du Pakistan actuels, et au sud et au sud-ouest sur l’actuel Iraq, sur la Syrie, l’Égypte, le nord de l’Arabie saoudite, la Jordanie, Israël et la Palestine, le Liban et jusqu’au nord de la Libye. Le nom « Achéménides se rapporte au clan fondateur qui se libère vers 556 av. jc de la domination des Mèdes, auparavant leurs suzerains, ainsi qu’au grand empire qui résulte ensuite de leur fusion. L’empire fondé par les Achéménides s’empare de l’Anatolie en défaisant la Lydie, puis conquiert l’Empire babylonien et l’Égypte, unissant les plus anciennes civilisations du Moyen-Orient dans une seule entité politique de façon durable. L’Empire achéménide menace par 2 fois la Grèce antique et prend fin, vaincu par Alexandre le Grand, en 330 av. jc.

[6] Le grand prêtre est le titre que portait le premier des prêtres dans la religion israélite ancienne et dans le judaïsme classique, depuis l’émergence de la nation israélite jusqu’à la destruction du Second Temple de Jérusalem. Les grands prêtres, comme d’ailleurs tous les prêtres, appartenaient à la lignée d’Aaron. Pendant la période du Second Temple, le grand prêtre exerça souvent la charge de président du Sanhédrin. Son rôle déclina avec l’occupation romaine (à partir de 63 av. jc) puis la fonction de grand Prêtre disparut avec la destruction du Second Temple.

[7] La tribu de Lévi est une des 12 tribus d’Israël. Cette tribu relève du patriarcat de Lévi qui est le 3ème fils de Jacob, fils d’Isaac, lui-même fils d’Abraham. Sa mère se nomme Léa (Léah), fille de Laban.

[8] Un cohen est un prêtre du dieu d’Israël. Bien que la Bible ambitionne de faire des Israélites un « royaume de cohanim » (Exode 19:6), elle est, au sens propre du terme, conférée aux seuls descendants mâles d’Aaron, le frère de Moïse de la tribu de Lévi. Le cohen des ères biblique et antique a pour tâche d’assurer le culte du Temple et l’offrande des sacrifices, la bénédiction du peuple d’Israël, l’évaluation des marques soupçonnées de conférer l’impureté, et l’application de la loi divine.

[9] La Grande Assemblée, Grande Synagogue ou Grand Synode est, selon la tradition juive rabbinique, une assemblée de Sages créée à l’époque d’Esdras ; elle aurait assuré la direction spirituelle du peuple juif au retour d’exil de 410 à 310 avant Jésus Christ, à une époque où la transmission de l’enseignement est essentiellement orale. Ils auraient fait évoluer radicalement la physionomie du judaïsme en le détachant du culte lié au temple et en érigeant l’étude comme mitzva suprême. Au-delà de la tradition, sur un plan historique on ne sait rien de cette institution ni de la façon dont elle était constituée, pas plus qu’on ne peut en établir une chronologie.

[10] Le Sanhédrin est l’assemblée législative traditionnelle du peuple juif ainsi que son tribunal suprême qui siège normalement à Jérusalem. Son nom n’est pas d’origine hébraïque mais dérive du grec sunédrion, signifiant « assemblée siégeante ». Composé de 71 sages experts en Loi Juive, il doit comporter 23 membres pour décider en matière judiciaire ; il est alors nommé petit sanhédrin et siège dans les principales villes.

[11] Le Livre de Daniel, écrit en hébreu et en araméen, fait partie de la Bible hébraïque (Tanakh) (plus précisément des Ketouvim) et de la Bible chrétienne (plus précisément des Prophètes de l’Ancien Testament). Le texte de la Bible chrétienne contient une partie supplémentaire appelée partie deutérocanonique, et écrite en grec. Le livre décrit des événements se déroulant de la captivité du peuple juif à Babylone sous Nabuchodonosor II, le roi de Babylone entre 605 et 562 av. jc, jusqu’à l’époque séleucide sous Antiochos IV, entre 175 et 163 av. jc.

[12] Le livre ou rouleau d’Esther est le vingt-et-unième livre de la Bible hébraïque. Il fait partie des Ketouvim selon la tradition juive et des Livres historiques de l’Ancien Testament selon la tradition chrétienne. Il rapporte une série d’événements se déroulant sur plusieurs années : Esther, d’origine juive, est la favorite du plus puissant souverain de son époque Xerxès 1er. Or, sous son règne, le grand vizir Haman intrigue et obtient de pouvoir exterminer toute la population juive. Devant pareille menace, Mardochée fait appel à sa cousine Esther afin qu’elle obtienne du roi l’annulation du décret qui les condamne. Xerxès 1er informé par prend toutes les mesures nécessaires pour protéger la population juive, et condamne le vizir, ainsi que tous ses fils, à être pendus au poteau destiné initialement à Mardochée.

[13] Le Livre d’Ézéchiel est un texte du Tanakh (Ancien Testament pour les chrétiens) écrit par le prophète Ézéchiel parmi les exilés de Babylonie. Les dates extrêmes donnent entre 593 av. jc et 571 av. jc. Le livre contient des reproches et des menaces contre les Israélites avant le siège de Jérusalem, des oracles contre les nations, des consolations pour le peuple déporté, et l’annonce d’un rétablissement religieux et politique en terre d’Israël