Né à Vérone [1], sa famille occupait un rang distingué.
Son père fut l’hôte de César. Il possédait, sur les magnifiques bords du lac de Garde [2], une propriété qui couvrait la presqu’île de Sirmione [3].
II vint à Rome pour y compléter sans doute son éducation, fut accueilli par la société aristocratique, et s’y livra aux plaisirs des fils de famille, en même temps qu’il cultiva la poésie et se créa par là d’illustres amitiés. Il fut protégé par le grand orateur Hortensius, poète lui-même, par l’historien Cornelius Nepos, son compatriote. Asinius Pollion, Quintilius Varus, dont Horace a pleuré la mort dans “l’ode Quis desiderio”, sont également nommés dans ses vers, ainsi que Cicéron.
Mais il fut lié particulièrement avec le groupe des poètes de l’école moderne, surtout avec Helvius Cinna , l’auteur d’une petite épopée dans le goût alexandrin, intitulée “Zmyrna”, et Licinius Calvus, orateur puissant et poète célèbre par ses épigrammes [4] et ses élégies [5], dont le nom est inséparable de celui de Catulle.
Le grand événement de sa vie est sa liaison avec la femme dont il a immortalisé la beauté et les vices, et qui n’est autre, que Clodia Metelli , soeur du tribun Clodius Pulcher et femme de Quintus Caecilius Metellus Celer.
Vers 60, il perdit un frère tendrement aimé, qui mourut en Troade [6], dans un voyage dont le motif nous est inconnu. Trois années après, avec son ami Helvius Cinna, il accompagna Memmius, préteur [7] de Bithynie [8]. A son retour, il visita la tombe de son frère, et revint dans sa propriété du lac de Garde, où il vécut quelque temps. C’est là qu’en 54 il se réconcilia avec Jules César qu’il avait poursuivi de cruelles épigrammes, et l’on suppose qu’il mourut peu après, à l’âge de 34 ans.
Les poèmes de Catulle, répandus d’abord isolément dans le public, furent réunis par lui dans un recueil qu’il dédia à l’historien Cornélius Népos, son compatriote. Ce recueil comprend 3 parties. La première renferme de courtes pièces sur des sujets divers, tendres, passionnées, violentes, sarcastiques, où l’auteur a fait usage de différents mètres iambiques et lyriques. La deuxième comprend les grands poèmes, épiques ou élégiaques, imités sinon traduits du grec. Enfin, la troisième partie contient une quarantaine d’épigrammes, également en distiques élégiaques.
Il a composé aussi des strophes avec trois ou quatre glycons et un phéreicrate ; il a fait enfin deux essais de la strophe saphique, qu’Horace devait bientôt perfectionner.