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Valerius Catullus dit Catulle

jeudi 15 août 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 10 décembre 2012).

Valerius Catullus dit Catulle (87-54 av. jc)

Poète latin

Valerius Catullus dit Catulle Poète latin

Né à Vérone [1], sa famille occupait un rang distingué.

Son père fut l’hôte de César. Il possédait, sur les magnifiques bords du lac de Garde [2], une propriété qui couvrait la presqu’île de Sirmione [3].

II vint à Rome pour y compléter sans doute son éducation, fut accueilli par la société aristocratique, et s’y livra aux plaisirs des fils de famille, en même temps qu’il cultiva la poésie et se créa par là d’illustres amitiés. Il fut protégé par le grand orateur Hortensius, poète lui-même, par l’historien Cornelius Nepos, son compatriote. Asinius Pollion, Quintilius Varus, dont Horace a pleuré la mort dans “l’ode Quis desiderio”, sont également nommés dans ses vers, ainsi que Cicéron.

Mais il fut lié particulièrement avec le groupe des poètes de l’école moderne, surtout avec Helvius Cinna , l’auteur d’une petite épopée dans le goût alexandrin, intitulée “Zmyrna”, et Licinius Calvus, orateur puissant et poète célèbre par ses épigrammes [4] et ses élégies [5], dont le nom est inséparable de celui de Catulle.

Le grand événement de sa vie est sa liaison avec la femme dont il a immortalisé la beauté et les vices, et qui n’est autre, que Clodia Metelli , soeur du tribun Clodius Pulcher et femme de Quintus Caecilius Metellus Celer.

Vers 60, il perdit un frère tendrement aimé, qui mourut en Troade [6], dans un voyage dont le motif nous est inconnu. Trois années après, avec son ami Helvius Cinna, il accompagna Memmius, préteur [7] de Bithynie [8]. A son retour, il visita la tombe de son frère, et revint dans sa propriété du lac de Garde, où il vécut quelque temps. C’est là qu’en 54 il se réconcilia avec Jules César qu’il avait poursuivi de cruelles épigrammes, et l’on suppose qu’il mourut peu après, à l’âge de 34 ans.

Les poèmes de Catulle, répandus d’abord isolément dans le public, furent réunis par lui dans un recueil qu’il dédia à l’historien Cornélius Népos, son compatriote. Ce recueil comprend 3 parties. La première renferme de courtes pièces sur des sujets divers, tendres, passionnées, violentes, sarcastiques, où l’auteur a fait usage de différents mètres iambiques et lyriques. La deuxième comprend les grands poèmes, épiques ou élégiaques, imités sinon traduits du grec. Enfin, la troisième partie contient une quarantaine d’épigrammes, également en distiques élégiaques.

Il a composé aussi des strophes avec trois ou quatre glycons et un phéreicrate ; il a fait enfin deux essais de la strophe saphique, qu’Horace devait bientôt perfectionner.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Imago Mundi/Catulle

Notes

[1] Vérone est une très ancienne ville italienne, dans la région de Vénétie (plaine du Pô), sur les rives de l’Adige, à proximité du lac de Garde.

[2] Le lac de Garde (en italien : lago di Garda ou lago Benaco) est un lac des Alpes italiennes. Avec une superficie de 367 km2 et une profondeur maximale de 346 m, il est le plus grand lac d’Italie.

[3] Sirmione est une commune italienne de la province de Brescia, en région Lombardie. Situé à l’extrémité d’une presqu’île qui s’avance dans le lac de Garde et occupé depuis l’époque romaine, le lieu est de nos jours un centre touristique important. Au 1er siècle av. jc, le poète Catulle (Caius Valerius Catullus) est le premier à chanter les louanges de la presqu’île de Sirmione.

[4] À l’origine, une épigramme est une inscription, d’abord en prose, puis en vers, qu’on gravait sur les monuments, les statues, les tombeaux et les trophées, pour perpétuer le souvenir d’un héros ou d’un événement. À partir du 4ème siècle av. jc, l’épigramme devient une petite pièce de poésie sur un sujet quelconque, imitant par sa brièveté les inscriptions, offrant une pensée ingénieuse ou délicate exprimée avec grâce et précision. Les plus anciennes épigrammes ne revêtent qu’un caractère pratique, visant à identifier le propriétaire ou la personne dédiant l’objet.

[5] Les Élégies sont un recueil de poésie élégiaque du poète romain Tibulle. L’éducation de Tibulle à la campagne a une influence considérable dans son œuvre ; il célèbre à la fois l’amour hétérosexuel et homosexuel.

[6] La Troade est une ancienne région historique du nord-ouest de l’Asie mineure délimitée au nord par la Propontide, au sud par le golfe d’Adramyttion (qui donne sur l’île de Lesbos) et à l’Est par le mont Ida qui culmine à plus de 1700 m. Elle est quelquefois appelée Teucrie par les poètes, du nom de son premier roi Teucros. On y trouve les ruines de la ville de Troie. Cette région et l’Éolide faisaient partie de la Mysie.

[7] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.

[8] La Bithynie est un ancien royaume au nord-ouest de l’Asie Mineure, actuellement situé en Turquie. Située au bord du Pont-Euxin, elle était limitée par la Paphlagonie à l’est, la Galatie et la Phrygie au sud, la Propontide et la Mysie à l’ouest. Les Bithyniens sont, selon Hérodote et Xénophon, d’origine thrace. Ils forment d’abord un État indépendant avant d’être annexés par Crésus, qui ajoute leur territoire à la Lydie. Ils passent ensuite sous domination perse, où la Bithynie est incluse dans la satrapie de Phrygie. Mais dès avant Alexandre le Grand, la Bithynie retrouve son indépendance. Nicomède 1er est le premier à se proclamer roi. Durant son long règne de 278 à 243av jc, le royaume connaît la prospérité et jouit d’une position respectée parmi les petits royaumes d’Asie Mineure. Cependant, le dernier roi, Nicomède IV, échoue à contenir le roi Mithridate VI du Pont. Restauré sur le trône par l’Empire romain, il lègue par testament son royaume à Rome en 74 av jc. La Bithynie devient alors province romaine. Sous Auguste elle devient province sénatoriale en 27av jc puis province impériale en 135.