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L’histoire pour le plaisir

Antoine Godeau

samedi 19 octobre 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 15 novembre 2012).

Antoine Godeau (1605-1672)

Homme de lettres et évêque français

Né à Dreux [1], cousin et ami de Conrart, il fréquente le salon de Mme de Scudéry et l’hôtel de Rambouillet [2] où sa petite taille lui valut le surnom de “Nain de Julie”. Julie étant Julie d’Angennes dite Mlle de Rambouillet . Il devient l’un des premiers membres de l’Académie française [3] en 1634.

Il prit part à la rédaction des Statuts et prononça le troisième discours : Contre l’éloquence ; il écrivit des préfaces, des ouvrages religieux, des oraisons funèbres dont celle de Louis XIII,“ la Vie de saint Augustin”, “l’histoire ecclésiastique des 4 premiers siècles”, des poésies chrétiennes. Ordonné prêtre à Paris le 7 mai 1636, Richelieu lui octroie le 15 mai l’évêché de Grasse [4] en 1636. Il devient membre de la Compagnie du Saint-Sacrement [5] en1639, crée à Grasse en 1640 un Mont de Piété [6] pour venir en aide aux plus démunis.

Il devient évêque de Vence [7] en 1638, mais ne pouvant obtenir la réunion des 2 diocèses, il opta pour celui de Grasse. Il meurt à Vence le 21 avril 1672.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Yves Giraud (édit.), Antoine Godeau (1605-1672). De la galanterie à la sainteté, Actes des journées commémoratives, Grasse, 21-24 avril 1972, Klincksieck, Paris, 1975.

Notes

[1] Dreux est une commune française située dans le département d’Eure-et-Loir en région Centre-Val de Loire. C’est la deuxième plus grande ville du département par sa population après Chartres. Au cours des guerres de religion, le 19 décembre 1562, se déroula la Bataille de Dreux entre l’armée catholique et royale de Catherine de Médicis, régente du royaume de France et comtesse de Dreux, et les troupes protestantes du prince Louis de Condé et de l’amiral de Coligny. Les catholiques remportèrent la victoire, mais au prix de 8 000 morts laissés sur le champ de bataille. La ville de Dreux fut ensuite assiégée à deux reprises par Henri IV en 1590, sans succès, puis en 1594, après quoi les fortifications de la ville furent démantelées.

[2] L’hôtel de Rambouillet est un hôtel parisien connu pour le salon littéraire que Catherine de Vivonne, épouse d’Angennes, marquise de Rambouillet tient de 1608 jusqu’à sa mort en 1665. Il était situé rue Saint-Thomas-du-Louvre (rue perpendiculaire à la rue Saint-Honoré, au sud de celle-ci), approximativement à l’emplacement de l’actuel pavillon Turgot du Louvre.

[3] L’Académie française, fondée en 1634 et officialisée le 29 janvier 1635, sous le règne de Louis XIII par le cardinal de Richelieu, est une institution française dont la fonction est de normaliser et de perfectionner la langue française. Elle se compose de quarante membres élus par leurs pairs. Intégrée à l’Institut de France lors de la création de celui-ci le 25 octobre 1795, elle est la première de ses cinq académies. La mission qui lui est assignée dès l’origine, et qui sera précisée le 29 janvier 1635 par lettres patentes de Louis XIII, est de fixer la langue française, de lui donner des règles, de la rendre pure et compréhensible par tous, donc d’uniformiser cette dernière. Elle doit dans cet esprit commencer par composer un dictionnaire : la première édition du Dictionnaire de l’Académie française est publiée en 1694 et la neuvième est en cours d’élaboration. L’Académie française rassemble des personnalités marquantes de la vie culturelle : poètes, romanciers, dramaturges, critiques littéraires, philosophes, historiens et des scientifiques qui ont illustré la langue française, et, par tradition, des militaires de haut rang, des hommes d’État et des dignitaires religieux.

[4] Le diocèse de Grasse (en latin : dioecesis Grassensis) était un diocèse de l’Église catholique en France, de 1244 à 1801. Son siège était la cathédrale Notre-Dame-du-Puy de Grasse.

[5] La Compagnie du Saint-Sacrement est une société secrète catholique fondée en 1630 par Henri de Lévis, duc de Ventadour, et dissoute en 1666 par Louis XIV. Elle doit son nom à l’Eucharistie. Composée de notables, membres du clergé ou laïcs, elle est appelée « Parti des dévots ». La création et l’œuvre de la Compagnie s’inscrivent dans le mouvement de la Contre-Réforme issue du concile de Trente au milieu du 16ème siècle en réaction à la naissance du protestantisme et dans le contexte de la naissance de la Société de l’oratoire de Jésus. Si elle est officiellement un organisme de charité dont la mission est de faire « tout le bien possible et éloigner tout le mal possible », elle est soutenue par Rome dans sa politique de répression à l’égard des dissidents, notamment en luttant contre les protestants, en encourageant la dénonciation, la condamnation et l’exécution des personnes ayant manqué de respect à la religion. La création des Missions étrangères de Paris en 1658 est en grande partie liée au soutien de la Compagnie, à laquelle appartenaient ses deux fondateurs, François Pallu et Pierre Lambert de La Motte. Le rôle des Missions étrangères rappelle l’importance des questions d’évangélisation pour la Compagnie. René II de Voyer de Paulmy d’Argenson a écrit qu’il y voyait son benjamin, le plus cher enfant de sa vieillesse, l’ouvrage le plus spirituel et le plus rempli de foi qu’il eût jamais entrepris.

[6] Un mont-de-piété est un organisme de prêt sur gage, qui a pour mission de faciliter les prêts d’argent, notamment en faveur des plus démunis.

[7] Le diocèse de Vence (en latin : Dioecesis Venciensis) est un ancien diocèse de l’Église catholique en France. Il est un des diocèses historiques de la Provence.