Issu d’une famille calviniste [1], ayant reçu une éducation pour entrer dans le commerce, commença trop tard ses études pour apprendre les langues anciennes et s’appliqua à l’italien, l’espagnol et la connaissance approfondie de la langue française. En 1627, il acquiert une charge de conseiller secrétaire du Roi et de ses finances, et commence à inviter chez lui des hommes de lettres.
Il avait pris l’habitude, vers 1629, de recevoir chez lui, au 135, rue Saint-Martin, des esprits cultivés dont Jean Chapelain, Antoine Godeau, François Le Metel sieur de Boisrobert secrétaire de Richelieu, Claude de Malleville, Nicolas Faret, Jacques de Serisay, Philippe Habert, Jean Desmarets sieur de Saint-Sorlin, Paul Pelisson et Jean Ogier de Gombauld. Ce salon devait connaître une destinée fabuleuse.
En effet, le cardinal Richelieu ayant eu vent en 1634, de ces rencontres littéraires, proposa aux participants de se former en société officielle. Il en dresse les lettres patentes et en rédige les règlements en 1635. Ce groupement devint l’Académie Française [2] dont le premier secrétaire perpétuel fut Conrart lui-même, malgré son attachement inébranlable à la religion protestante, Richelieu le maintient dans cette fonction jusqu’à sa mort.
Il a une influence primordiale sur la première vague des grandes traductions françaises, et que l’on appellera plus tard "les belles infidèles". Il collabore avec Vaugelas au texte définitif de la traduction de Quinte-Curce. Avec Chapelain, il joue un rôle important dans les débats de l’Académie sur Le Cid.