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L’histoire pour le plaisir

Madeleine de Scudéry

samedi 6 février 2021, par ljallamion

Madeleine de Scudéry (1607-1701)

Femme de lettres française

Son œuvre littéraire marque l’apogée du mouvement précieux [1]. Fille de Georges de Scudéry lieutenant du port du Havre [2], et de Madeleine de Martel de Goustimesnil, elle est orpheline dès l’âge de 6 ans et c’est son oncle, un ecclésiastique, qui élève Madeleine de Scudéry avec son frère Georges, lui fait découvrir les lettres, la danse, la musique et qui, par ses entrées à la Cour, lui fait rencontrer des personnes influentes et intégrer le salon de l’hôtel de Rambouillet [3], au milieu des années 1630. Elle s’installe définitivement à Paris en 1640, suivant son frère.

Elle apprend également la danse. Elle est pressentie pour être la gouvernante des nièces du cardinal Mazarin.

Sapho, était le surnom, selon la mode du temps, de cet auteur du 17ème siècle qui est une habituée de l’hôtel de Rambouillet avant de lancer, en 1652, son propre salon littéraire, qui donna longtemps le ton de la préciosité, dont elle était l’une des plus célèbres représentantes.

La plupart des célébrités de l’époque, Madame de La Fayette, Madame de Sévigné, et Charles de Sainte-Maure (duc de Montausier) , François VI de La Rochefoucauld, Valentin Conrart, Jean Chapelain, Simon Arnauld de Pomponne et Paul Pellisson-Fontanier dit Paul Pellisson honorèrent régulièrement les samedis de Mademoiselle de Scudéry de leurs conversations érudites et galantes, se désignant également par des surnoms. Le salon se passe dans Le Marais [4], d’abord rue du Temple [5], puis rue de Beauce [6].

Elle participe en 1642 à la rédaction du “Recueil des femmes illustres”, plus particulièrement à la partie de L’épitre aux Dames. Elle accompagne son frère à Marseille, entre 1644 et 1647, qui y exerce une charge de gouverneur.

Elle est, sous le nom de son frère Georges, qui n’a jamais hésité à endosser la paternité d’un grand nombre d’écrits de sa sœur, l’auteur à succès de longs romans galants à clé dépourvus de toute vraisemblance historique où se reconnaissent aisément les portraits de personnages tels que Condé [7], Madame de Longueville, etc. transposant dans l’Antiquité la vie de la société mondaine de son temps.

Madeleine de Scudéry a néanmoins fait tenir, dans “Artamène” ou “le grand Cyrus”, des propos contre le mariage très violent à son héroïne du nom de Sappho, qui va jusqu’à dire que cette institution est une tyrannie. Sur ce point, elle sera cohérente avec elle-même en restant célibataire jusqu’à sa mort.

Ce roman est également considéré par certains critiques littéraires comme le premier roman moderne dans la mesure où, sa publication n’ayant pas été interrompue par la Fronde, cette œuvre, sans faire l’apologie de la sédition politique, laisse transparaître les sympathies sans illusions de Madeleine de Scudéry pour les Frondeurs.

Avec Pellisson, avec qui elle a entretenu une relation de grande fidélité, elle a influencé La Fontaine et Molière qui semble pourtant l’avoir ridiculisée sous le nom de “Magdelon”, diminutif de Madeleine, dans “les Précieuses ridicules”. Elle a également été la première femme à recevoir le prix de l’éloquence de l’Académie française [8], pour son Discours sur la Gloire.

Elle a été membre de l’Académie des Ricovrati. [9]

Elle est inhumée au cimetière de l’église Saint-Nicolas-des-Champs [10].

Un jardin porte son nom en sa mémoire dans le 3e arrondissement de Paris

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Madeleine de Scudéry/ Portail de la littérature française/ Catégories : Romancière française du XVIIe siècle

Notes

[1] La mode précieuse, entre 1626 et 1662, visait à modifier et embellir les mœurs et la langue française. Ses excès furent la cible des satires de Molière dans Les Précieuses ridicules et Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux, de Jean de La Fontaine dans La Fille, de Michel de Pure avec La Précieuse, ou encore d’Antoine Baudeau de Somaize. Le classicisme, tel celui de Jean Racine, s’en est différencié.

[2] Le Havre est une commune française du Nord-Ouest de la France située dans le département de la Seine-Maritime, située sur la rive droite de l’estuaire de la Seine, au bord de la Manche. Son port est le deuxième de France après celui de Marseille pour le trafic total et le premier port français pour les conteneurs. Le 8 octobre 1517, François 1er signe la charte de fondation du port dont les plans sont confiés d’abord au vice-amiral Guyon le Roy. La Tour François 1er, dite la « grosse tour », en défend l’entrée. Malgré les difficultés liées au terrain marécageux et aux tempêtes, le port du Havre accueille ses premiers navires en octobre 1518. Le roi se déplace lui-même en 1520, rend perpétuels les privilèges des Havrais et leur donne ses propres armoiries constituées d’une salamandre. La fonction militaire est aussi encouragée : Le Havre est un des points de rassemblement de la flotte française pendant les guerres. Des navires partent également pêcher la morue à Terre-Neuve.

[3] L’hôtel de Rambouillet est un hôtel parisien connu pour le salon littéraire que Catherine de Vivonne, épouse d’Angennes, marquise de Rambouillet tient de 1608 jusqu’à sa mort en 1665. Il était situé rue Saint-Thomas-du-Louvre (rue perpendiculaire à la rue Saint-Honoré, au sud de celle-ci), approximativement à l’emplacement de l’actuel pavillon Turgot du Louvre.

[4] Le Marais est un quartier parisien historique, situé dans la plus grande partie des 3ème et 4ème arrondissements de Paris, sur la rive droite de la Seine. Le Marais est une ancienne zone de marécages comprenant dans sa partie nord depuis le 12ème siècle des terres du domaine féodal d’ordres religieux, parmi lesquels l’ordre du Temple et l’abbaye Saint-Martin-des-Champs, qui s’y installent et lotissent d’anciennes terres agricoles de leur domaine au fil des siècles. L’enceinte de Charles V fortifiée édifiée de 1356 à 1358 fixe sa limite au nord-est et à l’est. Le quartier devient le lieu privilégié de résidence de la noblesse et de la grande bourgeoisie parisienne au 17ème siècle qui fait construire des hôtels particuliers dont un grand nombre subsistent. À partir du milieu du 18ème siècle le quartier est progressivement délaissé par l’élite parisienne au profit du Faubourg Saint-Honoré et du faubourg Saint-Germain plus proches de la cour de Versailles et qui offrent plus d’espace.

[5] La rue du Temple est une des plus vieilles rues de Paris, située entre les 3e et 4e arrondissements, dans le quartier du Marais. La rue du Temple doit son nom à l’ordre des Templiers, installé au milieu du 13ème siècle dans ce quartier dit quartier du Temple encore de nos jours.

[6] La rue de Beauce se situe en plein cœur du quartier du Marais dans le 3e arrondissement de Paris. Henri IV avait formé le projet de faire bâtir dans le quartier du Marais une grand place qui serait nommée « place de France », sur laquelle devaient aboutir plusieurs rues portant chacune le nom d’une province. C’est ainsi que cette rue porte le nom de la province de Beauce.

[7] La maison de Condé est une branche cadette de la maison capétienne de Bourbon, elle-même cadette des Capétiens. Elle est fondée par le prince Louis 1er, prince de Condé en 1546, cinquième fils du prince Charles IV, duc de Vendôme et aîné de la maison de Bourbon. Le prince Louis 1er était le frère d’Antoine, roi de Navarre et père du roi Henri IV. Cette maison s’éteint le 27 août 1830, à la mort du prince Louis VI, prince de Condé,père du duc d’Enghien au château de Chantilly.

[8] L’Académie française, fondée en 1634 et officialisée le 29 janvier 1635, sous le règne de Louis XIII par le cardinal de Richelieu, est une institution française dont la fonction est de normaliser et de perfectionner la langue française. Elle se compose de quarante membres élus par leurs pairs. Intégrée à l’Institut de France lors de la création de celui-ci le 25 octobre 1795, elle est la première de ses cinq académies. La mission qui lui est assignée dès l’origine, et qui sera précisée le 29 janvier 1635 par lettres patentes de Louis XIII, est de fixer la langue française, de lui donner des règles, de la rendre pure et compréhensible par tous, donc d’uniformiser cette dernière. Elle doit dans cet esprit commencer par composer un dictionnaire : la première édition du Dictionnaire de l’Académie française est publiée en 1694 et la neuvième est en cours d’élaboration. L’Académie française rassemble des personnalités marquantes de la vie culturelle : poètes, romanciers, dramaturges, critiques littéraires, philosophes, historiens et des scientifiques qui ont illustré la langue française, et, par tradition, des militaires de haut rang, des hommes d’État et des dignitaires religieux.

[9] L’Académie des Ricovrati, est une Académie fondée à Padoue en 1599 à l’initiative d’un noble vénitien, l’abbé Federico Cornaro. Fondée en présence de vingt-cinq autres personnes distinguées, parmi lesquelles Galilée, l’Académie des Ricovrati tire son nom de « Ricovrati » (abrités) de l’image d’une caverne avec une ouverture aux deux extrémités et abritée par un olivier, avec la devise empruntée à Boèce) qu’elle s’est donné pour blason. À la fin du 17ème siècle, l’Académie des Ricovrati avait été parmi le petit nombre d’Académies à recevoir des femmes en leur sein, parmi lesquelles la première femme en Europe à recevoir un diplôme universitaire, Elena Cornaro Piscopia en 1669, Anne Dacier en 1679, Madeleine de Scudéry en 1685 et Maria Selvaggia Borghini en 1689.

[10] dans l’actuel 3ème arrondissement de Paris