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François Hédelin dit Abbé François d’Aubignac

mercredi 15 novembre 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 13 novembre 2012).

François Hédelin dit Abbé François d’Aubignac (1604-1676)

Critique dramatique-Abbé d’Aubignac et de Meymac

Fils de Claude Hédelin, avocat au parlement, et de Catherine Paré, fille du chirurgien Ambroise Paré, il fut d’abord destiné au barreau.

Après avoir achevé ses études, il exerça la profession d’avocat à Nemours [1], où son père avait acheté la charge de lieutenant général. Il abandonna bientôt le barreau pour l’état ecclésiastique, et devint précepteur du duc de Fronsac Jean Armand de Maillé, neveu du cardinal de Richelieu.

Peu de temps après, il fut pourvu de l’abbaye d’Aubignac, puis de celle de Meymac [2]. L’élève, devenu majeur, fit à son maître une pension de 4 000 livres, pour laquelle d’Aubignac eut un procès à soutenir après la mort du duc, en 1646. Cette mort fut, pour l’abbé d’Aubignac, un coup de foudre qui lui fit perdre les pensées de la fortune et des plaisirs de la vie. Il continua cependant à s’occuper de littérature. Sur la fin de ses jours, il se retira à Nemours, où il mourut le 25 juillet 1676.

Il se livra à la littérature, et fut en relation avec les plus beaux esprits de son temps. Passionné de littérature il écrit quelques romans et tragédies [3]. Il est principalement connu pour avoir édifié la règle des trois unités pour le théâtre classique et par ses querelles avec Pierre Corneille, dont il attaqua les tragédies, et avec Ménage, contre lequel il publia Térence justifié.

Il soutint un des premiers qu’Homère est un personnage chimérique, et que les poèmes qu’on lui attribue ne sont qu’un recueil de morceaux détachés.

Irrité de voir que, dans l’examen de ses tragédies, Pierre Corneille ne faisait nulle mention de lui, d’Aubignac se déchaîna contre ce grand homme, et, saisissant toutes les occasions de l’attaquer, il fit imprimer deux Dissertations concernant le poème dramatique, en forme de remarques sur les deux tragédies de M. Corneille, intitulées “Sophonisbe et Sertorius”.

Corneille, alarmé, s’en plaignit et voulut faire arrêter l’impression. N’ayant pu en venir à bout, il engagea un de ses amis à publier les Défenses de la Sophonisbe et du Sertorius. L’abbé d’Aubignac y répliqua par ses Troisième et quatrième Dissertations concernant la tragédie de M. Corneille, intitulée “Œdipe”, et Réponse à ses calomnies.

D’Aubignac travailla jusqu’à la fin de sa vie à retoucher la Pratique du Théâtre et y ajouta un chapitre entier sur les discours de piété dans les tragédies.

P.-S.

[Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Marie-Christine Pioffet, « Esquisse d’une poétique de l’allégorie à l’âge classique : la glose de l’abbé d’Aubignac », Études littéraires, no 43 (2),‎ 2012

Notes

[1] Nemours est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne. La ville est connue pour son château-musée du 12ème siècle, ainsi que pour le musée départemental de Préhistoire d’Île-de-France.

[2] En 1085, Archambaud III, vicomte de Comborn, fonde un monastère qui est érigé en abbaye en 1147. Au début du 12ème siècle des reliques de saint Léger y sont reçues comme don. L’abbaye voit alors affluer de nombreux pèlerins. En 1265, Eble VII de Ventadour octroie aux habitants une charte de franchises. Meymac devient une ville protégée par des remparts. En 1379, la cité est pillée par Geoffroy Tête-Noire et sa bande de routiers. En 1633, la peste décime la population, la ville ne retrouvera plus jamais son prestige passé.

[3] La Pucelle d’Orléans, Zénobie, Sainte Catherine, Erixene, Palene, Terence justifié

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