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Anne d’Autriche

vendredi 3 décembre 2021, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 9 novembre 2012).

Anne d’Autriche (1601-1666)

Reine de France

Anne d'Autriche Reine de France

Fille aînée de Philippe III d’Espagne et de Marguerite d’Autriche. Le 25 décembre 1615, alors âgée de 14 ans elle épousa Louis XIII.

Ce mariage, longuement négocié, symbolisa le rapprochement de la France et de la maison d’Autriche [1], donc la fin de la politique étrangère d’Henri IV. Le mariage fut loin d’être heureux et à la différence de caractère entre les 2 époux s’ajouta pendant 22 ans sa stérilité. En outre, c’est peu de dire qu’incapable de comprendre la politique de Richelieu, elle a haï le ministre qui entendait faire de la France un véritable Etat et une grande puissance.

Les nombreuses absences du roi laissent à Anne d’Autriche la latitude de croire qu’elle peut se mêler de politique. Mais elle va de faux pas en faux pas, parce qu’elle laisse supposer qu’elle n’a pas été insensible à la beauté et au charme de l’ambassadeur d’Angleterre qu’est George Villiers (1er duc de Buckingham) , parce qu’elle semble impliquée dans les conspirations que Gaston d’Orléans échafaude contre son frère le roi, parce qu’en opposition à Richelieu elle prend fait et cause pour le parti des dévots, parce qu’alors que la France est en guerre avec l’Espagne elle ne cesse de correspondre avec son frère, Philippe IV d’Espagne. En août 1637, au château de Chantilly, elle fut interrogée comme une criminelle, dut signer des vœux et une promesse de bonne conduite à l’avenir.

Si surprenant que cela paraisse, elle se trouva enceinte quelques mois après. La naissance de Louis XIV le 5 septembre 1638, donnait enfin un dauphin [2] et les troubles liés à l’absence d’héritier mâle s’éloignaient.

À la mort de Louis XIII, la reine obtient du Parlement de Paris la cassation du testament du roi et la régence du royaume pendant la minorité de Louis XIV. Elle conserve à ses côtés Mazarin, que Richelieu avait choisi pour successeur.

La nomination de Mazarin comme 1er ministre transformèrent la reine qui, par amour pour son fils, fit un revirement extraordinaire et donna son accord entier à la poursuite de la politique de Richelieu. Là fut le paradoxe de cette femme qui ne fut ni l’épouse secrète de Mazarin ni sa maîtresse, mais qui, incarnant le pouvoir royal, trouva l’énergie durant la Fronde de tenir tête aux révoltés, puis de poursuivre la guerre jusqu’à la paix des Pyrénées le 7 novembre 1659 par laquelle son fils Louis XIV épousait sa nièce Marie-Thérèse.

Après la mort de Mazarin en 1661 et la prise du pouvoir par Louis XIV, Anne d’Autriche continua à protéger l’Église et les dévots, elle appuya l’action de Saint Vincent de Paul, fit édifier le Val de Grâce [3] et protégea les Arts et les Lettres.

Le 20 janvier 1666, à 65 ans, elle meurt au Louvre. Elle est inhumée à Saint-Denis. Son cœur est au Val de Grâce.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Oliver Mallick, « Au service de la reine. Anne d’Autriche et sa maison (1616-1666)

Notes

[1] La maison de Habsbourg ou maison d’Autriche est une importante Maison souveraine d’Europe connue entre autres pour avoir fourni tous les empereurs du Saint Empire romain germanique entre 1452 et 1740, ainsi qu’une importante lignée de souverains d’Espagne et de l’empire d’Autriche, puis de la double monarchie austro-hongroise. La dynastie a pris le nom de « Maison de Habsbourg-Lorraine » depuis 1780.

[2] Le titre de dauphin était attribué à sa naissance au fils aîné du roi de France régnant. En cas de mort du Dauphin, son frère cadet recevait à sa place le titre de dauphin. Dauphin fut à l’origine le surnom, puis le titre, des seigneurs du Dauphiné de Viennois, comtes d’Albon-Viennois et, à partir du « transport » du Dauphiné au royaume de France, en 1349, le titre porté par le fils aîné du roi de France.

[3] Notre-dame du Val de Grâce, est une église de style classique baroque français originellement destinée à être l’église de l’abbaye royale du Val de Grâce située dans le 5e arrondissement de Paris, place Alphonse Laveran. Les bâtiments de l’ancienne abbaye accueillent aujourd’hui le musée du service de santé des armées, la bibliothèque centrale du Service de santé des armées, et l’École du Val de Grâce, anciennement École d’Application du Service de Santé des Armées. Le même îlot militaire comprend l’hôpital d’instruction des armées du Val de Grâce, situé sur l’ancien potager de l’abbaye.