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Spitaménès dit Artaxerxès

samedi 11 décembre 2021, par ljallamion (Date de rédaction antérieure : 13 août 2012).

Spitaménès dit Artaxerxès (mort en 328 av. jc)

La perse dans l'antiquitéNoble perse qui a lutté contre Alexandre le Grand. Au début de l’année 329 il livre le satrape Bessos, l’assassin de Darius III, avec la complicité d’Oxyartès, le père de Roxane, future épouse d’Alexandre.

Mais ce geste n’est pas destiné à s’allier les bonnes grâces d’Alexandre. Au contraire, Spitaménès, qui se proclame roi sous le nom d’Artaxerxès, prend la tête de la résistance des peuples de Sogdiane [1] et de Bactriane [2], les Saces [3] et les Massagètes [4] en particulier. Il assiège Marankanda [5], capitale de la Sogdiane, tandis qu’Alexandre lutte plus au nord contre les Scythes [6] fin 329, début 328. Fort d’une troupe d’archers montés, il inflige un grave défaite aux troupes envoyées contre lui dans la vallée du Polytimétos [7]. Il massacre ensuite la garnison de Zariapsa.

Durant l’hiver 329-328, il profite du séjour d’Alexandre à Marankanda pour s’attaquer à la Bactriane d’où il est chassé avec grande difficulté par le satrape [8] Artabaze. En décembre 328, Coénus , le général envoyé par Alexandre, le défait.

Il est tué lorsque les Massagètes, inquiets de la réaction d’Alexandre, qui vient de signer un traité avec les Scythes après les avoir défaits et qui pacifie avec brutalité la Sogdiane, le trahissent et portent sa tête à Alexandre.

Il est le père d’Apama, mariée à Séleucos lors des noces de Suse [9] en 324.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Waldemar Heckel, Who’s who in the age of Alexander the Great : A prosopography of Alexander’s empire, Oxford, Blackwell Publishing, 2006, 389 p. (ISBN 1-4051-1210-7).

Notes

[1] La Sogdiane ou Sogdie est une région historique recouvrant en partie l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et l’Afghanistan et englobant les villes historiques de Samarcande et Boukhara et la vallée irriguée de Zeravchan (ancienne Polytimetus). Elle se situe au nord de la Bactriane, à l’est de Khwarezm et au sud-est de Kangju entre l’Oxus (Amou-Daria) et le Jaxartes (Syr-Daria). La Sogdiane fut la 18ème province de l’Empire perse achéménide, selon l’Inscription de Behistun de Darius 1er.

[2] La Bactriane ou Bactrie est une région à cheval sur les États actuels d’Afghanistan, du Pakistan, de la Chine, du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan et aussi un peu du Turkménistan, située entre les montagnes de l’Hindū-Kūsh et la rivière Amou-Daria. Elle était beaucoup plus grande autrefois. Elle avait pour bornes : au sud les Paropamisades et l’Inde ; au nord, la Sogdiane ; à l’est, la Scythie extra Imaum ; à l’ouest, l’Hyrcanie, et contenait, entre autres contrées, la Margiane, la Guriane, la Bubacène, le pays des Tochares et des Marucéens.

[3] Les noms Saces ou Sakas désignent, de manière assez floue, des peuples cavaliers indo-européens de langues iraniennes, qui vivaient dans l’Antiquité en Asie centrale, dans la steppe eurasienne, en pasteurs nomades, mercenaires, marchands et parfois caravaniers ou pillards de la route de la soie reliant l’Europe orientale au monde chinois. Il s’agit des branches orientales des peuples scythes, qui sont le plus souvent mentionnées dans les sources perses sous le terme saka. Les Scythes étaient un vaste ensemble d’indo-européens d’Eurasie centrale.

[4] Les Massagètes sont un peuple cavalier nomade de l’Antiquité, de langue indo-européenne scythique vivant dans la steppe eurasienne sur un territoire allant de la mer d’Aral et de la mer Caspienne (au-delà de l’Araxe, précise Hérodote) jusqu’aux limites de l’empire perse, puis de l’empire d’Alexandre. Leur nom signifie les « Grands1 Gètes », dans le sens de forts. Ils sont probablement apparentés aux Scythes, avec lesquels certains auteurs anciens les ont parfois confondus.

[5] Samarcande ou parfois Samarkand est une ville d’Ouzbékistan, capitale de la province de Samarcande. Elle fut une des plus grandes cités d’Asie centrale. Lors de ces différentes occupations, Samarcande a abrité des communautés religieuses diversifiées et est devenue le foyer de plusieurs religions tel que le Bouddhisme, le Zoroastrisme, l’Hindouisme, le Manichéisme, le Judaïsme et l’Église de l’Orient. Les armées des Omeyyades sous Qutayba ben Muslim conquièrent la ville vers 710. Après la conquête de la Sogdiane, l’Islam devient la religion dominante à Samarcande où beaucoup d’habitants se convertissent. Selon la légende, durant le règne des Abbassides, le secret de la fabrication du papier est obtenu de deux Hans, prisonniers faits lors de la Bataille de Talas en 751. Cette invention permit la fondation de la première papeterie de Samarcande et se diffusa dans le reste du monde islamique et plus tard en Europe

[6] Les Scythes sont un ensemble de peuples nomades, d’origine indo-européenne, ayant vécu entre le 7ème siècle et le 3ème siècle av. jc dans les steppes eurasiennes, une vaste zone allant de l’Ukraine à l’Altaï, en passant par le Kazakhstan. Les Perses désignaient ces peuples par le nom de Saka, francisé en Saces. Les sources assyriennes mentionnent les Saces dès 640 avant l’ère chrétienne.

[7] actuel Zeravchan (ou Seravchan) en Ouzbékistan

[8] Un satrape est le gouverneur d’une satrapie, c’est-à-dire une division administrative de l’Empire perse.

[9] Dans le cadre de ses conquêtes de territoires orientaux, Alexandre le Grand ordonne en 325 av jc des noces, entre ses troupes macédoniennes et des femmes perses ou iraniennes. Ces noces ont pour but de rapprocher les populations et ainsi légitimer l’unité du royaume. Il épouse alors Stateira, une fille de Darius III. Celui-ci avait été tué 5 ans auparavant. Alexandre se marie aussi, lors de ces noces, avec Parysatis, une fille du roi de Perse Artaxerxès III.