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Pierre Philarge dit Pierre de Candie ou Alexandre V

mercredi 5 février 2025, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 7 août 2012).

Pierre Philarge dit Pierre de Candie ou Alexandre V (1340-1410)

Anti-pape de 1409 à 1410

Pierre Philarge dit Pierre de Candie ou Alexandre V Anti-pape de 1409 à 1410. Source : wiki/ Alexandre V (antipape) Illustration extraite de la Chronique de Nuremberg/ domaine public Il fut élu pape à Pise [1] sous le nom d’Alexandre V durant le Grand Schisme d’Occident [2]. Comme tous les papes d’Avignon et les papes de Pise de cette époque, il est aujourd’hui considéré par l’Église catholique romaine comme un antipape [3].

Il naît à Candie [4] en Crète [5] alors vénitienne de parents inconnus et entre chez les Franciscains [6]. Ses talents sont tels qu’on l’envoie étudier à l’université d’Oxford [7] puis à celle de Paris [8]. Le Grand Schisme d’Occident se produit pendant son séjour à Paris. Il supporte alors le camp du pape de Rome Urbain VI. Il s’installe en Lombardie [9] où, grâce au duc de Milan [10] Jean Galéas Visconti, il devient évêque, d’abord à Plaisance [11] en 1386, puis à Vicence [12] en 1389, avant de devenir archevêque de Milan [13] en 1402. Il enseigne également la théologie à Pavie [14] et mène de nombreuses missions diplomatiques dans toute l’Europe.

Créé cardinal par le pape de Rome Innocent VII le 12 juin 1405, le même jour que les futurs papes Grégoire XII et Martin V, il consacre toute son énergie à la réunification de l’Église, divisée entre 2 papes rivaux. Il est l’un des promoteurs du concile de Pise [15], ce qui provoque le mécontentement de Grégoire XII qui le prive alors de son archevêché et de sa dignité de cardinal. Le concile de Pise, ouvert le 25 mars 1409, dépose le pape de Rome Grégoire XII et celui d’Avignon Benoît XIII, mais ceux-ci refusent de s’effacer. Les cardinaux présents choisissent Pierre de Candie pour occuper le trône pontifical qu’ils tiennent pour vacant. Il est élu pape sous le nom d’Alexandre V le 26 juin 1409 et couronné le 7 juillet suivant... son élection ne réussissant qu’à créer un troisième pape rival !

Pendant les 10 mois de son règne, il promet plus qu’il ne réalise un certain nombre de réformes : il abandonne les droits de dépouille et de procuration et rétablit le système de l’élection canonique pour les cathédrales et les principaux monastères. Il distribue avec prodigalité les faveurs papales dont profitent avant tout les ordres mendiants. Pour contrer Grégoire XII et pour étendre son influence avec l’assistance de la France, il excommunie Ladislas, roi de Naples [16], et nomme à sa place Louis II d’Anjou, prétendant à ce royaume soutenu jusqu’alors par le pape d’Avignon. Il lève des troupes qui s’emparent de Rome en janvier 1410, mais il préfère s’installer à Bologne [17].

C’est dans cette ville qu’il meurt subitement dans la nuit du 3 au 4 mai 1410 à l’âge de 69 ans. Il est inhumé dans l’église Saint-François de Bologne [18].

Il est auteur d’un traité sur l’Immaculée Conception.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Alexandre V (antipape)/ Portail du catholicisme/ Catégories  : Franciscain italien/ Évêque de Brescia/ Évêque de Plaisance/ Évêque de NovareÉvêque de Vicence/ Archevêque de Milan/ Cardinal italien du 15ème siècle créé par Innocent VII/ Antipape

Notes

[1] Pise est une ville italienne chef-lieu de la province de même nom en Toscane. Elle est célèbre dans le monde principalement pour sa tour penchée. Elle est traversée par le fleuve Arno et située sur la via Aurelia.

[2] On appelle grand schisme d’Occident (ou Grand Schisme) la crise pontificale qui touche le catholicisme au tournant des 14ème et 15ème siècles (1378-1417), divisant pendant 40 ans la chrétienté catholique en 2 courants rivaux. Cette crise survient en Europe en pleine guerre de Cent Ans, à la faveur des transformations d’un système féodal qui ne répond plus aux besoins d’une société en pleine mutation. En effet, l’Église catholique n’a plus le rôle culturel et social qui était le sien au début du Moyen Âge et qui l’avait rendue indispensable à l’exercice du pouvoir. Au Moyen Âge tardif, les mutations économiques induisent la création d’États modernes que l’Église n’a plus les moyens de rassembler culturellement. Sur le terrain politique, cela se traduit par l’affrontement du roi de France Philippe le Bel et du pape Boniface VIII qui cherchent à affirmer la primauté absolue de leur pouvoir. En Italie, les luttes du pape et de l’empereur débouchent sur l’affrontement entre guelfes et gibelins du 12ème au 14ème siècle. Ces tensions et conflits aboutissent dans un premier temps à l’installation en 1309 de la papauté en Avignon puis en 1378, au Grand Schisme. Celui-ci, inscrit dans une crise profonde du sentiment et de la pensée religieuse, est marqué par deux successions pontificales simultanées, l’une à Rome et l’autre en Avignon (dont les tenants en titre sont qualifiés d’antipapes par leurs adversaires). L’Église, dont une partie du rôle social et culturel a été prise en charge par la bourgeoisie depuis le 13ème siècle, sort moralement et spirituellement affaiblie de cette crise : le gallicanisme se développe, les particularismes nationaux s’exacerbent, le sentiment religieux se modifie, de nouvelles hérésies émergent.

[3] Un antipape est une personne qui a exercé la fonction et porté le titre de pape, mais dont l’avènement à cette charge n’est pas ou plus reconnu aujourd’hui comme régulier et valable par l’Église catholique.

[4] Héraklion ou aussi Candie est une ville grecque située sur la côte nord, au centre de l’île de Crète. Elle est le chef-lieu du dème d’Héraklion, du district régional d’Héraklion, et la capitale de la périphérie de Crète, mais aussi celle du diocèse décentralisé du même nom.

[5] La Crète, est une île grecque, autrefois appelée « île de Candie ». Cinquième île de la mer Méditerranée en superficie, elle est rattachée en 1913 à la Grèce

[6] Moines de l’ordre mineur de frères laïcs mendiants fondé par saint François d’Assise en 1209, sur les principes rigoureux de l’humilité totale et de la pauvreté extrême. Les franciscains ont une mission de prédication itinérante. Au 13ème siècle, l’ordre se divise, malgré les tentatives de conciliation de saint Bonaventure, entre les adeptes de la règle de pauvreté originelle et les spirituels, qui jugent la mission d’enseignement incompatible avec la misère matérielle. Malgré ces dissensions, et les diverses branches qui en découlent, les franciscains poursuivent une lutte active contre les hérésies et se répandent rapidement au travers de la chrétienté. Les franciscains portent une robe brune avec une corde pour ceinture (ce qui leur a valu le nom de cordeliers), habit des pauvres de leur temps. A la fin du 13ème siècle, il existe déjà 1500 maisons de franciscains. L’ordre franciscain s’est diversifié en trois courants : les frères mineurs, les frères mineurs conventuels et les frères mineurs capucins. Il existe aussi un tiers ordre de laïcs. Les franciscains sont partis en mission dans le monde entier.

[7] L’université d’Oxford est la plus ancienne université britannique. Elle figure parmi les plus prestigieuses universités du Royaume-Uni et du monde. La date de sa fondation n’est pas connue précisément. Les traces les plus anciennes d’une activité d’enseignement à Oxford datent de 1116 environ avec l’arrivée de l’écolâtre Thibaud d’Étampes. L’université a en fait vraiment commencé à se développer à partir de 1167, lorsque Henri II interdit aux étudiants anglais de suivre les cours de l’université de Paris.

[8] L’université de Paris était l’une des plus importantes et des plus anciennes universités médiévales. Apparue dès le milieu du 12ème siècle, elle est reconnue par le roi Philippe Auguste en 1200 et par le pape Innocent III en 1215. Elle acquiert rapidement un très grand prestige, notamment dans les domaines de la philosophie et de la théologie. Constituée comme l’association de tous les collèges parisiens situés sur la rive gauche, elle assurait la formation de tous les clercs, c’est-à-dire de tous les cadres et agents administratifs des institutions royales (conseil d’État, parlements, tribunaux, cours des comptes, impôts, etc.) et ecclésiastiques (enseignement, hôpitaux, libraires, recherche, évêques, abbés).

[9] La Lombardie est une région d’Italie septentrionale, située au sud de la Suisse, à l’est du Piémont, à l’ouest de la Vénétie et du Trentin-Haut-Adige et au nord de l’Émilie-Romagne. La ville de Milan en est le chef-lieu. La superficie est de 23 857 km2. Pendant et après la chute de l’Empire romain, l’Italie fut ravagée par des séries d’invasions tribales. La dernière et la plus marquante fut celle des Lombards, qui vinrent vers 570. Leur long règne donna à la région, dont Pavie était la capitale, son nom actuel, la Lombardie. Les noblesses franque, bavaroise et lombarde entretinrent des relations étroites pendant plusieurs siècles. Après des querelles initiales et la conversion des Lombards au christianisme, les relations entre les Lombards et les populations locales s’améliorèrent. Finalement, la langue et la culture des Lombards s’assimilèrent avec la culture latine, laissant des traces dans de nombreux mots de la langue italienne, des noms (notamment des toponymes), le code civil, des lois, etc. Le règne lombard prend fin en 774 lorsque le roi franc Charlemagne conquit Pavie et annexa le royaume d’Italie (principalement l’Italie du nord et centrale) à son empire

[10] Le duché de Milan était un État dans le nord de la péninsule italienne de 1395 à 1796. En principe fief du Saint Empire romain germanique, il était initialement de facto indépendant. Il passe cependant sous domination française au début du 16ème siècle puis fait partie des possessions des Habsbourg d’Espagne (1535-1706) puis d’Autriche (1706-1796). Les frontières du duché ont varié au cours des siècles, il couvrait surtout la Lombardie incluant Milan et Pavie, les centres traditionnels du vieux royaume d’Italie. Il se situait au centre de l’Italie du Nord, de chaque côté de la partie médiane de la vallée du Pô, bordé, au nord, par les massifs méridionaux des Alpes, les Alpes lépontines, et, au sud, par les hauteurs occidentales des Apennins, les Alpes apuanes.

[11] Le diocèse de Plaisance est un diocèse catholique en Italie avec siège à Plaisance. Il existe depuis le 4ème siècle. En 1582 le diocèse devient suffragant de l’archidiocèse de Bologne. Plus tard il dépend directement du Saint-Siège. En 1980 il est uni avec le diocèse de Bobbio-San Colombano. Le diocèse est maintenant un suffragant de l’archidiocèse de Modène-Nonantola.

[12] Vicence est une ville du Nord de l’Italie, chef-lieu de la province du même nom en Vénétie (Italie). Vicence est administrée par des évêques-comtes de Aicardus (ou Sicardus) (872-882) à Aribertus (1164-1179) puis par des Podestats à partir Ezzelino 1er da Romano. Elle devint au 12ème siècle une des républiques de la Haute Italie, et prit part aux deux ligues lombardes : Frédéric II la saccagea en 1236. Elle eut ensuite à subir la tyrannie des Romano, obéit quelque temps aux Della Scala avant de devenir, ainsi que tout le Vicentin, province vénitienne en 1404.

[13] Le diocèse de Milan fut fondé dès le 3ème siècle, et élevé au rang d’archidiocèse au 8ème siècle. Il s’agit aujourd’hui du plus important diocèse d’Italie. L’archevêque de Milan est l’évêque métropolitain des diocèses suffragants de Bergame, Brescia, Côme, Crema, Crémone, Lodi, Mantoue, Pavie et Vigevano. Parmi les archevêques de Milan, nombreux sont ceux qui ont joué un rôle important dans l’histoire de l’Église catholique, et plusieurs furent élus papes.

[14] Pavie est une ville de la province de même nom en Lombardie (Italie). Pavie est située sur les rives du Tessin, à une dizaine de kilomètres en amont de son confluent avec le Pô. Milan, au nord, est distante de 35 km ; Gênes, au sud, de 90 km ; Turin, à l’ouest, de 110 km.

[15] Le concile de Pise a été convoqué en 1409 pour tenter de régler le sérieux problème du grand schisme d’Occident. Celui-ci ne réussi qu’à envenimer la situation puisqu’il y eu trois papes au lieu de deux sur le trône de saint Pierre. Benoît XIII, pape d’Avignon, a derrière lui l’Espagne, le Portugal, la France et l’Écosse. Grégoire XII, pape de Rome, garde pour lui le Sud de l’Italie et une partie de l’Allemagne. Tout le reste de la chrétienté se range derrière le pape de Pise, Alexandre V. Le 3 mai 1410, Alexandre V mourut à Rome. Les cardinaux pisans décidèrent de poursuivre l’aventure, et le conclave présidé par le cardinal Jean Allarmet de Brogny élit Cossa le 17 mai. Il fut ordonné prêtre quelques jours plus tard et couronné le 25 sous le nom de Jean XXIII. Il prit parti en faveur de Sigismond de Hongrie lors de l’élection impériale qui eut lieu la même année. Il fallut attendre le concile de Constance, réuni à partir de 1414 pour que se règle le problème du Grand Schisme.

[16] Le royaume naquit de la scission de fait du royaume de Sicile, provoquée par les Vêpres siciliennes de 1282. Le roi Charles d’Anjou, chassé de l’île de Sicile par les troupes de Pierre III d’Aragon, ne se maintint que sur la partie continentale du royaume. Naples devint la capitale de ce nouveau royaume, ce qui provoqua une forte croissance de la ville qui était auparavant supplantée par Palerme. Sous le règne de Robert 1er, le royaume connaît une période de paix et de prospérité. Le roi fit de Naples l’un des centres culturels de l’Italie, invitant à sa cour Giotto, Pétrarque et Boccace. La seconde partie du 14ème siècle vit cependant s’amorcer une période de déclin due à la lutte fratricide entre deux branches adverses de la dynastie angevine pour régler la succession de Robert 1er puis celle de sa fille, la reine Jeanne 1ère. La maison d’Anjou-Duras finit par triompher, avec Charles III, duc de Duras, qui fit assassiner la reine Jeanne en 1382. Son fils, Ladislas 1er, étendit provisoirement le royaume sur une bonne partie de l’Italie centrale, caressant le rêve d’unifier la péninsule. À sa mort sans héritier en 1414 c’est sa sœur, Jeanne II, qui monta sur le trône.

[17] Fondée en 1088, l’université de Bologne est considérée comme la première et la plus ancienne université européenne. Elle est la première institution à utiliser le terme université (en latin universitas) ainsi que la première université reconnue comme telle par le pape. Sa devise est Petrus ubique pater legum Bononia mater, « Saint Pierre est le père de tous les lieux et Bologne la mère de la loi ».

[18] La basilique San Francesco est une basilique mineure franciscaine du quartier nord-ouest de Bologne, près des fortifications dei Torresotti (actuelle Porta Nova) et qui date du 13ème siècle. Sa façade donne sur la piazza de Marchi.