C’est un professeur de droit romain que le roi Philippe IV le Bel nomme, en 1302, chancelier [1] et garde des sceaux [2].
Depuis un an, celui-ci s’oppose au pape avec fermeté. Le roi a arrêté le moine dont Boniface VIII a fait évêque de Pamiers [3] et élevé au rang de siège épiscopal. Qui plus est, le pape affirme, dans la bulle du 18 novembre 1302, que “dans le domaine temporel autant que spirituel, toute créature humaine est en tout, de nécessité de salut, soumise au pontife romain”. Guillaume de Nogaret réplique en dénonçant par un réquisitoire au pape qu’il accuse d’être usurpateur, hérétique et simoniaque.
Nogaret part pour Rome, la veille de la publication d’une bulle d’excommunication du roi de France. Il parvient à entrer à Agnani [4] où réside alors le pape et l’arrête. La colère du peuple de la ville contraint Nogaret à libérer le souverain pontife, qui meurt à Rome le 15 octobre 1303.
Nogaret convainc encore le pape Clément V d’ouvrir un procès en hérésie contre son prédécesseur. En 1307, c’est Guillaume de Nogaret qui est l’instigateur de l’arrestation des Templiers [5].
Le registre du trésor des Chartes mentionne “L’an 1307, le 22 septembre, le roi étant au monastère de Maubuisson, les sceaux furent confiés au seigneur Guillaume de Nogaret ; on traita ce jour-là de l’arrestation des Templiers.”
Guillaume de Nogaret, pour lequel tous les moyens, de l’enlèvement à la torture, auront toujours été bons en politique, meurt quelques mois avant que les Templiers ne soient brûlés non loin de Notre Dame de Paris.