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Isabelle d’Aragon (1247-1271)

dimanche 31 octobre 2021, par ljallamion (Date de rédaction antérieure : 2 juin 2012).

Isabelle d’Aragon (1247-1271)

Reine de France (1270-1271)

La mort de la reine Isabelle, d'après une enluminure d'un manuscrit des Grandes Chroniques de France/ domaine publicNé à Cosenza [1], fille puînée du roi Jacques 1er d’Aragon et de sa seconde femme Yolande de Hongrie , Isabelle est arrivée à la Cour de France sous les meilleurs auspices : son union avec l’héritier de la Couronne, le futurPhilippe le Hardi, est le gage de la paix conclue entre son père et Louis IX.

Mariée au prince capétien à l’âge de 19 ans, à la Pentecôte 1262, elle a immédiatement émerveillé le peuple par sa beauté espagnole. Les Grands l’ont accueillie avec transport, se souvenant de Blanche de Castille, qui quelques années auparavant a honoré le trône de France de son génie personnel et de sa piété. Mais Isabelle d’Aragon n’aura pas le temps de suivre les traces de la mère de Louis IX.

En 1270, lorsque le prince Philippe prend la croix, à l’instar de son père et de ses deux frères, Jean Tristan, comte de Nevers [2] et Pierre Ier d’Alençon , comte d’Alençon [3] et du Perche [4], ainsi que d’un grand nombre de barons et de chevaliers, Isabelle jure de l’accompagner. Soutenue par l’affection très vive qu’elle porte à son époux et par une foi intense qui se manifeste par maintes œuvres de charité, la jeune femme affronte avec courage les difficultés et les fatigues de cette lointaine expédition. Pourtant, aucun malheur n’épargne les croisés, à commencer par la peste, qui emporte le prince Jean Tristan, puis le roi, et à laquelle le prince Philippe survit presque par miracle.

Elle mourut tragiquement le 30 janvier 1271 d’une chute de cheval, en Calabre, sur le chemin du retour, alors enceinte de son 5ème enfant. Elle fut inhumée en la Basilique de Saint-Denis [5].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Ivan Gobry, Philippe III : 1270-1285 fils de Saint-Louis, Paris, Pygmalion, coll. « Histoire des rois de France », 2012, 255 p. (ISBN 978-2-7564-0653-4)

Notes

[1] Calabre

[2] Le Comté de Nevers est un comté historique au centre de la France. Sa principale ville était Nevers. Il correspond sensiblement à l’ancienne province du Nivernais et au département moderne de la Nièvre. Le comté lui-même date approximativement du début du 10ème siècle. Le comté a été fréquemment associé au Duché de Bourgogne voisin ; il faisait partie des terres et des titres détenus par Henri 1er de Bourgogne. En 1032, le Comté de Nevers est joint au Comté d’Auxerre, mais entre en conflit rapidement avec l’évêque d’Auxerre. Son premier titulaire a été Renaud 1er de Nevers. Nevers est passé sous la domination des comtes de Flandre au 14ème siècle, et à partir de là, est devenu possession de Philippe II le Hardi, Duc de Bourgogne, qui a brièvement réuni les deux terres. Philippe de Bourgogne, le plus jeune fils de Philippe le Hardi, a reçu le comté de Nevers qui est devenu plus tard possession d’une branche cadette des ducs de Clèves. À partir de 1521, les dirigeants de Nevers se sont appelés ducs de Nivernais.

[3] La première maison des comtes d’Alençon descend des seigneurs de Bellême. En 1268, Alençon fut donnée en apanage à Pierre, fils de Louis IX puis en 1293, à Charles, comte de Valois, frère de Philippe le Bel. Une troisième maison des chefs d’Alençon fut issue de Charles II, second fils du comte de Valois, tué à la bataille de Crécy en 1346. Le comté d’Alençon fut élevé au statut de duché en 1414.

[4] Le comté du Perche est issu de l’union de deux seigneuries : celle de Mortagne-au-Perche, et celle de Nogent-le-Rotrou. Les seigneurs de Mortagne furent parfois qualifiés de comtes, mais pas de manière systématique. Ce fut le comte Geoffroy de Mortagne qui adopta le titre de comte du Perche, à la fin du XIIe siècle. À la mort de l’évêque Guillaume du Perche, en 1226, le comté fut réuni à la Couronne. Plus tard il fut donné en apanage à des princes du sang.

[5] L’ancienne abbaye royale de Saint-Denis est associée à l’histoire du monde franc. L’église abbatiale a été dénommée « basilique » dès l’époque mérovingienne. L’église s’élève sur l’emplacement d’un cimetière gallo-romain, lieu de sépulture de saint Denis martyrisé vers 250. Le transept de l’église abbatiale, d’une ampleur exceptionnelle, fut destiné à accueillir les tombeaux royaux. Elle fut ainsi la nécropole des rois de France depuis les Robertiens et Capétiens directs, même si plusieurs rois mérovingiens puis carolingiens avaient choisi avant eux d’y reposer. En 858, le monastère de Saint-Denis qui subit plusieurs rapines de la part des Vikings qui assiègent Paris. Le Vendredi Saint 3 avril 858, deux bandes normandes partent de Jeufosse à cheval en se dirigeant, l’une vers l’abbaye de Saint-Denis, l’autre vers l’abbaye de Saint-Germain-des-Près, pour capturer leurs abbés et demander une forte rançon. A Saint-Denis, plusieurs hommes d’Église sont enlevés dont l’abbé et son demi-frère Gauzlin (834-886), évêque de Paris4. De façon générale, le ixe siècle siècle est marqué par de nombreux troubles causés par les raids des vikings remontant par la Seine jusqu’à Paris et ses alentours. En 867, l’implication dans la vie politique et le prestige des abbés est tel que Charles II le Chauve s’approprie le titre d’abbé de Saint-Denis. En 869, Charles II le Chauve devant la menace des invasions des Vikings fortifia le monastère.