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Ashikaga Takauji

dimanche 23 mars 2025, par lucien jallamion

Ashikaga Takauji (1305-1358)

Premier shogun de la lignée des shoguns Ashikaga

Il est nommé shôgun [1] en 1338, commençant la période Muromachi [2] de l’histoire du Japon, et se termine à sa mort en 1358. Il appartient à une lignée de samouraïs [3] qui descend de la lignée Seiwa Genji du clan Minamoto [4], descendant de l’empereur Seiwa , qui se sont installés dans le territoire Ashikaga [5] de la province de Shimotsuke [6].

Takauji était un général du shogunat Kamakura [7] envoyé à Kyōto [8] en 1333 pour mater la rébellion Genkō [9] qui avait débuté en 1331.

Après avoir ressenti une désillusion croissante envers le shogunat au fil du temps, Takauji rejoint l’empereur banni Go-Daigo et Kusunoki Masashige et prend Kyōto.

Peu après, Nitta Yoshisada attaque Kamakura et détruit enfin le shogunat. L’empereur Go-Daigo devient le dirigeant de facto du Japon, rétablissant la primauté de la cour impériale de Kyōto et commençant la restauration Kemmu [10].

Cependant, peu de temps après, les clans de samouraïs s’aperçoivent que la cour impériale restaurée cherche à rétablir les systèmes sociaux et politiques de la période de Heian [11]. Sentant leur mécontentement, Takauji plaide auprès de l’empereur pour que quelque chose soit fait avant que la rébellion n’éclate, mais ses avertissements seront ignorés.

Hôjô Tokiyuki , fils du 14e shikken* (régent) Hôjô, Hôjô Takatoki , saisit l’occasion de lancer la rébellion Nakasendai [12] pour tenter de rétablir le shogunat à Kamakura en 1335. Takauji écrase la rébellion et prend le contrôle de Kamakura pour lui-même.

Prenant la cause des samouraïs qui l’ont suivi, il s’autoproclame Seii Taishogun [13] et alloue des terres à ses samouraïs sans l’autorisation de la cour. Takauji annonce son allégeance à la cour impériale, mais Go-Daigo envoie Nitta Yoshisada réclamer Kamakura.

Le rencontrant à la bataille de Takenoshita, Takauji défait Yoshisada et marche ensuite sur Kyôto. Il prend la ville mais se fait rapidement repousser vers Kyùshù [14] par les forces combinées de Yoshisada et Masashige.

Takauji s’allie avec les clans de Kyūshū et marche de nouveau sur Kyōto. À la bataille décisive de Minatogawa [15], en 1336, Takauji défait Yoshisada et oblige Masashige à se suicider, ce qui lui permet de prendre Kyōto pour de bon.

Il installe sur le trône l’empereur Kômyô, ce qui commence la courte et turbulente période des Cours du Nord et du Sud [16]) [17] qui durera 60 ans. Il fondera le temple Tenryu-ji [18], à Arashiyama [19], après la mort de l’empereur exilé.

Le fils de Takauji, Ashikaga Yoshiakira lui succède en tant que shogun après sa mort. Son petit-fils Ashikaga Yoshimitsu unit les cours du Nord et du Sud en 1392.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Ashikaga Takauji/ Portail de l’histoire du Japon/ Catégories : Shogun de Muromachi/ Ashikaga

Notes

[1] Le terme shogun, signifie général ; c’est l’abréviation de seiitaishōgun, que l’on peut traduire par grand général pacificateur des barbares. Néanmoins, après qu’il fut attribué à Minamoto no Yoritomo, il devint un titre indiquant souvent le dirigeant de facto du Japon (dictateur militaire), alors même que l’empereur restait le dirigeant de jure (en quelque sorte le gardien des traditions). Le titre de seii taishōgun fut par la suite abandonné lors de la constitution au 19ème siècle du kazoku, c’est-à-dire de la noblesse japonaise.

[2] L’époque de Muromachi est l’une des 14 subdivisions traditionnelles de l’histoire du Japon, qui s’étend entre 1336 et 1573. Elle correspond à l’époque de « règne » des shoguns Ashikaga. Le nom de cette période vient du quartier de Muromachi, site choisi à Kyōto par les Ashikaga pour y installer à compter de 1378 le siège de leur gouvernement. Elle est classiquement divisée en plusieurs sous-périodes. Ashikaga Takauji avait participé activement à la chute du shogunat de Kamakura en 1333 pour le compte de l’empereur Go-Daigo, qui exerça le pouvoir durant la courte période de la Restauration de Kenmu (1333-1336), mais il choisit finalement de rompre avec son autorité pour prétendre à la fonction de shogun, en s’appuyant sur la branche de la famille impériale rivale de celle de l’empereur en titre. Cela marqua le début de la période des Cours du Sud et du Nord, Nanboku-chō (1336-1392), durant laquelle deux lignées revendiquaient le trône impérial, celle qui était de fait sous la coupe des Ashikaga triomphant finalement. Cette période fut marquée par de nombreux conflits récurrents, certes de dimension encore limitée, mais parfois très destructeurs localement, et vit l’affirmation dans les provinces des gouverneurs militaires (shugo) au service du shogunat. Après avoir réunifié les deux cours impériales, le shogun Ashikaga Yoshimitsu consolida l’hégémonie du pouvoir shogunal. La période d’une durée d’un siècle environ qui suivit est considérée par certains comme la période de Muromachi à proprement parler, en tout cas celle durant laquelle l’autorité des shoguns Ashikaga n’est pas contestée.

[3] Le samouraï est un membre de la classe guerrière qui a dirigé le Japon féodal durant près de 700 ans.

[4] Le clan Minamoto fut un des quatre clans qui dominèrent la politique du Japon durant l’ère Heian, les trois autres étant les Fujiwara, les Taira et les Tachibana. « Genji » est l’autre nom du clan Minamoto, d’après la prononciation alternative des caractères chinois pour Minamoto (gen) et ji, ou « clan ».

[5] Ashikaga est une ville située dans la préfecture de Tochigi au Japon. On la nomme aussi la « petite Kyoto de l’Est ».

[6] qui constitue de nos jours la préfecture de Tochigi

[7] Kamakura est une ville de la préfecture de Kanagawa, au Japon. Elle est située au bord de l’océan Pacifique, à 50 km au sud-ouest de Tokyo (environ une heure de train) et un peu moins de Yokohama, sur la péninsule de Miura. Kamakura s’étend sur 39,60 km². En 1192, le shogun Minamoto no Yoritomo décida d’installer sa nouvelle capitale à Kamakura, qui n’est alors qu’un simple bourg, y déplaçant du même coup le centre politique du Japon. C’était l’époque où les shoguns prenaient le dessus sur l’empereur (Mikado). Le gouvernement de Kamakura domina le Japon pendant plus d’un siècle, jusqu’en 1333. À cette date la ville compte environ 50 000 habitants.

[8] Kyoto ou Kyōto est une ville japonaise de la région du Kansai, au centre de Honshù. Elle fut de 794 à 1868 la capitale impériale du Japon, sous le nom de Heian-kyô (« Capitale de la paix et de la tranquillité »). Elle est aujourd’hui, avec ses palais impériaux, ses milliers de sanctuaires shinto et de temples bouddhistes, le cœur culturel et religieux du pays. La ville est aussi la capitale de la préfecture de Kyoto

[9] La guerre de Genkō (1331–1333) aussi connue sous le nom de Genkō est une guerre civile du Japon qui marque la chute du shogunat de Kamakura et la fin de la puissance du clan Hōjō. La guerre précède ainsi la période Nanboku-chō et l’apparition du shogunat Ashikaga. Genkō est le nom de l’ère du Japon correspondant à la période 1331-1334. Pendant presque toute l’époque de Kamakura, le shogunat est contrôlé par le clan Hōjō, dont les membres portent le titre de shikken (régent pour le shogun) qu’ils se transmettent de génération en génération à l’intérieur du clan. L’empereur n’est guère plus qu’une personne de représentation, ne détenant aucun véritable pouvoir administratif. En 1331, l’empereur Go-Daigo tente de prendre le pouvoir et de renverser le shogunat. Avec une armée de ses fidèles partisans, il attaque le shikken dans la capitale shogunale de Kamakura. Il est cependant défait à la suite de la trahison d’un proche associé nommé Yoshida Sadafusa. L’empereur cache les trésors sacrés dans un château isolé à Kasagiyama (dans la ville moderne de Kasagi du district de Sōraku dans la préfecture de Kyoto) et lève une armée, mais le château passe sous le contrôle de l’armée shogunale l’année suivante. Le shogunat couronne l’empereur Kōgon et exile Go-Daigo dans l’une des îles Oki, dans laquelle avait également été exilé l’empereur Go-Toba après la révolte de Jōkyū de 1221.

[10] La restauration de Kenmu ou l’ère Kenmu désigne une des 14 subdivisions traditionnelles de l’histoire du Japon. Cette période dure de 1333 à 1336. Elle couvre les trois années séparant la chute du shogunat de Kamakura de l’arrivée au pouvoir du shogunat Ashikaga, quand l’empereur Go-Daigo se lance dans la tentative avortée de rétablir le contrôle impérial sur le Japon.

[11] L’époque de Heian est l’une des 14 subdivisions traditionnelles de l’histoire du Japon. Cette période, précédée par l’époque de Nara, commence en 794 et s’achève en 1185 avec l’époque de Kamakura. L’ancienne capitale, Nara (Kansai), est abandonnée au profit de la création de Heian-kyō, future Kyoto (Kansai). L’époque de Heian (mot qui signifie « paix » en japonais) est considérée comme l’apogée de la cour impériale japonaise, et est célébrée comme l’âge d’or de la culture et de l’art japonais, notamment la poésie japonaise, la littérature japonaise et la peinture dans le style japonais, yamato-e.

[12] La Rébellion Nakasendai est un épisode de la Restauration de Kenmu au Japon. En juillet 1335, elle oppose le clan Hōjō au clan Ashikaga dans la région de Kantō. La victoire d’Ashikaga Takauji annonce l’avènement du shogunat Ashikaga.

[13] Shogun

[14] Kyūshū, est la plus méridionale des quatre îles principales du Japon, la troisième par sa taille. Elle est considérée comme le lieu de naissance de la civilisation japonaise.

[15] La bataille de la Minato-gawa, ou bataille de la rivière Minato, a eu lieu en 1336 entre les troupes loyales à l’empereur Go-Daigo et le clan Ashikaga. Les forces impériales étaient conduites par Masashige Kusunoki et Nitta Yoshisada, alors que leurs adversaires étaient commandés par Takauji Ashikaga. Les Ashikaga remportèrent la victoire, ce qui leur permit d’entrer dans Kyōto.

[16] (Nanboku-chō

[17] L’époque Nanboku-chô aussi appelée « période des cour du Nord et cour du Sud » ou « guerre entre les deux cours » s’étend de 1333 à 1392 au début de l’époque de Muromachi de l’histoire du Japon. Il s’agit d’une guerre civile entre les partisans de l’empereur Go-Daigo dirigeant la cour du Sud basée à Yoshino et les partisans de l’empereur Komyo (1322-1380) de la Cour du Nord établie à Kyoto et soutenue par Takauji Ashikaga. Après presque 60 ans de guerre, le Nord l’emporte en 1392. C’est pourtant la cour du Sud qui est aujourd’hui considérée comme légitime au titre d’empereur du Japon, car elle est en possession du trésor impérial du Japon.

[18] Le Tenryū-ji est un temple bouddhiste zen relevant de l’école Rinzai. Fondé en 1345 par le shogun Takauji Ashikaga et le moine Musō Soseki, c’est le temple principal de la branche Rinzai Tenryū-ji et le premier des gozan (cinq grands temples) de Kyōto.

[19] Arashiyama (montagne de la tempête) est un lieu-dit du nord de l’arrondissement Nishikyō et du sud de l’arrondissement Ukyō, à l’ouest de Kyoto, au pied du mont Arashi dont il porte le nom. C’est essentiellement un site touristique centré autour du pont Togetsukyō, prisé des Japonais qui s’y rendent pour admirer au printemps les cerisiers en fleurs (sakura), et en automne les érables (momiji). Au nord du pont se trouve une forêt de bambous géants