Kômyô (1322-1380)
Empereur du Japon du 20 septembre 1336 au 18 novembre 1348
Second des prétendants de la Cour du Nord du Japon, bien qu’il fut le premier soutenu par le shogunat Ashikaga [1].
Second fils de l’empereur Go-Fushimi de la lignée Jimyôin-tô [2]. Sa mère était la fille de Kinhira Saionji.
Quand Ashikaga Takauji , se rebellant contre la restauration de Kemmu [3], entre dans Kyoto [4] en 1336, Go-Daigo fuit vers l’Enryaku-ji [5] sur le mont Hiei [6]. Malgré l’absence des 3 Trésors sacrés [7], le prince Yutahito est sacré empereur, débutant ainsi la Cour du Nord. Go-Daigo, de son côté, s’enfuit à Yoshino [8] où il fonde la Cour du Sud, ce qui débute l’époque Nanboku-chō [9].
Le 18 novembre 1348, Kōmyō abdique en faveur du fils aîné de son frère Kōgon , qui devient l’empereur Sukō.
En 1352, tirant parti d’une lutte intestine du clan Ashikaga, appelée Kannō no joran [10], l’empereur du Sud Go-Murakami entre dans Kyōto, prend la ville et emmenant Kōgon ainsi que les empereurs Kōmyō et Sukō et le prince héritier.
Durant la réunification de l’ère Shōhei, Kōmyō est assigné à résidence dans la province de Yamato [11]. En 1355, de retour à Kyōto, il entre dans un monastère.
Notes
[1] Les shoguns Ashikaga dirigeaient le régime militaire féodal appelé shogunat des Ashikaga (1336-1573). Cette époque des shoguns du clan Ashikaga est aussi connue sous le nom de « période Muromachi », du nom du quartier de Kyōto où le troisième shogun Ashikaga Yoshimitsu établit sa résidence.
[2] La Jimyōin-tō est une branche de la famille impériale du Japon. Go-Fukakusa, qui commence son règne en 1246 est le premier représentant de cette lignée.
[3] La restauration de Kenmu ou l’ère Kenmu désigne une des 14 subdivisions traditionnelles de l’histoire du Japon. Cette période dure de 1333 à 1336. Elle couvre les 3 années séparant la chute du shogunat de Kamakura de l’arrivée au pouvoir du shogunat Ashikaga, quand l’empereur Go-Daigo se lance dans la tentative avortée de rétablir le contrôle impérial sur le Japon.
[4] Kyoto ou Kyōto est une ville japonaise de la région du Kansai, au centre de Honshù. Elle fut de 794 à 1868 la capitale impériale du Japon, sous le nom de Heian-kyô (« Capitale de la paix et de la tranquillité »). Elle est aujourd’hui, avec ses palais impériaux, ses milliers de sanctuaires shinto et de temples bouddhistes, le cœur culturel et religieux du pays. La ville est aussi la capitale de la préfecture de Kyoto
[5] L’Enryaku-ji est un monastère bouddhiste situé sur le mont Hiei surplombant Kyoto, qui a été fondé entre la fin du 8ème siècle et le début du 9ème siècle par Saichō, aussi connu sous le nom de Dengyō Daishi, qui a introduit au Japon le bouddhisme Tendai, d’origine chinoise. Il est également appelé, avec le Kōfuku-ji, Nanto-Hokurei, terme désignant les 2 temples les plus puissants pendant l’ère Heian : le Kōfuku-ji à Nara et l’Enryaku-ji sur le mont Hiei, au nord. C’est l’un des temples les plus importants de l’histoire du Japon qui a servi (et sert encore) de quartier général au bouddhisme Tendai. Cette école bouddhiste, très influente auprès de l’aristocratie de l’époque, a engendré un nombre important de courants plus récents comme celui de la Terre pure, le zen et le bouddhisme de Nichiren.
[6] Le mont Hiei est une montagne située en partie dans l’Est de la ville de Kyoto, aux frontières entre les préfectures de Kyoto et de Shiga, sur l’île de Honshù, au Japon.
[7] Les Trois trésors sacrés du Japon (Sanshu no jingi), appelés aussi Trésor impérial du Japon ou Insignes impériaux, sont trois objets légendaires : l’épée, Kusanagi-no-Tsurugi, conservée au sanctuaire Atsuta à Nagoya, représente la valeur et la faculté de partager (d’autres sanctuaires shintoïstes revendiquent aussi la conservation de Ame-no-Murakumo-no-tsurugi) ; le miroir de bronze, Yata-no-Kagami, conservé au grand sanctuaire d’Ise dans la préfecture de Mie, symbolise la sagesse et la faculté de comprendre ; Le magatama, Yasakani-no-Magatama, situé au palais impérial à Tokyo, illustre la bienveillance et la faculté d’apprendre (tout trois héritage de chaque emprereur du japon )
[8] Yoshino est un bourg du Japon situé dans le district de Yoshino de la préfecture de Nara.
[9] L’époque Nanboku-chô aussi appelée « période des cour du Nord et cour du Sud » ou « guerre entre les deux cours » s’étend de 1333 à 1392 au début de l’époque de Muromachi de l’histoire du Japon. Il s’agit d’une guerre civile entre les partisans de l’empereur Go-Daigo dirigeant la cour du Sud basée à Yoshino et les partisans de l’empereur Komyo (1322-1380) de la Cour du Nord établie à Kyoto et soutenue par Takauji Ashikaga. Après presque 60 ans de guerre, le Nord l’emporte en 1392. C’est pourtant la cour du Sud qui est aujourd’hui considérée comme légitime au titre d’empereur du Japon, car elle est en possession du trésor impérial du Japon.
[10] L’incident de Kan’ō, aussi appelé troubles de Kan’ō Kannō no juran, est une guerre civile qui se développe à partir des antagonismes entre le shogun Ashikaga Takauji et son frère Ashikaga Tadayoshi, qui divise et affaiblit le début du shogunat Ashikaga. Ces événements portent le nom Kan’ō d’après l’ère du Japon ou nengō proclamée par la Cour du Nord et qui désigne la période de 1350 à 1351 de l’époque Nanboku-chō de l’histoire du Japon. L’un des principaux effets de l’incident est la re-dynamisation de l’effort de guerre de la Cour du Sud en raison du flux de renégats de Kyoto qui suivent Tadayoshi vers la capitale du sud, Yoshino près de Nara.
[11] dans ce qui est aujourd’hui le village de Nishiyoshino, dans le district de Yoshino, préfecture de Nara