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Ziyād ibn Abd Allāh ibn Yazīd ibn Muʿāwiya dit Abou Muhammad al-Sufyani

mardi 21 janvier 2025, par lucien jallamion

Ziyād ibn Abd Allāh ibn Yazīd ibn Muʿāwiya dit Abou Muhammad al-Sufyani

Prince omeyyade

le Califat omeyyade en 750Prétendant au califat omeyyade [1], qui avait été renversé par le califat abbasside [2] au début de 750. Abu Muhammad a mené une révolte contre les Abbassides, mais ses forces ont été vaincues et il s’est enfui au Hedjaz [3], où il a été tué au début du règne du calife abbasside al-Mansur.


Abu Muhammad était un membre de la famille omeyyade, fils d’ Abd Allah ibn Yazid et petit-fils du calife Yazid 1er. Il était apparenté au califeal-Walid II par la tante de ce dernier, Atika bint Yazid .

Le calife omeyyade Marwan II fit emprisonner Abu Muhammad à Harran [4] pendant une grande partie de la seconde moitié de son règne. Abu Muhammad n’a pas échappé à son incarcération. Marwan libéra Abu Muhammad après sa défaite par les Abbassides à la bataille du Zab [5] en janvier 750. Plus tard la même année, le général Qaysi [6], Abu al-Ward , lança une révolte pour vaincre les Abbassides, rassemblant ses parents et d’autres Qaysis et désavouant son allégeance au gouverneur abbasside de Syrie, Abdallah ibn Ali .


Abu Muhammad a rejoint la révolte en tant que chef de la confédération tribale Yaman [7] de Homs [8] et Palmyre [9]. Abu Muhammad a assumé la direction politique de la révolte et a revendiqué la direction du califat omeyyade, cherchant le soutien d’autres nobles omeyyades. Abu al-Ward, quant à lui, servit de commandant militaire de la révolte, bien que ce commandement soit probablement limité aux troupes Qaysi, les troupes Yamani étant dirigées par al-Asbagh ibn Dhu’ala al-Kalbi . Bien que l’intention de la révolte était de combattre les Abbassides, en particulier leurs soldats khurasani [10], elle est devenue un effort conjoint Qaysi-Yamani pour prendre le contrôle du califat omeyyade.


Malgré une victoire initiale contre les Abbassides menés par Abd al-Samad ibn Ali à Qinnasrin [11], les forces d’Abu Muhammad ont été vaincues près de Homs. Dans cette dernière bataille, Abu al-Ward et beaucoup de ses parents et soldats Qaysi furent tués, tandis qu’Abu Muhammad s’est enfui à Palmyre.

Le commandant abbasside Bassam ibn Ibrahim tenta sans succès de capturer Palmyre, mais Abu Muhammad s’enfuit à nouveau, cette fois en direction du Hedjaz. Là, il a trouvé un refuge sûr près du mont Uhud [12]. Abu Muhammad et sa famille sont restés en Arabie jusqu’à ce qu’ils soient traqués et tués pendant le règne du calife al-Mansur. Cette révolte, bien que de courte durée, fut la menace la plus importante à laquelle les Abbassides furent confrontés dans la période qui suivit immédiatement leur révolution victorieuse contre les Omeyyades.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé Abou Muhammad al-Sufyani Traduit par mes soins

Notes

[1] Le Califat omeyyade est un califat fondé par la dynastie arabe des Omeyyades, qui gouverne le monde musulman de 661 à 750. Les Omeyyades sont originaires de la tribu de Qurayš, qui domine la Mecque au temps du prophète Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire. Ainsi, les successeurs de Muʿāwiyah 1er étendent les frontières du Califat de l’Indus jusqu’à la péninsule Ibérique, entrant en guerre à plusieurs reprises notamment avec l’Empire romain d’Orient et l’Empire khazar, et faisant disparaître le Royaume wisigoth. Le Califat omeyyade s’étend même au-delà des Pyrénées avant d’être arrêté par Charles Martel à la bataille de Poitiers en 732.

[2] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[3] Le Hedjaz est une région du nord-ouest de l’actuelle Arabie saoudite. Sa principale ville est Djeddah, mais la cité la plus connue est La Mecque, ainsi que Médine. Cette région fut contrôlée tour à tour durant la majeure partie de son histoire par les puissances régionales, l’Égypte ou l’Empire ottoman. Elle fut néanmoins brièvement indépendante au début du 20ème siècle, lorsqu’elle se souleva contre l’Empire ottoman lors d’une rébellion encouragée par Lawrence d’Arabie durant la Première Guerre mondiale. Husseyn ibn Ali, chérif de la Mecque, proclama son indépendance en 1916. En 1924-1925, l’autorité du chérif fut renversée par les ibn Saoud, régnant sur la nation voisine du Nejd. Cette annexion permit la création de l’Arabie saoudite moderne en 1932.

[4] Harran est une municipalité et un district de la province de Şanlıurfa en Turquie. Sa superficie est de 904 km2. Il se trouve à environ 40 kilomètres au sud-est d’Urfa et à 20 kilomètres du poste-frontière syrien d’Akçakale. Harran fut fondée à un moment donné entre le 25ème et le 20ème siècle av. jc, peut-être en tant que colonie marchande par des commerçants sumériens d’Ur. Au cours de son histoire, Harran est rapidement devenu un important centre culturel, commercial et religieux mésopotamien. Elle est devenue une ville influente sur le plan religieux et politique grâce à son association avec le dieu de la lune Sin ; de nombreux dirigeants mésopotamiens éminents ont consulté et rénové le temple lunaire d’Ekhulkhul à Harran. Harran passa sous la domination assyrienne sous Adad-nirari 1er et devint une capitale provinciale, souvent la deuxième en importance après la capitale assyrienne d’Assur elle-même. Lors de l’effondrement de l’Empire assyrien, Harran fut brièvement la dernière capitale de l’Empire néo-assyrien.

[5] La bataille du Grand Zab a lieu sur les rives du Grand Zab, en Irak, le 25 janvier 750 et oppose le Califat omeyyade à une coalition dirigée par les Abbassides. Cette bataille conduit à la chute de la dynastie omeyyade et son remplacement par la dynastie abbasside, qui restera au pouvoir jusqu’au 13ème siècle.

[6] Qayssites, Banu Qays ou Banu Qays ‘Aylān est le nom d’une ancienne confédération arabe d’origine adnanite de souche ismaélite. Ils font partie des « Arabes du nord » (musta’riba), ils auraient eu pour ancêtre Adnan, descendant d’Ismaël, fils d’Abraham. À l’époque préislamique ce groupe était constitué de beaucoup de tribus, comme les Banu Sulaym, les Banu Ghatafan, les Thaqif, les Banu Amir ibn Sa’sa’ah ou les Abs. Ils étaient proches également des Banu Tamim et des Taghlib qui vivaient déjà en Mésopotamie. Les Qayssites affirment avoir eu comme ancêtre Mudhar, dont Qays Aylan aurait été le fils. Les Qayssites ont participé aux conquêtes musulmanes, et se sont érigés en confédération à l’époque des Omeyyades.

[7] Les Yaman était une confédération tribale arabe, originaire d’Arabie du Sud, connue pour sa rivalité séculaire avec les Qays, une autre confédération tribale arabe. Jusqu’au 19ème siècle, des batailles ont eu lieu en Palestine entre les groupes Qays et Yaman. Les Yamanis ont soutenu les Omeyyades, ce qui a joué un rôle essentiel dans leur arrivée au pouvoir lors de la première guerre civile musulmane (fitna) de 656 à 661 et leur reconquête du pouvoir lors de la deuxième guerre civile musulmane de 683 à 692. À l’époque omeyyade, les tribus Yaman se sont principalement installées dans le sud de la Syrie, dans les steppes autour de Homs, Palmyre et la Palestine, tandis que les Qays se sont installés dans le nord de la Syrie, à Jund Qinnasrin, dans la Jazira et les zones frontalières byzantines. Une autre différence entre les confédérations était que certaines des tribus Yamani comme les Kalb, les Tanukh, les Judham et les Tayy existaient au Levant avant la conquête musulmane, tandis que la plupart des tribus Qaysi sont arrivées après. D’autres tribus Yamani telles que Madh’hij, Kinda et Himyar, se sont installées après la conquête islamique.

[8] Homs, anciennement Émèse est une ville de Syrie, située sur l’Oronte à la sortie d’un lac artificiel, au centre d’une plaine vaste et fertile qui s’étend, à environ 500 mètres d’altitude, au débouché septentrional de la vallée de la Bekaa. Ce site constitue un carrefour des axes qui relient Damas à Alep (à environ 140 et 170 km de Homs respectivement) et d’est en ouest, via une trouée naturelle dans la double barrière montagneuse qui longe le littoral levantin l’oasis de Palmyre (à 150 km) à la mer Méditerranée (les ports de Tartous et de Lattaquié sont à 80 et 120 km)

[9] Palmyre est une oasis du désert de Syrie, à 210 km au nord-est de Damas. C’est au 1er siècle av jc que la cité est mentionnée dans les sources gréco-romaines. Elle faisait partie d’un réseau marchand reliant la Syrie à la Mésopotamie et à la côte méditerranéenne. La Bible attribue la construction de Palmyre au roi Salomon

[10] Le Khorassan est une région située dans le nord-est de l’Iran. Le nom vient du persan et signifie « d’où vient le soleil ». Il a été donné à la partie orientale de l’empire sassanide. Le Khorassan est également considéré comme le nom médiéval de l’Afghanistan par les Afghans. En effet, le territoire appelé ainsi englobait en réalité l’Afghanistan actuel, le sud du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan, ainsi que le nord-est de l’Iran. Dans sa longue histoire le Khorassan a connu de nombreux conquérants : Grecs, Arabes, Turcs, Mongols, etc.

[11] Qinnasrîn est identifié comme étant le site de Chalcis de Syrie, Chalcis de Belos. Le Belos serait l’ancien nom de la rivière actuellement appelée Quwayq Cette rivière arrose Alep et va se perdre dans des marais plus au sud. En Latin le nom devient Chalcis ad Belum ce qui le distingue de Chalcis sub Libanum au Liban. Le site de Qinnasrîn est situé à 30 km au sud-ouest d’Alep. L’agglomération actuelle s’appelle Al-`Iss. La ville de Chalcis a été fondée par les Séleucides. Elle est située par Pline l’Ancien dans « la région nommée Chalcidène, en Syrie-Cœlé, région la plus fertile de Syrie. » En 252, les Romains concentrent une armée en Syrie. Shapur 1er, roi des Perses écrase les armées romaines sur l’Euphrate puis à Chalcis et ravage toute la Syrie du nord. Saint Jérôme de Stridon se retire au désert de Chalcis, en Syrie.

[12] Le mont Uhud est une montagne située au nord de Médine, dans la région du Hedjazi en Arabie saoudite. Il mesure 1 077 m de haut et 7,5 km (4,7 miles) de long. C’est là qu’a eu lieu la deuxième bataille entre le prophète islamique Mouhamad et les polythéistes de sa tribu de Quraysh. La bataille d’Uhud a eu lieu le 19 mars 625 de notre ère, entre une force de la petite communauté musulmane de Médine et une force de La Mecque, dans le nord-ouest de l’Arabie.