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Lucius Aurunculeius Cotta mort en 54 avant notre ère

vendredi 10 janvier 2025, par lucien jallamion

Lucius Aurunculeius Cotta (mort en 54 avant notre ère)

Officier dans l’armée de César durant sa campagne en Gaule

Emblème de la République romaine.Le peu d’informations connues de lui se trouvent dans le livre V du “De Bello Gallico” [1] de César. En 54 de notre ère, lorsque César revint de sa seconde expédition en Grande-Bretagne [2], trouvant peu de ravitaillement pour ses troupes, il répartit ses 8 légions parmi un plus grand nombre de territoires gaulois d’où elles pourraient tirer leur subsistance pendant l’hiver.

De la huitième légion, qui avait été récemment levée d’au-delà la rivière du Pô [3], il ajouta 5 cohortes [4] de plus. À la tête de cette légion et des autres cohortes, il plaça Quintus Titurius Sabinus et Lucius Aurunculeius Cotta. Ces deux officiers avaient été nommés légats [5] par César. Ils trouveront la mort à la bataille d’Aduatuca [6].


Les troupes de Sabinus et Cotta furent envoyées par César dans le pays des Éburons [7], en Gaule belgique [8], territoire qui se situe à peu près entre la Meuse [9] et le Rhin [10], et s’établirent dans le Fort Aduatuca pour passer l’hiver. La tribu des Eburons était dirigée par Ambiorix et Catuvolcos.

Ces 2 derniers, poussés par les Trévires [11], rassemblèrent leurs hommes et après 2 semaines, tombèrent sur un détachement de Romains de corvée de bois. Les maraudeurs Eburons poursuivirent en attaquant le fort romain. L’infanterie romaine défendit les remparts et détacha un escadron de cavaliers espagnols qui, tombant sur le flanc de l’ennemi, le mit en déroute.

Alors Ambiorix demanda un pourparlers avec les Romains durant lequel il admit sa dette auprès de César qui avait pris parti pour lui dans certaines rivalités avec d’autres tribus gauloises mais expliqua que malgré la force limitée des Eburons, il avait été contraint sous la menace des autres tribus qui étaient déterminées à renverser le joug de Rome. Il révéla qu’une armée nombreuse de Germains [12], très remontés par les victoires de César, traversait le Rhin et offrit aux Romains le libre passage pour le fort ainsi qu’aux 2 légions tout proche.

Les délégués romains, Quintus Junius, un Espagnol, et Gaius Arpineius rapportèrent les informations au fort. Un conseil de guerre, composé des officiers supérieurs et des sous-officiers, fut tenu. Deux points de vue s’opposèrent à son issue.


Parlant en premier, Cotta expliqua qu’ils ne pouvaient faire mouvement sans un ordre de César. Il ajouta que l’expérience montrait que derrière les fortifications d’un fort romain, ils pouvaient résister aux Germains, qu’ils avaient des réserves suffisantes pour tenir un siège et que leur position leur permettait une assistance rapide des légions toute proche et enfin, qu’ils ne devraient pas tenir compte d’information ou de conseil venant d’un ennemi.

Sabinus avait une vue différente. Déniant qu’il était influencé par la peur, il dit qu’il pensait que César était en route pour l’Italie, que les Germains viendraient renforcer le siège des troupes des Eburons et qu’il fallait prendre en compte la colère combinée des Germains et des Gaulois, ce qui autrement n’aurait pas entraîné les Eburons, militairement faibles, à affronter une légion romaine. De plus, il expliqua qu’il serait plus efficace de rejoindre une autre légion et de faire front plutôt que de risquer une famine dans un siège prolongé.

Les officiers répondirent à leur commandant que, quelle que soit la décision prise, elle n’était pas aussi importante qu’un choix faisant l’unanimité. Cotta fut finalement forcé de se plier et le parti de Sabinus fut choisi.

Les Romains passèrent la nuit dans un certain désordre, rassemblèrent leurs affaires et se préparèrent à marcher hors du fort au matin venu. L’ennemi entendit les préparatifs dans le fort et prépara une embuscade.


Lorsque l’aube arriva, les Romains, en ordre de marche (en longues colonnes de soldats, chaque unité suivant une autre), plus encombrés qu’habituellement par les bagages, quittèrent le fort. Lorsque la majeure partie de la colonne fut engagée dans un ravin, les Gaulois attaquèrent des deux côtés par les flancs et cherchèrent à harceler l’arrière-garde tout en empêchant l’avant-garde de quitter le ravin.

César raconte que Sabinus paniqua, courant de cohorte en cohorte et donnant des ordres inefficaces. Cotta, par contraste, resta maître de lui effectuant son devoir de commandant et de soldat.

En raison de la longueur de la colonne de marche, les commandants en chef ne purent pas donner d’ordres tactiques efficaces et ils passèrent le mot aux unités de former des carrés. Les troupes se battirent courageusement, bien qu’effrayées, mais résistèrent au contact.

Alors, Ambiorix ordonna à ses hommes de lancer leurs javelots sur l’ennemi, de se replier si battus et de chasser les Romains quand ils tentaient de sortir des rangs. Lors de cet engagement, Cotta fut touché à la tête par un tir de fronde.

Sabinus demanda alors à traiter pour une reddition à Ambiorix. Requête que ce dernier accepta. Cotta refusa et maintint sa position. Sabinus continua malgré tout son plan de capitulation.

Cependant, Ambiorix, après avoir promis à Sabinus sa vie et la sécurité de ses troupes, le saisit et le mit à mort. Les Gaulois chargèrent alors en masse sur les Romains, tuèrent Cotta qui luttait encore, et également la majorité des troupes. Les survivants s’enfuirent vers le fort mais furent massacrés en cherchant refuge. Seule une poignée d’hommes y échappa et réussit à informer du désastre Titus Labiénus, un commandant de légion stationnée à proximité.

P.-S.

Sources : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lucius Aurunculeius Cotta »

Notes

[1] Les Commentaires sur la guerre des Gaules (en latin : Commentarii de Bello Gallico), ou simplement La Guerre des Gaules (Bellum Gallicum ou De Bello Gallico), sont un ouvrage d’histoire en sept livres où Jules César raconte sa victorieuse guerre des Gaules (58-52) ; ils sont complétés par un huitième livre, écrit plus tard par Aulus Hirtius. Les Commentaires sont constitués de notes rédigées au fil de la guerre, à la troisième personne du singulier, dans lesquelles César relate ses opérations militaires (pour une bonne part c’est en fait la collation des rapports qu’il rédigeait, en partie avec ses lieutenants, pour les envoyer au Sénat qui surveillait l’activité des proconsuls tels que César). Les dates et conditions de publication de l’œuvre font débat : une publication unique après la défaite de Vercingétorix, ou bien sous forme de lettres parues séparément, ou encore une publication en trois fois

[2] La Bretagne ou Britannie (Britannia en latin) est la province romaine qui, du premier au quatrième siècle, couvrait une partie de l’île de Grande-Bretagne correspondant à des territoires qui devinrent par la suite ceux de l’Angleterre, du pays de Galles et du sud de l’Écosse.

[3] Le Pô est le plus important fleuve italien tant par sa longueur, 652 kilomètres, par son débit maximum, 10 000 m3/s à Pontelagoscuro, une localité sur le territoire de la commune de Ferrare, que par son bassin hydrographique qui couvre 71 057 km2, soit le quart du territoire national de l’Italie. Le bassin du Pô s’étend aussi en partie en Suisse et (dans une moindre mesure) en France.

[4] Cohorte romaine, une unité d’une Légion romaine. Une cohorte comportait environ 600 hommes il y a généralement 10 cohortes dans une légion.

[5] Titre porté par les représentants officiels de la Rome antique. Les ambassadeurs étaient des légats du Sénat romain. Sous la République romaine, les consuls, proconsuls, préteurs en campagne pouvaient charger temporairement des légats du commandement de la cavalerie, des réserves ou même d’une légion entière et de plusieurs légions. Sous l’Empire romain, à partir d’Auguste, la fonction de ces légats militaires devint permanente. Désignés par l’empereur, ils le représentaient dans les provinces et les légions. On distingua alors les légats consulaires et les légats prétoriens, qui gouvernaient les provinces « impériales » et exerçaient le pouvoir militaire, et les légats de légion, officiers expérimentés, de rang sénatorial, qui étaient chef d’une légion. Le titre de légat se transmit de l’Empire romain à l’Église catholique

[6] La bataille d’Aduatuca a lieu en automne 54 av. jc, sans doute dans la vallée du Geer entre les actuelles Tongres et Liège. Cette bataille vit la victoire, lors d’une embuscade, des Éburons, tribu belge. Les Romains, encerclés, furent écrasés. Leurs deux légats, Quintus Titurius Sabinus et Lucius Aurunculeius Cotta, furent tués et plusieurs légionnaires se suicidèrent. La révolte fit tache d’huile, se répandant chez les Nerviens, qui assiégèrent Quintus Tullius Cicero, frère cadet du célèbre orateur Cicéron. César rétablit la situation, puis extermina le peuple éburon. Ambiorix lui échappa.

[7] un peuple gaulois du nord de la Gaule, (Gaule belgique dans la terminologie antique) établis entre la Meuse et le Rhin

[8] La Gaule belgique est une des trois parties entre lesquelles, d’après Jules César, la Gaule était divisée lors de la guerre des Gaules (58-51/50 av. jc). Elle correspond à la partie de la Gaule qui était habitée par les Belges. D’après César, elle comprenait le Belgium, région habitée par les Calètes, les Véliocasses, les Bellovaques, les Ambiens et les Suessions ainsi, peut-être, que par les Atrébates et les Viromanduens. D’après César, la Gaule belgique comprenait, d’autre part, la région habitée par les peuples qu’il qualifie de Germains cisrhénans, à savoir : les Condruses, les Éburons, les Caerèses, les Pémanes et les Sègnes. D’après César, la Gaule belgique comprenait, enfin, les régions habitées par les Morins, les Ménapiens, les Nerviens, les Aduatuques, les Trévires et les Rèmes

[9] La Meuse est un fleuve européen de 950 kilomètres de long dont le bassin, relativement étroit, est orienté sud-nord. Elle traverse la France, la Belgique et les Pays-Bas et se jette dans la mer du Nord. Elle prend sa source à 409 mètres d’altitude à Pouilly-en-Bassigny.

[10] Le Rhin est un fleuve international d’Europe centrale et de l’Ouest, long de 1 233 km. Il est la colonne vertébrale de l’Europe rhénane, l’espace économique le plus dynamique d’Europe et l’un des grands lieux de puissance du monde. Son bassin versant, de 198 000 km2, comprend le Liechtenstein, la majeure partie de la Suisse et du grand-duché de Luxembourg, une partie de l’Autriche, de l’Italie et de la Belgique, de grandes parties de l’Allemagne et des Pays-Bas et une partie de la France. Il s’agit du plus long fleuve se déversant dans la mer du Nord et de l’une des voies navigables les plus fréquentées du monde.

[11] Les Trévires étaient un peuple celte du groupe belge, localisé dans l’est de Gaule. Leur nom est à l’origine de la ville de Trèves en Allemagne. Le territoire des Trévires couvrait approximativement l’actuel Luxembourg et les régions avoisinantes1 ; il couvrait l’espace compris entre les Ardennes et le Rhin. Ils avaient pour voisins les Rèmes à l’ouest, les Médiomatrices au sud, les Vangions à l’est, les Ubiens et les Éburons au nord.

[12] Les peuples germaniques, ou Germains (également appelés Tudesques, Suèves ou Gaut dans la littérature ancienne), forment un groupe ethnolinguistique indo-européen originaire d’Europe du Nord, caractérisé par l’usage des langues germaniques. Leur histoire s’étend du 2ème millénaire av. jc à nos jours