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Himérios amiral byzantin

mercredi 11 décembre 2024, par lucien jallamion

Himérios (amiral byzantin)

Amiral byzantin du 10ème siècle

L'Empire Byzantin en 867, à la fin du règne de Michel III.Oncle de Zoé Carbonopsina, il servi durant le règne de Léon VI le Sage.

On ne connaît rien des premières années de sa vie. Tout d’abord protasekretis [1], il est nommé à la tête de la flotte en 904. À cette époque, une flotte musulmane dirigée par Léon de Tripoli se dirige vers Constantinople [2] et a déjà repoussé les Byzantins [3] dirigés par le drongaire [4] Eustathios.

Ce dernier est remplacé par Himérios qui ne possède aucune expérience en matière militaire. Les deux flottes se rencontrent près de Thasos [5], mais les Byzantins refusent le combat. Les Arabes se retrouvent libres de pouvoir piller Thessalonique [6], la deuxième plus grande ville de l’Empire, avant de revenir en terre musulmane sans être inquiétés.

Le 9 octobre 906, Himérios réussit à infliger sa première défaite aux Arabes, et c’est probablement à cette occasion qu’il est récompensé en devenant logothète du drome [7]. Une autre victoire suit en 909, et l’année d’après, Himérios débarque à Chypre, qui constituait un territoire démilitarisé depuis plusieurs siècles et fonctionnait comme un condominium avec le califat.

La prise de l’île permet à Himérios de diriger une expédition sur les côtes syriennes. Laodicée [8] est mise à sac tandis que son arrière-pays est pillé et que de nombreux prisonniers sont faits avec de faibles pertes. La reprise de cette île n’est que temporaire car, dès l’année 911 ou 912, Damien de Tyr prend l’île d’assaut et le statut précédent est restauré.

À l’automne 911, Himérios tente de reprendre la Crète [9]. Il dirige une flotte de 177 dromons [10] avec 43 000 hommes et met le siège devant la capitale de l’île Candie [11]. Ce siège dure 6 mois avant que n’arrive la nouvelle de la mort de l’empereur.

En conséquence, Himérios met fin à ce siège infructueux et prend le chemin du retour. Néanmoins, alors que la flotte arrive à proximité de Chios [12], elle tombe dans une embuscade arabe tendue par Léon de Tripoli et Damien de Tyr et les Byzantins subissent une déroute complète tandis qu’Himérios ne s’en sort que de justesse. À la suite de cette défaite et de la mort de Léon VI, il est rejeté par le nouvel empereur  [13] et exilé au monastère de Kamba où il meurt 6 ans plus tard.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Alexander Kazhdan (dir.), Oxford Dictionary of Byzantium, New York et Oxford, Oxford University Press, 1991, 1re éd., 3 tom. (ISBN 978-0-19-504652-6 et 0-19-504652-8, LCCN 90023208).

Notes

[1] Le protasekretis, ou protoasekretis est un haut fonctionnaire byzantin, le chef du collège des asekretis, la principale classe de notaires impériaux. Le poste évolue progressivement avec le temps. Les premiers asekretai sont attestés au 6ème siècle et plusieurs patriarches de Constantinople ainsi que l’empereur Anastase II sont issus de leurs rangs. En plus d’une possible référence anachronique à Maxime le Confesseur comme protasekretis sous Héraclius, la première preuve de l’existence de cette fonction (sous le nom de protos a secretis) vient du Liber Pontificalis de 756

[2] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[3] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[4] Un drongaire est un rang militaire de la fin de l’Empire romain et de l’Empire byzantin. Il désigne le chef d’un drongos.

[5] Thasos ou Thásos, est une île montagneuse de l’archipel grec, à 8 km de la Thrace continentale et à l’ouest de l’île de Samothrace.

[6] Thessalonique ou Salonique est une ville de Grèce, chef-lieu du district régional du même nom, située au fond du golfe Thermaïque. Aujourd’hui, elle est la capitale de la périphérie (région) de Macédoine centrale en Macédoine grecque mais aussi celle du diocèse décentralisé de Macédoine-Thrace.

[7] un poste équivalent à celui de premier ministre

[8] actuelle Lattaquié

[9] La Crète, est une île grecque, autrefois appelée « île de Candie ». Cinquième île de la mer Méditerranée en superficie, elle est rattachée en 1913 à la Grèce

[10] Un dromon est un navire long, manœuvrant et rapide mû à la rame et voile et employé dans l’Empire byzantin du 6ème au 12ème siècle. Ils furent indirectement développés à partir de la trière antique.

[11] Héraklion ou aussi Candie est une ville grecque située sur la côte nord, au centre de l’île de Crète. Elle est le chef-lieu du dème d’Héraklion, du district régional d’Héraklion, et la capitale de la périphérie de Crète, mais aussi celle du diocèse décentralisé du même nom.

[12] Chios ou Chio île et municipalité grecque de la mer Égée, proche de la Turquie dont elle est séparée par un détroit de 8 kilomètres seulement. Chios est réputée pour être le lieu de naissance d’Homère.

[13] Alexandre