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L’histoire pour le plaisir

Zhang Wen

lundi 2 décembre 2024, par lucien jallamion

Zhang Wen (mort en 191)

Fonctionnaire chinois et général de la dynastie des Han de l’Est

Zhang occupa le poste de Premier ministre sous le règne de l’empereur Ling des Han dit Han Lingdi, servant comme Grande Excellence des Travaux de 184 à 185 et Grand Commandant de 186 à 187.

Zhang a supervisé la réponse militaire de la dynastie à la rébellion de la province de Liang [1] de 185 à 186, supervisant les futurs seigneurs de guerre Dong Zhuo et Sun Jian. Après que Dong ait pris le contrôle de la cour des Han de l’Est en 189 et l’ait déplacée de Luoyang [2] à Chang’an [3], Zhang a continué à servir dans le bureau ministériel tout en conspirant contre Dong. Il fut exécuté en novembre 191 sur ordre de Dong.


La famille de Zhang était basée dans la commanderie [4] de Nanyang [5]. Il avait au moins un frère, Zhang Chang, qui occupa la commanderie sous l’empereur Han Huandi et les fonctions de général en chef Dou Wu en 168.

Zhang Wen était un protégé de l’influent eunuque [6] de la cour de Cao Teng et a servi dans le secrétariat impérial pendant le règne de l’empereur Huan. En 164, Zhang accompagne l’empereur Huan sur une marche vers le fleuve Yangtsé [7], un événement commémoré par une anecdote sur un vieil homme qui pique la curiosité de Zhang en ignorant l’entourage impérial de passage. Lorsque Zhang s’est approché de lui, le vieil homme a critiqué le style de vie luxueux de l’empereur et les fardeaux imposés à la population, ce qui aurait incité Zhang à avoir honte.

Zhang a ensuite servi comme administrateur de la commanderie de Yingchuan [8]. En 184, il est ministre des Finances et est promu la même année au poste de premier ministre de la Grande Excellence des Travaux. Bien que Zhang ait été considéré comme un fonctionnaire compétent et bien qualifié pour le poste, il a été contraint de payer un pot-de-vin pour assurer sa nomination, conformément à une pratique très critiquée introduite par l’empereur régnant Ling. Zhang servait en tant que Grande Excellence au moment de la rébellion des Turbans jaunes [9] et a persuadé l’empereur de ne pas révoquer le commandant militaire Zhu Jun , qui a finalement remporté le succès dans sa campagne contre les Turbans jaunes dans la commanderie de Nanyang.

En 185, à la suite de l’échec du général Huangfu Song à réprimer une rébellion multiethnique dans la province de Liang [10], Zhang est nommé général des chars et de la cavalerie et affecté à la tête d’une armée de 100 000 hommes contre les rebelles. Zhang a éprouvé des difficultés à gérer son subordonné le général Dong Zhuo, qui aurait traité Zhang avec dédain. Néanmoins, reconnaissant la popularité de Dong parmi les soldats, Zhang aurait rejeté les exhortations de son conseiller militaire Sun Jian pour que Dong soit exécuté. La campagne de Zhang n’a pas été concluante, malgré une victoire remportée par Dong à l’hiver 185-186, et bien qu’il ait été nommé grand commandant en 186, il a démissionné l’année suivante en raison des troubles continus.

En 188, Zhang retourna au pouvoir en tant que colonel-directeur des retainers, ce qui, bien que n’étant pas un poste de premier ministre, était un poste très influent qui relevait directement de l’empereur. Tout en servant dans ce rôle, il a recommandé à l’empereur Ling d’assigner He Xun, qui à l’époque préparait un coup d’État contre la faction eunuque, comme intendant de la commanderie de Jingzhao [11]. Bien que l’empereur Ling, qui le favorisait, était réticent à suivre la recommandation de Zhang, l’eunuque Jian Shi le persuada de le faire et il fut affecté à Jingzhao. L’année suivante, l’empereur Ling mourut et la cour passa sous le contrôle de Dong Zhuo, désormais un seigneur de guerre occidental prééminent.

S’établissant comme régent de facto, Dong déposa l’héritier de l’empereur Ling, l’empereur Han Shundi , et installa le fils cadet de l’empereur Ling, l’empereur Han Xiandi, sur le trône avant de déplacer la cour vers l’ouest, de Luoyang à Chang’an, face à l’opposition militaire de l’aristocratie orientale.

Zhang accompagna la cour à Chang’an et fut nommé ministre des Gardes en 191. Mécontent du règne sévère de Dong, Zhang conspira contre lui avec Wang Yun, la Grande Excellence sur les masses et Préfet des Maîtres de l’Écriture. Avant que ces efforts ne puissent porter leurs fruits, Dong a été informé par l’astronome de la cour d’une prophétie prédisant la mort d’un ministre éminent et a ordonné l’exécution de Zhang comme moyen de satisfaire la prophétie, l’accusant de communiquer avec la coalition orientale.

Zhang fut exécuté le 5 novembre 191 en étant fouetté à mort sur le marché de Chang’an.

Dans le roman historique du 14ème siècle Romance des Trois Royaumes [12], Zhang Wen est assassiné par Lü Bu lors d’un dîner en présence de nombreux fonctionnaires. Lü Bu est le fils adoptif du seigneur de guerre Dong Zhuo, qui lui ordonne d’emmener Zhang Wen loin de l’assemblée, de lui couper la tête et de la ramener sur un plateau d’argent pour le montrer aux autres invités. Dong Zhuo annonce alors aux autres responsables qu’une lettre a été découverte de Zhang Wen à Yuan Shu, l’un des seigneurs de guerre rivaux de Dong Zhuo, dans laquelle Zhang Wen avait collaboré contre lui. Dong Zhuo dit au reste de l’assemblée de ne pas s’inquiéter car aucun d’entre eux n’est impliqué dans la lettre.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé Zhang Wen/ Traduit par mes soins

Notes

[1] La rébellion de la Province de Liang (184/189) commence comme une insurrection du peuple Qiang contre la dynastie Han dans la province occidentale de Liang (Liangzhou, qui correspond plus ou moins aujourd’hui à Wuwei, dans la province du Gansu) dans la Chine du 2ème siècle. Mais assez vite, les Yuezhi et des rebelles pro-Han se joignent aux combats pour le contrôle de la province aux dépens de l’autorité centrale. Cette rébellion, qui a suivi de près celle des Turbans jaunes, fait partie d’une série de troubles qui ont conduit au déclin et a la chute de la dynastie Han. Bien que la plupart des historiens traditionnels portent une attention relativement faible à cette rébellion, elle à néanmoins une importance notable, car elle détruit la présence chinoise dans le Nord-Ouest et prépare le terrain pour la naissance de nombreux royaumes non-Han durant les siècles suivants

[2] Luoyang, ou Loyang est une ville-préfecture de la province du Henan en Chine. On y parle le dialecte de Luoyang du mandarin zhongyuan. Située sur le Fleuve Jaune, c’est l’une des quatre capitales historiques de la Chine.

[3] Autrefois nommé Hao ou Zongzhou, pendant la dynastie Zhou, elle fut la capitale de la Chine pour la période des Zhou occidentaux. Suite à la folie du roi Zhou Youwang, la ville fut incendiée et pillée par les barbares Rong. Xi’an est l’extrémité est de la route de la soie considérée comme ayant été « ouverte » par le général chinois Zhang Qian au 2ème siècle av. jc. C’était l’une des Quatre Grandes Capitales Anciennes car ce fut la capitale de la Dynastie Qin, des Han, alors connue sous le nom de Chang’an

[4] Une commanderie, ou préfecture suivant les traductions, est une ancienne division administrative chinoise utilisée depuis la période de la dynastie Zhou (vers 1046 av. jc-256 av. jc) jusqu’au début de la dynastie Tang (618-907).

[5] La commanderie de Nanyang était une commanderie chinoise qui a existé de la période des Royaumes combattants à la dynastie Tang. Il était centré sur l’actuelle Nanyang, dans le Henan. La commanderie de Nanyang a été établie par Qin dans la 35ème année du roi Zhao. Le siège était Wan, dans l’actuelle Nanyang, Henan. Il s’agissait des terres au nord de la rivière Han précédemment conquises sur Chu.

[6] Un eunuque est un homme castré. La castration se limite généralement à l’ablation des testicules mais il arrive qu’elle concerne également le pénis, connue alors sous le nom de pénectomie. Dans la Chine ancienne, la castration était à la fois une punition traditionnelle (jusqu’à la dynastie Sui) et un moyen d’obtenir un emploi dans le service impérial. À la fin de la dynastie Ming, il y avait 70 000 eunuques dans la Cité interdite. La valeur d’un tel poste était importante car elle pouvait permettre d’obtenir un pouvoir immense qui dépassait parfois celui du premier ministre. Cependant, la castration par elle-même fut finalement interdite. Le nombre d’eunuques n’était plus estimé qu’à 470 en 1912, lorsque la fonction fut abolie. La justification de cette obligation pour les fonctionnaires de haut rang était la suivante : puisqu’ils ne pouvaient procréer, ils ne seraient pas tentés de prendre le pouvoir pour fonder une dynastie. À certaines périodes, un système similaire a existé au Viêt Nam, en Inde, en Corée et dans d’autres contrées du monde.

[7] Le Yangtsé, Yang-Tsé-Kiang ou Yangzi Jiang également en français fleuve Bleu (par opposition au fleuve Jaune, l’autre grand fleuve chinois, plus au nord), est le plus important des fleuves de Chine et d’Asie avec un débit moyen de 30 000 m3/s et une longueur de 6 380 km. C’est le troisième fleuve du monde par sa longueur après l’Amazone et le Nil, ainsi que par son débit après l’Amazone et le Congo. Ce n’est que le dixième fleuve pour la superficie de son bassin versant, mais celui-ci est le plus peuplé. Il est le plus important au monde à couler entièrement dans un seul pays. Le Yangtsé prend sa source dans l’Ouest du pays sur le plateau tibétain, dans une région aride et dépourvue d’habitants à plus de 5 300 m d’altitude. Son cours prend d’abord une orientation sud-est et il descend du plateau de manière torrentielle en circulant dans des gorges profondes creusées dans les monts Hengduan. À près de 2 000 km de sa source, le Yangtsé arrive aux abords du plateau Yunnan-Guizhou et prend une direction générale ouest-est qu’il va conserver jusqu’à son débouché dans la mer de Chine orientale.

[8] qui correspond à l’actuel comté de Yu dans le Henan

[9] La rébellion des Turbans jaunes est une révolte paysanne majeure en Chine, à la fin du 2ème siècle. Le soulèvement &clate en 184 sous le règne de l’empereur Han Lingdi lorsque Zhang Jiao, fondateur de la secte taoïste Taiping (« grande paix »), soulève une partie de la population chinoise contre la dynastie Han, jugée décadente et corrompue. Assiégés, les Han lancent un appel à l’aide et ordonnent une campagne contre les Turbans jaunes qui se comptent par centaines de milliers. De puissants et célèbres généraux, tels que Yuan Shao, Cao Cao, Sun Jian et Ma Teng répondent à cet appel. De son côté, le général Lu Zhi recrute des volontaires. Parmi eux, Liu Bei, Guan Yu et Zhang Fei qui, selon l’Histoire des Trois royaumes, se jurent fraternité et s’en vont combattre les Turbans jaunes. Ils viennent en aide au général Dong Zhuo. Les frères de Zhang Jiao, Bao et Liang, sont battus par Cao Cao et Sun Jian. Bien que la rébellion principale ait été défaite en 185, des poches de résistances restent invaincues et des soulèvements de plus petites ampleurs émergent sporadiquement. Ce n’est qu’en 205, après 21 années de révoltes, que les Turbans jaunes sont définitivement vaincus. La rébellion, qui tire son nom de la couleur dans laquelle les rebelles se drapaient, a été particulièrement importante dans l’histoire de la Chine comme dans celle du taoïsme, à cause des collusions nombreuses entre rebelles et sociétés taoïstes secrètes.

[10] La province de Liang ou Liangzhou était une province du nord-ouest de la Chine ancienne, à l’emplacement approximatif de l’actuelle province du Gansu. Il était bordé à l’est par la province de Sili.

[11] Jingzhao était une région historique centrée sur l’ancienne capitale chinoise de Chang’an. Au début de la dynastie Han, le gouverneur de la capitale Chang’an et de ses environs était connu sous le nom de You Neishi, et la région était également connue sous le même nom. En 104 av. jc, la moitié orientale de You Neishi est remplacée par Jingzhao Yin, intendant de la capitale, tandis que la moitié occidentale devient You Fufeng. La région comprenait 12 comtés.

[12] Les Trois Royaumesest un roman historique chinois sur la fin de la dynastie Han et la période des Trois Royaumes, (169-280). Écrit par Luo Guanzhong au 14ème siècle d’après l’œuvre de Chen Shou écrite au 3ème siècle. Ce roman fait partie des quatre livres extraordinaires de la littérature chinoise, ce qui le classe parmi les romans les plus longs et les plus anciens de l’histoire chinoise avec plus de 800 000 mots en cent-vingt chapitres. Son titre en chinois (Sanguo Yanyi) indique qu’il fait de la vertu son thème principal. Les trois royaumes en question sont ceux de Wei, Shu et Wu.