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L’histoire pour le plaisir

Huàngfù Sông

jeudi 22 juin 2023, par ljallamion

Huàngfù Sông (mort vers 195)

Ministre chinois de la fin de la dynastie Han

Il fut reconnu, entre autres, pour les nombreuses campagnes victorieuses qu’il mena contre le mouvement rebelle des Turbans Jaunes [1]. Vers la fin de sa carrière, il occupa des positions parmi les plus hautes de la sphère hiérarchique du gouvernement.

Lors du commencement de l’insurrection des Turbans Jaunes en 184, Huàngfü Sông, alors Grand Administrateur de Beidi, suggéra à l’empereur Ling de mettre fin à la proscription des factieux, de même que de distribuer davantage les ressources du palais à l’armée. Ses conseils furent suivis et peu après, en tant que Général des gentilshommes de la Maison, il partit avec Zhu Jun réprimer les Turbans Jaunes dans le district de Yingchuan [2] à la tête d’une force combinée comptant 40 000 hommes.

À la suite de la défaite de Zhu Jun, il alla prendre la ville de Changshe, dans laquelle il fut assiégé. Les rebelles étant supérieurs en nombre, il dirigea une attaque de feu remarquable contre ces derniers et avec l’aide de Cao Cao et Zhu Jun, compléta la victoire en anéantissant l’ennemi. Pour cette victoire, Huàngfü Sông fut nommé marquis d’un district. Animé d’une grande sympathie et compassion envers ses soldats, il sortit vainqueur à chaque fois des combats.

Par après, il continua à s’illustrer en combattant les Turbans Jaunes aux côtés de Zhu Jun et vainquirent ensemble les chefs rebelles Bo Cai et Peng Tuo, pacifiant les districts de Yingchuan, Runan [3] et Chen. Sur décret impérial, il reçut ensuite l’ordre de réprimer les rebelles dans le district de Dong, ce qu’il fit avec succès, capturant le chef ennemi Bu Si. Il alla ensuite attaquer le chef du mouvement Zhang Jiao ou Zhang Jue et ses frères à Guangzong. Il écrasa les forces de Zhang Liang (Turbans jaunes) .

Enfin, il mena l’assaut final contre Zhang Bao à Xiaquyang et encore une fois victorieux, il prit la tête du leader et tua ou captura plus d’une centaine de milliers d’hommes. Pour l’ensemble de ces exploits, il fut nommé Général des chars et de la cavalerie, Protecteur de la province de Ji et marquis de Huaili. Il se mit ensuite à dos 2 des 10 eunuques [4] et en 185, fut démis de ses fonctions de Général des chars et de la cavalerie.

En 188, il fut nommé Général afin d’opposer les forces de Wang Guo à Chencang, dans l’ouest, avec autorité sur Dong Zhuo, ce qu’il fit avec succès, s’attirant du même coup la hargne de ce dernier. À la suite de la montée au pouvoir de Dong Zhuo dans les années qui suivirent, Huàngfü Sông se rangea, refusant de prendre de l’initiative contre le despote.

En 192, il récupéra son titre de Général des chars et de la cavalerie et quelques mois après devint Grand commandant, puis fut démis de ses fonctions à nouveau.

Après la mort de Dong Zhuo, Huàngfü Sông servit Wang Yun à des postes civils et cérémoniels, puis mourut de maladie en 195.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Huàngfù Sông/ Portail du monde chinois/ Catégories  : Héros des Trois Royaumes

Notes

[1] La rébellion des Turbans jaunes est une révolte paysanne majeure en Chine, à la fin du 2ème siècle. Le soulèvement &clate en 184 sous le règne de l’empereur Han Lingdi lorsque Zhang Jiao, fondateur de la secte taoïste Taiping (« grande paix »), soulève une partie de la population chinoise contre la dynastie Han, jugée décadente et corrompue. Assiégés, les Han lancent un appel à l’aide et ordonnent une campagne contre les Turbans jaunes qui se comptent par centaines de milliers. De puissants et célèbres généraux, tels que Yuan Shao, Cao Cao, Sun Jian et Ma Teng répondent à cet appel. De son côté, le général Lu Zhi recrute des volontaires. Parmi eux, Liu Bei, Guan Yu et Zhang Fei qui, selon l’Histoire des Trois royaumes, se jurent fraternité et s’en vont combattre les Turbans jaunes. Ils viennent en aide au général Dong Zhuo. Les frères de Zhang Jiao, Bao et Liang, sont battus par Cao Cao et Sun Jian. Bien que la rébellion principale ait été défaite en 185, des poches de résistances restent invaincues et des soulèvements de plus petites ampleurs émergent sporadiquement. Ce n’est qu’en 205, après 21 années de révoltes, que les Turbans jaunes sont définitivement vaincus. La rébellion, qui tire son nom de la couleur dans laquelle les rebelles se drapaient, a été particulièrement importante dans l’histoire de la Chine comme dans celle du taoïsme, à cause des collusions nombreuses entre rebelles et sociétés taoïstes secrètes.

[2] La commanderie de Yingchuan était une commanderie chinoise de la période des Royaumes combattants à la dynastie Tang, située dans la province centrale moderne du Henan. Le nom faisait référence à la rivière Ying, qui coulait à travers son territoire. La commanderie a été établie par l’État de Qin après la conquête de Hán. Le siège était Yangdi, qui, selon la légende, était la capitale de Yu le Grand, et était la capitale de l’État de Han de l’époque des Royaumes combattants. Après l’établissement de la dynastie Hàn, il est devenu à l’origine Xin, le fief du roi de Hán. Cependant, Xin a rapidement été déplacé à Taiyuan, et la commanderie a été restaurée.

[3] Le xian de Runan est un district administratif de la province du Henan en Chine. Il est placé sous la juridiction de la ville préfecture de Zhumadian.

[4] Un eunuque est un homme castré. La castration se limite généralement à l’ablation des testicules mais il arrive qu’elle concerne également le pénis, connue alors sous le nom de pénectomie. Dans la Chine ancienne, la castration était à la fois une punition traditionnelle (jusqu’à la dynastie Sui) et un moyen d’obtenir un emploi dans le service impérial. À la fin de la dynastie Ming, il y avait 70 000 eunuques dans la Cité interdite. La valeur d’un tel poste était importante car elle pouvait permettre d’obtenir un pouvoir immense qui dépassait parfois celui du premier ministre. Cependant, la castration par elle-même fut finalement interdite. Le nombre d’eunuques n’était plus estimé qu’à 470 en 1912, lorsque la fonction fut abolie. La justification de cette obligation pour les fonctionnaires de haut rang était la suivante : puisqu’ils ne pouvaient procréer, ils ne seraient pas tentés de prendre le pouvoir pour fonder une dynastie. À certaines périodes, un système similaire a existé au Viêt Nam, en Inde, en Corée et dans d’autres contrées du monde