Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 14ème siècle > Mathilde ou Mahaut d’Auvergne ou de Boulogne

Mathilde ou Mahaut d’Auvergne ou de Boulogne

mardi 12 novembre 2024, par lucien jallamion

Mathilde ou Mahaut d’Auvergne ou de Boulogne (morte en 1399)

Comtesse de Genève par son mariage

Blason de l'Auvergne par par Peter Potrowl. Source : wiki/Histoire de l'AuvergneIssue de la famille d’Auvergne, fille de Robert VII, comte d’Auvergne [1] et comte de Boulogne [2], et de sa seconde femme Marie de Flandre-Dampierre-Termonde, vicomtesse de Châteaudun [3] en partie, fille de Guillaume 1er de Termonde.

En 1334, elle épouse le comte Amédée III de Genève, fils de l’ancien comte de Genève [4], Guillaume III de Genève , et d’ Agnès de Savoie , fille du comte de Savoie [5] Amédée V . En effet, Amédée est mineur à la mort de son père et est placé sous tutelle de sa grand-mère, Agnès de Chalon , et de sa mère, Agnès de Savoie, jusqu’à sa majorité en avril 1325.

Lorsque le dernier de ses fils, Robert de Genève alors pape, hérite du comté, il laisse le gouvernement à sa mère. Il organise son héritage en désignant son neveu, Humbert de Villars , fils de sa sœur aînée Marie, comme successeur des droits et biens du comté de Genève.

Lorsque Robert meurt en 1394, le jeune comte, à peine entré en fonction, voit son titre contesté par la comtesse douairière ainsi que ses tantes. Un procès s’ouvre en 1395. La comtesse douairière réclame l’usufruit sur les États avec la propriété des châteaux de Gruffy [6] et de Thônes [7]. Ses deux filles héritent également de places fortes.

Mahaut d’Auvergne fait son testament, au château de Rumilly [8], le 28 août 1396. Elle meurt le 24 octobre 1399.

Ses deux filles survivantes, Blanche et Catherine, sont désignées comme héritières de ses biens et droits, le titre de comtesse de Genève sera portée par Blanche.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe-XVe siècles), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978)

Notes

[1] Le comté d’Auvergne est l’une des plus anciennes seigneuries de France, puisqu’elle a déjà été érigée à la fin de la période romaine. Durant l’ère mérovingienne, il devient même momentanément un duché. La famille des Comtes d’Auvergne gouverne le comté depuis le dixième siècle. Une crise éclate au sein de la famille en 1155, date à laquelle le comte Guillaume VII d’Auvergne est forcé par son oncle Guillaume VIII d’Auvergne à diviser le comté en deux. Guillaume VIII reprend le comté, tandis que Guillaume VII doit se satisfaire du titre de dauphin d’Auvergne. En 1360, le roi de France Jean II de France crée, sur la vieille Terre royale d’Auvergne, un duché d’Auvergne qui se transmet au sein de la famille royale

[2] Le comté de Boulogne est issu d’un pagus franc. Dès le 9ème siècle, ce comté se trouve sous la suzeraineté du marquisat de Flandre. Philippe Auguste le confisquera en 1212 pour le donner en apanage à son fils. Le comté suivra ensuite les destinées de l’Artois et sera finalement annexé au domaine royal au xve siècle

[3] En 956, Thibaut 1er le Tricheur, comte de Blois, s’empare de Chartres et de Châteaudun, soutenu par le roi Lothaire, ce qui contribue à l’affaiblissement d’Hugues Capet, alors duc de France. Thibaut le tricheur délègue à Châteaudun des vicomtes, qui prirent peu à peu de plus en plus de pouvoirs, restant sous la suzeraineté du comte de Blois. Les comtés de Blois, de Châteaudun et de Chartres passèrent à la maison de Châtillon, qui les conserva jusqu’en 1391, date à laquelle Guy de Châtillon vendit ses biens à Louis d’Orléans. À cette même époque, le dernier vicomte de Châteaudun vend la vicomté à ce même prince.

[4] Les titres de comte de Genève, en latin comes Gebennensis, est un titre porté par les seigneurs ayant l’autorité sur le comté et sa ville principale, Genève. Il est porté, depuis le milieu du 11ème siècle, par 17 seigneurs appartenant à la maison de Genève. À la fin du 14ème siècle, il passe à la maison de Thoire-Villars, avant que le comté entre dans les possessions de la maison de Savoie, qui en font une terre d’apanage.

[5] Le duché de Savoie est un ancien duché indépendant, noyau des États de Savoie, devenu Royaume de Sardaigne en 1713, et divisé entre la France et l’Italie en 1860. Le 19 février 1416, l’empereur Sigismond 1er érige le comté de Savoie en duché de Savoie, lui offrant une autonomie politique sans précédent. Les successeurs d’Amédée VIII de Savoie portent désormais le titre de duc jusqu’à ce qu’ils deviennent rois de Sicile, puis de Sardaigne au début du 18ème siècle.

[6] Le château de Gruffy est un ancien château comtal, dont il ne reste que quelques vestiges, qui se dressait sur la commune de Gruffy dans le département de la Haute-Savoie et se situait dans le comté de Genève, au-dessus du bourg d’Alby et de son château, également possession de la maison de Genève. Il se situe également à proximité de l’entrée du massif des Bauges, qui appartenait au comté de Savoie.

[7] Seigneurie de la Val des Clets

[8] Le château de Rumilly était un ancien château fort probablement du 10ème siècle, dont il ne reste aucun vestige, qui se dressait sur la commune française de Rumilly, dans le département de la Haute-Savoie. Il forme avec le bourg une place forte ayant une importance majeure sur la frontière du comté de Genève, jusqu’au démantèlement de ses fortifications au début du 17ème siècle.