Birger Brosa (mort en 1202)
Jarl de Suède de 1175 à 1202
Fils de Bengt Snivil et d’une épouse inconnue et membre de la puissante famille de Bjälbo [1].
Birger Brosa est le frère aîné de Magnus Minnisköld , ancêtre de la lignée royale des Folkung et le demi-frère de Karl Bengtsson le Sourd Jarl [2] de Suède en 1210 tué en 1220 en Estonie [3].
Dans les textes médiévaux il est nommé Rikjarl ou le Jarl des Svear et des Götar. Birger fut nommé Jarl vers 1175 sous le règne de Knut Eriksson et il conserva sa position jusqu’à sa mort sous le règne de son successeur Sverker II de Suède .
Le Jarl Birger possédait de vastes domaines répartis dans le royaume en Östergötland [4], Närke [5], Varmland [6] et Södermanland [7]. Il fut le bienfaiteur du monastère de Riseberga en Närke, où son épouse Brigitte Haralsdotter fille illégitime du roi Harald IV de Norvège qui avait été précédemment l’épouse de l’éphémère roi Magnus Henriksson se retira après sa mort et où ils furent inhumés.
Birger réussit à maintenir la paix en Suède pendant que les guerres civiles déchiraient le royaume voisin de Norvège. Plusieurs prétendants au trône de ce pays trouvèrent refuge auprès de lui. Parmi eux les chefs des Birkebeiner [8] norvégiens Eystein Meyla et Sverre Sigurdsson qui étaient tous deux des parents vrais ou supposés de son épouse Brigitte Haraldsdotter. Philippe le fils aîné de Birger fut d’ailleurs tué en Norvège au service du second.
Notes
[1] La Maison de Bjelbo, également connue sous le nom de Maison de Folkung, est une famille originaire de l’Östergötland qui donne au royaume de Suède médieval plusieurs évêques, Jarls et souverains. Ainsi que 3 rois de Norvège et un roi de Danemark au 14ème siècle.
[2] Le jarl est en langue scandinave l’équivalent de comte
[3] L’Estonie, est un pays d’Europe du Nord et un État membre de l’Union européenne, situé sur la rive orientale de la mer Baltique et méridionale du golfe de Finlande. Le pays est bordé au nord par le golfe de Finlande, à l’ouest par la mer Baltique, au sud par la Lettonie et à l’est par la Russie. Ce pays est généralement regroupé avec la Lettonie et la Lituanie dans un ensemble géopolitique appelé pays baltes. Entre 1418 et 1562, la région forme la Confédération livonienne. Au début du 16ème siècle le pays, touché par la Réforme, opte pour le luthéranisme. Il est le théâtre de conflits qui l’opposent à des voisins de plus en plus puissants : la Russie, la Lituanie, la république des Deux Nations et la Suède. Finalement cette dernière annexe la région en 1595. Initialement, les souverains suédois ne remettent pas en cause la suprématie de la noblesse balte d’origine germanique descendante des chevaliers porte-glaives. Cette politique change avec la grande guerre du Nord. À compter de 1710 le territoire estonien devient pour deux siècles une région de l’Empire russe.
[4] La province d’Östergötland (parfois désignée sous le nom d’Ostrogothie en français) est une province historique du sud-est de la Suède.
[5] La province de Närke (Néricie en français) est une province historique du centre de la Suède.
[6] La province de Värmland (en français vieilli : Varmie) est une province historique de l’ouest de la Suède. Elle est comprise entre au sud la Westrogothie et la Dalie, à l’ouest la Norvège, à l’est le Västmanland et la Néricie et au nord-est la Dalécarlie. Elle correspond assez étroitement au comté de Värmland.
[7] Le Södermanland, ou la Sudermanie en français, est une province historique de Suède située sur la côte est, au sud de Stockholm. En Suède, le nom de la province est souvent abrégé en Sörmland.
[8] Le régime autoritaire imposé à partir de 1161 par le régent Erling Skakke, père du jeune roi Magnus V Erlingsson et sa tentative d’exterminer toute la descendance du roi Harald IV ,qu’il considérait comme un usurpateur, engendrent une opposition très forte à son pouvoir et dressent contre lui de nouvelles forces qui rallument la guerre civile. Beaucoup d’opposants convaincus qu’Erling recherchait à les éliminer estiment que la lutte armée était leur seul moyen de survivre. Avec leurs suivants ils se retirent dans les forêts et les montagnes où comme des brigands ils vécurent une vie de dangers constants. Ce parti de mécontents populaires s’était rassemblé dans les régions peu peuplées des confins orientaux d’où ils se jetaient alternativement sur le Vestfold ou Viken et Oslo ou le Trondelag et Trondheim. Ils pouvaient ainsi aisément chercher refuge en Suède. Dans le souci de légitimer leur combat, ils apportèrent leur soutien à tous les prétendants, rejetons vrais ou supposés de la famille royale. On les appela « Birkebeiner » parce qu’ils étaient parfois obligés de recouvrir leurs pieds d’écorce de bouleau à la place de chaussures.