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Knut Eriksson dit Knut 1er de Suède

lundi 7 octobre 2024, par lucien jallamion

Knut Eriksson dit Knut 1er de Suède (mort en 1195/1196)

Roi de Suède de 1167 environ à sa mort

Fils de saint Éric et de la reine Christine Björnsdotter . En exil depuis une dizaine d’années il monte sur le trône de Suède en 1167, en tuant à Visingsö [1] celui qui l’occupait, Karl Sverkersson de la famille de Sverker 1er ou Sverker l’Ancien .

Au cours des premières années de son règne, il doit faire face aux revendications au trône de membres de la maison de Sverker ; sans doute deux neveux de son prédécesseur, qui sont éliminés : Burislev qui disparait dès 1169 et Kol ou Karl Johannsson tué en 1173 apparemment lors d’un combat à Bjälbo en Östergötland [2].

Après avoir vaincu ces prétendants, il règne paisiblement seul pendant 23 ans, encourageant l’agriculture et fondant des monastères. Knut doit également lutter contre les pirates de la Baltique [3] qui faisaient de fréquentes incursions en Suède.

En 1187 des Estoniens [4] font même un raid sur Uppsala [5] au cours duquel périt l’archevêque d’Uppsala Johannes et le roi fait édifier un fort sur l’emplacement de la future cité de Stockholm [6] pour renforcer la défense de la côte.

La suite de son règne, inhabituellement long et paisible pour l’époque, est marquée à l’extérieur par le soutien qu’il apporte, à l’instar du Jarl [7] Birger Brosa de la famille des Folkungar [8], au prétendantSverre Sigurdsson en Norvège.

Celui-ci épouse en 1185 en secondes noces sa sœur Marguerite ( Margareta ) et par les premiers rapports commerciaux entre la Suède et les ports que les Allemands venaient de fonder sur la côte Baltique, un traité fut même signé avec la ville de Lübeck [9] et vers 1175/1180 avec le duc de Saxe [10] Henri le Lion.

Le roi meurt en 1195 ou 1196 à Eriksberg dans le Västergötland [11]. Bien qu’il laisse 4 fils de Cécile Johannsdotter , Sverker II Karlsson , le fils de son prédécesseur, lui succède cette fois sans contestation.

Selon une tradition hagiographique [12] ; d’une piété ardente, ce prince se serait fait recevoir dans l’ordre de Cîteaux [13] pour mourir avec l’habit religieux. La légende rapporte que c’est pour se repentir du meurtre de Charles qu’il aurait désigné le fils de ce dernier comme successeur. Il est inhumé dans l’abbaye de Varnhem [14].

Il se marie vers 1160 avec une épouse identifiée traditionnellement avec Cecilia Johansdotter une fille du prince Johan Sverkersson l’Ancien.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Philip Line, Kingship and state formation in Sweden, 1130-1290, Library of Congres 2007 (ISBN 9789004155787).

Notes

[1] Visingsö est une île située dans la partie méridionale du Vättern en Suède, à 30 kilomètres de la ville de Jönköping et à 6 kilomètres de la ville de Gränna à laquelle elle est reliée par ferry. La superficie de l’île est de 24 km². Selon la légende, Visingsö fut créée par le géant Vist qui jeta une motte de terre au milieu du lac de manière que son épouse puisse le traverser à pied sec. Au Moyen Âge, l’île joua un rôle important dans l’histoire de Suède.

[2] La province d’Östergötland (parfois désignée sous le nom d’Ostrogothie en français) est une province historique du sud-est de la Suède.

[3] La mer Baltique est une mer intracontinentale et intérieure de 364 800 km² située dans le Nord de l’Europe et reliée à l’océan Atlantique par la mer du Nord. Elle communique au sud-ouest avec la mer du Nord par le Cattégat et le Skagerrak. Trois golfes principaux intègrent cet espace : le golfe de Botnie au nord, le golfe de Finlande à l’est et le golfe de Riga au sud-est.

[4] L’Estonie, est un pays d’Europe du Nord et un État membre de l’Union européenne, situé sur la rive orientale de la mer Baltique et méridionale du golfe de Finlande. Le pays est bordé au nord par le golfe de Finlande, à l’ouest par la mer Baltique, au sud par la Lettonie et à l’est par la Russie. Ce pays est généralement regroupé avec la Lettonie et la Lituanie dans un ensemble géopolitique appelé pays baltes. Entre 1418 et 1562, la région forme la Confédération livonienne. Au début du 16ème siècle le pays, touché par la Réforme, opte pour le luthéranisme. Il est le théâtre de conflits qui l’opposent à des voisins de plus en plus puissants : la Russie, la Lituanie, la république des Deux Nations et la Suède. Finalement cette dernière annexe la région en 1595. Initialement, les souverains suédois ne remettent pas en cause la suprématie de la noblesse balte d’origine germanique descendante des chevaliers porte-glaives. Cette politique change avec la grande guerre du Nord. À compter de 1710 le territoire estonien devient pour deux siècles une région de l’Empire russe.

[5] Uppsala, en français Upsal, est une ville de Suède située à 70 kilomètres au nord de Stockholm, en Uppland, célèbre pour sa prestigieuse université, la plus ancienne de Scandinavie.

[6] Stockholm est la capitale et la plus grande ville de Suède. Elle est le siège du gouvernement et du parlement suédois ainsi que le lieu de résidence officiel du roi. Située au bord de la mer Baltique, la ville est construite en partie sur plusieurs îles, à l’embouchure du lac Mälar, ce qui lui a valu, à l’instar d’autres cités européennes, son surnom de « Venise du Nord » Au 17ème siècle, Stockholm devient une ville européenne d’envergure. Entre 1610 et 1680, sa population est multipliée par six. Ladugårdslandet, maintenant appelé Östermalm ainsi que l’île de Kungsholmen sont alors rattachés à la ville. En 1628, le Vasa coule dans Stockholm. Peu après, sont instaurées des règles qui donnent à celle ci un monopole sur les échanges entre les négociants étrangers et les territoires scandinaves. À cette époque, sont bâtis nombre de châteaux et de palais, dont la maison de la noblesse (riddarhuset) et au 18ème siècle le palais royal.

[7] Le jarl est en langue scandinave l’équivalent de comte

[8] Folkung ou Folkungar, puissante famille de Suède originaire de la région de Bjälbo, qui posséda pendant près d’un siècle la dignité de Jarl des Suédois, sorte de maire du palais. Elle conclut de nombreuses alliances matrimoniales tant avec la maison de Sverker qu’avec celle d’Erik et finit par s’emparer de tout le pouvoir, elle donna cinq rois à la Suède de 1250 à 1363 puis des souverains à la Norvège et au Danemark.

[9] Lübeck est une ville hanséatique d’Allemagne du Nord, dans le Land de Schleswig-Holstein. Ce port de la mer Baltique est également surnommé « la reine de la Hanse » : c’était en effet la capitale de la Ligue hanséatique. En 1160, Lübeck obtint la Soester Stadtrecht. Cette époque est aujourd’hui considérée par les historiens comme le commencement de la Hanse des marchands (au contraire de la Hanse des villes). L’argument principal justifiant cette position consiste dans le privilège de Artlenburg en 1161, dans lequel les commerçants de Lübeck devinrent égaux en droit avec les, jusque-là dominants, commerçants goths pour le commerce sur la mer Baltique. À cette époque commença avec la Chronica Slavorum sous Helmold von Bosau et son successeur Arnold von Lübeck le témoignage détaillé sur les événements concernant les tribus slaves du nord-ouest. En 1182, l’empereur Frédéric Barberousse donna un fief à Lübeck au duc Bogislav 1er avec le duché de Poméranie. Le privilège de Barberousse en 1188 dota Lübeck d’un territoire et de nouvelles possibilités commerciales.

[10] Le duché de Saxe était un duché médiéval couvrant la plus grande partie du nord de l’Allemagne. Il s’étendait sur les états allemands contemporains de Basse-Saxe, Rhénanie-du-Nord-Westphale, Schleswig-Holstein, Saxe-Anhalt et des parties de la Saxe. Le duc Henri le Lion occupa la région déserte de Mecklembourg Poméranie occidentale. Les Anglo-Saxons avaient quitté cette dernière zone pour l’Angleterre.

[11] Le Västergötland est l’une des régions les plus importantes de la plus ancienne histoire du Royaume de Suède. Il forme avec l’Östergötland, ou Ostrogothie en français, province voisine, le centre de la grande région historique du Götaland, pays des Götar, peuple germanique dont le nom indique une parenté possible avec les Goths.

[12] L’hagiographie est l’écriture de la vie et/ou de l’œuvre des saints. Pour un texte particulier, on ne parle que rarement d’« une hagiographie », mais plutôt d’un texte hagiographique ou tout simplement d’une vie de saint. Le texte hagiographique étant destiné à être lu, soit lors de l’office des moines soit en public dans le cadre de la prédication. Un texte hagiographique recouvre plusieurs genres littéraires ou artistiques parmi lesquels on compte en premier lieu la vita, c’est-à-dire le récit biographique de la vie du saint. Une fresque à épisode est également une hagiographie, de même qu’une simple notice résumant la vie du bienheureux. Par rapport à une biographie, l’hagiographie est un genre littéraire qui veut mettre en avant le caractère de sainteté du personnage dont on raconte la vie. L’écrivain, l’hagiographe n’a pas d’abord une démarche d’historien, surtout lorsque le genre hagiographique s’est déployé. Aussi les hagiographies anciennes sont parsemées de passages merveilleux à l’historicité douteuse. De plus, des typologies de saints existaient au Moyen Âge, ce qui a conduit les hagiographes à se conformer à ces modèles et à faire de nombreux emprunts à des récits antérieurs.

[13] L’ordre cistercien (Ordo cisterciensis, o.cist.), également connu sous le nom d’ordre de Cîteaux ou de saint ordre de Cîteaux (Sacer ordo cisterciensis, s.o.c.), est un ordre monastique chrétien réformé dont l’origine remonte à la fondation de l’abbaye de Cîteaux par Robert de Molesme en 1098.

[14] L’Abbaye de Varnhem à Varnhem dans le Västergötland en Suède fut fondée en 1148 par les moines de l’Ordre cistercien de l’abbaye d’Alvastra en Östergötland.