Séleucos VII (95/90 av. jc- ?)
Prince séleucide
Fils d’Antiochos X et de Cléopâtre V Séléné et frère du roi Antiochos XIII . Il aurait régné de manière symbolique de 83 à 69 durant l’occupation de la Syrie [1] par Tigrane II.
Après l’invasion de la Syrie par Tigrane II d’Arménie en 83 av. jc, Cléopâtre V Séléné se réfugie avec ses 2 fils, probablement à Ptolémaïs-Akkè [2]. En 79, elle les envoie auprès du Sénat romain afin de réclamer les trônes d’Égypte et de Syrie.
En 69, Cléopâtre V, assiégée dans Ptolémaïs, est faite prisonnière par Tigrane qui la fait ensuite assassiner à Séleucie-sur-l’Euphrate [3]. Tigrane est, peu de temps après, défait par Lucullus qui place sur le trône de Syrie le frère de Séleucos, Antiochos XIII. Celui-ci est éliminé en 64 au moment de l’arrivée de Pompée qui transforme la Syrie en province romaine [4].
Certains historiens avancent qu’il a régné de 83 à 69 durant l’occupation de la Syrie par Tigrane sachant que seules quelques villes sont restées fidèles aux Séleucides durant cette période. Son frère lui aurait succédé en 68 après que Lucullus ait battu Tigrane.
Il est vraisemblablement le même Séleucos surnommé Kybiosaktes [5], en raison de ses manières grossières, qui apparait à Alexandrie en 56 comme premier époux de Bérénice IV et co-régent d’Égypte. Révoltée par son mode de vie, Bérénice l’aurait fait tuer.
Dion Cassius affirme que ce Séleucos Kybiosaktes est en fait un homme de basse naissance qui a usurpé l’identité d’un descendant des Séleucides
Notes
[1] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.
[2] Acre est une ville d’Israël, située au nord de la baie de Haïfa, sur un promontoire et dotée d’un port en eaux profondes. Acre est située à 152 km de Jérusalem et dépend administrativement du district nord. Cette ville côtière donne son nom à la plaine d’Acre qui comporte plusieurs villages. Son ancien port de commerce florissant dans l’Antiquité, est devenu une zone de pêche et de plaisance de moindre importance. Elle devient au 13ème siècle la capitale du Royaume de Jérusalem et le principal port de Terre sainte.
[3] Zeugma est une cité antique située sur l’Euphrate, aujourd’hui en Turquie, près de la frontière syrienne au sud du pays, sur l’antique route de la soie, dans l’ancienne Commagène. La cité fut fondée vers 300 av. jc sous le nom de Séleucie de l’Euphrate par un général d’Alexandre, Séleucos 1er, fondateur de la dynastie des Séleucides. C’est à cet endroit que Crassus franchit le fleuve en 53 av. jc, peu avant la bataille de Carrhes. En 64 av. jc, la ville est reprise aux Parthes par la République romaine, et prend le nom de Zeugma. S’ouvre alors une période de développement et de prospérité due à sa position stratégique de traversée de l’Euphrate sur la route de la soie, entre la Chine et Antioche. En 256, elle est ravagée par le roi sassanide Shapur 1er. Victime ensuite d’un tremblement de terre, elle ne retrouvera jamais l’éclat de la période romaine. Le site est abandonné au milieu du 11ème siècle.
[4] La Syrie est l’une des provinces les plus importantes de l’Empire romain, tant par sa richesse que sur le plan militaire. Étendue de la Méditerranée à l’Euphrate, elle constitue un riche creuset de civilisations, composé entre autres d’Araméens, et de Phéniciens, hellénisés pour la plupart d’entre eux. La Syrie est conquise par Pompée en 64 av. jc. En 63 av. jc, après avoir vaincu le roi Mithridate VI, il transforme le royaume de Syrie en province romaine, mettant ainsi fin à la dynastie séleucide. L’acquisition du territoire n’est cependant pas sa mission originelle. Le gouvernement de cette riche région constitue rapidement un enjeu majeur à Rome. Crassus, qui l’a obtenu, y trouve la mort en tentant une expédition militaire contre les Parthes en 53 av. jc, à Carrhes. Sous Auguste, la province est placée sous l’autorité d’un légat d’Auguste propréteur de rang consulaire, résidant à Antioche, la capitale. Les frontières de la province connaissent à plusieurs reprises des modifications.
[5] terme désignant le travail de découpe du thon