Dernier roi gallois indépendant avant la conquête du Pays de Galles [1] par Édouard 1er d’Angleterre.
Fils de Gruffydd ap Llywelyn Fawr , le fils illégitime de Llywelyn le Grand.
Après avoir combattu ses oncles et ses frères, il parvint à asseoir ses prétentions au trône de Gwynedd [2] en 1258 et se fit proclamer Prince de Galles. Ce titre lui fut reconnu par Henri III d’Angleterre dans le traité de Montgomery [3] de 1267. Malheureusement, les ambitions expansionnistes de Llywelyn le rendirent rapidement impopulaire parmi les autres rois gallois, particulièrement les princes du sud [4].
Bien que dirigeant militaire capable, il manquait à Llywelyn la perspicacité politique de son grand-père : en s’alliant à la famille de Simon de Montfort malgré une paix précaire signée avec les Anglais, il se fit d’Édouard 1er d’Angleterre un ennemi dangereux dont il aurait pu se passer.
Édouard prit offense du mariage conclu entre Llywelyn et Éléonore de Montfort , la fille de Simon, et saisit le bateau qui la transportait de France vers le pays de Galles. Il la garda prisonnière à Windsor [5] jusqu’à ce que Llywelyn soit prêt à lui faire certaines concessions. Llywelyn finit par épouser Eleanor à Worcester [6] en 1278.
Étrangement, comme son oncle Dafydd avant lui, Llywelyn ne conçut jamais d’héritier mâle, bien que les fils illégitimes, au regard de la loi galloise, pussent hériter du trône. En 1282 Eleanor mourut en lui donnant une fille Gwenllian ferch Llywelyn et cet événement sembla avoir un impact psychologique assez violent sur Llywelyn.
Vers cette époque, son frère cadet Dafydd ap Gruffudd lança une nouvelle révolte par une attaque surprise sur le château de Hawarden, à la frontière orientale de la zone de peuplement gallois. Se sentant sans doute obligé de le soutenir pour ne pas perdre la face, Llywelyn prit la tête de la rébellion. Il n’eut pas le temps de mettre à profit ses talents de tacticiens : alors qu’il partait rallier à lui les princes gallois du sud, il tomba dans une embuscade au pont Irfon, à Cilmeri [7], et se fit tuer. Ce ne fut que plus tard qu’un chevalier anglais reconnut le corps.
Avec la mort de Llywelyn, le moral des Gallois et l’esprit de résistance diminuèrent et Dafydd, qui s’était proclamé successeur de Llywelyn, dut fuir dans les montagnes où il fut finalement capturé et exécuté par Édouard 1er.
Après la défaite de 1283, le royaume de Gwynedd fut dépouillé de tout insigne, relique et atours de sa souveraineté. Édouard 1er, qui avait renoncé à ses expéditions en France pour mater le pays de Galles, prit un plaisir tout particulier à accaparer les résidences de la dynastie royale de Gwynedd. En août 1284, il établit sa cour dans deux des résidences préférées de Llywelyn, à Abergwynregyn et Caernarfon [8]. De façon tout aussi délibérée, il retira au Gwynedd tout insigne de majesté.
Presque toute la famille de Llywelyn finit en captivité, à l’exception de Madog ap Llywelyn qui se proclama Prince de Galles en 1294 et mena une révolte.
La fille légitime de Llywelyn, Gwenllian, fut envoyée au couvent de Sempringham [9], dans le Lincolnshire [10], où elle mourut en 1337.
Le seul frère survivant de Llywelyn, Rhodri ap Gruffydd, exilé du pays de Galles depuis 1272, vécut dans l’obscurité en dirigeant une ferme à Surrey [11] et mourut vers 1300.
Son petit-fils, Owain Lawgoch se fit proclamer Prince de Galles.